lundi 28 novembre 2022

26-27 novembre 2022 - NEUVELLE-lès-LA CHARITE - VALAY - 1er dimanche de l'Avent - Année A

Is 2,1-5 ; Ps 121 ; Rm 13,11-14a ; Mt 24,37-44
 
Chers frères et sœurs,
 
Si nous lisons ou écoutons l’Évangile au premier degré, nous comprenons que Jésus nous avertit, nous menace presque : « si vous ne faites pas attention, vous serez surpris par le jour du jugement »… et spontanément, parce que nous sommes des héritiers de la théologie de saint Augustin, cela nous fait peur. Mais ce n’est pas ainsi qu’il faut comprendre ce que nous dit Jésus.
La venue du Fils de l’Homme – c’est-à-dire la venue de Jésus – n’est pas une mauvaise nouvelle : c’est au contraire une excellente nouvelle ; c’est une fête pour ceux qui sont humbles de cœur et qui aiment Dieu.
 
En effet, Jésus se sert du livre de la Genèse, de l’histoire de Noé, pour annoncer l’avenir. Et de qui Noé est-il l’image, dans l’avenir ? Hé bien, de Jésus lui-même. « Lorsque Noé est entré dans l’Arche, alors est arrivé le Déluge qui a submergé le monde », dit Jésus. Il faut comprendre : « lorsque J’entrerai dans l’Arche des cieux – lors de mon Ascension, alors surviendra le Déluge de l’Esprit Saint, qui submergera le monde – c’est-à-dire la Pentecôte ». Cette affaire de Déluge est donc bien une excellente nouvelle pour nous, qui attendons la Vie de Dieu.
Mais il faut bien comprendre que l’Esprit Saint est en même temps celui qui purifie et celui qui guérit, celui qui brûle et celui qui rafraîchit, celui qui fait disparaître les péchés et celui qui réconforte les pécheurs. L’Esprit Saint est comme un filtre : à travers lui ne passent que les choses bonnes ; les choses mauvaises, il les détruit.
 
Il est étonnant de voir que Jésus met en garde ses disciples, non pas seulement parce qu’ils mènent une vie insouciante, normale, sans attendre de tout leur cœur, sans désirer vraiment le Déluge de l’Esprit Saint. Il ne leur reproche pas seulement d’être « trop cool » ; il leur reproche de vivre endormis et de ne pas se tenir prêts.
Il faut bien comprendre cela. Pour Jésus, lorsque nous vivons normalement, comme tous les hommes, en mangeant, en buvant, en nous mariant, en allant travailler, nous ne faisons rien de mal – bien sûr – mais en réalité, pour lui, nous sommes endormis et nous ne sommes pas prêts.
D’abord, il nous demande de « veiller », ou plutôt, dans les vieilles traductions de l’Évangile, de nous « réveiller », c’est-à-dire d’être « ressuscités ». Nous sommes « ressuscités » lorsque nous vivons en chrétiens, selon les dons que nous avons reçus de Dieu lors de notre baptême. Ces dons sont trois : comme Jésus, nous sommes prêtres, pour prier Dieu et lui rendre grâce ; nous sommes prophètes, pour annoncer l’amour et la vie de Dieu à tout l’univers, et nous sommes rois, pour vivre saintement et exercer la justice parmi les hommes. C’est cela être « réveillé » : vivre en chrétien.
Ensuite, Jésus nous demande de nous tenir prêts. En fait, la formulation est très insistante : « Soyez vraiment prêts », comme des coureurs qui attendent le « top départ ». Car le Déluge de l’Esprit Saint, va arriver peut-être dans quelles années ou quelques siècles, mais en réalité, pour Jésus, il va arriver aussi maintenant, tout de suite. Car pour Dieu mille ans est comme un jour, il est dans l’éternité, et ce que nous attendons pour demain, en réalité, il nous l’a déjà donné et il nous le donne tout le temps. Jésus nous demande de nous tenir prêts, c’est-à-dire qu’il nous dit : « ouvre ton cœur en grand ; car le Déluge de l’Esprit Saint est déjà commencé ».
 
C’est si vrai que dans sa prophétie, Isaïe avait annoncé que dans les derniers jours, tous les peuples se rassembleraient sur la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob, pour y recevoir la Loi du Seigneur, sa Parole, et que dans cette maison s’y trouvera la paix et la lumière. Cela sera formidable n’est-ce pas ?
Eh bien, c’est maintenant : à chaque messe, c’est le dernier jour – le jour du Déluge, où avec Jésus-Noé nous nous rassemblons et nous entrons dans l’Arche de l’Église, bâtie sur la montagne, pour y entendre l’Évangile, la Parole de Dieu, et pour y trouver la paix et la lumière, c’est-à-dire la communion. La communion, ou la bénédiction, qui est offerte tous, est comme les eaux du Déluge qui se répand dans le monde ; elle est comme l’Esprit de Pentecôte qui vient renouveler nos cœurs et toute notre vie, pour nous faire participer dès maintenant à la vie éternelle de Dieu.

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