jeudi 29 décembre 2016

25 décembre 2016 - GY - Nativité du Seigneur - Messe du jour

Is 52, 7-10 ; Ps 97 ; Hb 1,1-6 ; Jn 1,1-18


Chers frères et sœurs,

Avant d’être une religion de l’amour ou de la parole, le christianisme est une religion de la lumière. Les musulmans disent de nous que nous sommes des « gens du livre », parce qu’ils croient que la Bible pour nous est comme le coran pour eux. Mais la Bible n’est que le témoignage rendu à la Lumière par des hommes, inspirés par Dieu certes, mais des hommes tout de même… de la même manière que Jean-Baptiste n’est pas la lumière, mais il est là pour rendre témoignage à la Lumière. Jésus est plus important et plus lumineux que les prophéties et les évangiles qu’on a écrits à propos de lui ou sur lui.

Jésus est la vraie lumière qui est en même temps lumière et vie. Lumière de Dieu et vie de Dieu, qui s’exprime comme parole de Dieu et comme amour de Dieu. C’est de cette lumière et de cette vie, par sa parole et par son amour, que notre monde et chacun de nous sommes venus à l’existence. Notre raison d’être est dans la lumière et la vie de Dieu ; nous avons été créés par une parole d’amour. Et toute notre vie – parce que nous en avons la mémoire consciente ou inconsciente – nous cherchons à retrouver cette lumière et cette vie de Dieu.

Car en ce monde cette vie-lumière nous est cachée. Parfois, elle se manifeste aux hommes. Ainsi en a-t-il été pour les patriarches et les prophètes d’Israël. Et voici comment : à chaque fois qu’un Ange du Seigneur se présente, il est obligé de dire : « n’aie pas peur », ou « ne crains pas », tellement l’homme ou la femme est bouleversé par la puissance de lumière et de vie qui se trouve là devant lui.
Petit à petit, par ces manifestations de l’Ange du Seigneur, l’homme s’est un peu accoutumé à la lumière de Dieu, et Dieu aussi s’est accoutumé aux réactions de l’homme.

Vint alors le jour où cette lumière-vie s’est faite homme, directement, en Jésus. Mais pour que nous ne soyons pas trop éblouis, la Lumière s’est présentée voilée dans un petit enfant, dans une chair humaine comme la nôtre. Heureusement que Jésus a voilée la puissance de sa vie et de sa lumière durant sa vie terrestre, sinon les gens, en auraient été complètement irradiés !
Mais il y a des moments où Jésus n’a pas voilé sa lumière : à l’Annonciation, à sa Naissance, lors de la Transfiguration, à sa Résurrection et lors de son Ascension. A chacun de ces événements, les évangiles rapportent qu’il y a eu des anges ou des manifestations directes de la gloire de Dieu. De même, la vie de Dieu a été perceptible lorsque Jésus a fait des miracles, qu’il a guéri des malades par exemple, ou bien qu’il a affirmé son autorité de Fils de Dieu.

Nous pourrions dire : mais alors, pourquoi Jésus ne s’est-il pas complètement dévoilé ? Pourquoi ne percevons-nous pas toujours sa lumière et sa vie, sa parole et son amour ? Ce jour est pour bientôt, comme il nous l’a promis. Mais déjà, par le baptême, Jésus nous a déjà fait entrer dans sa lumière et dans sa vie. Par son Esprit Saint, il irrigue déjà notre vie par la sienne. Si nous avions la foi grosse comme un grain de moutarde, nous verrions sa lumière et nous serions dans sa lumière, comme Pierre, Jacques et Jean à la Transfiguration. C’est ce que disait sainte Thérèse de Lisieux : « Tout est grâce », parce que son âme était illuminée par l’Esprit Saint.
Et que fait l’Esprit Saint ? Il fait la communion des saints, il fait le corps du Christ, il fait l’Eglise. Il la construit par le baptême, par la confirmation, par l’eucharistie, la réconciliation, le mariage, l’ordination, l’onction des malades. A chaque sacrement visible, c’est la vie invisible de Dieu et sa lumière qui nous sont communiqués. Par l’Eglise Jésus parle et par elle aussi il aime, il exerce la charité. Si nous avions la foi, si nous étions remplis de l’Esprit Saint, nous ne manquerions pas de prêtres, les églises seraient pleines pour la messe, il y aurait des baptêmes tous les dimanches, l’Eglise annoncerait l’Evangile avec assurance et elle ferait du bien aux pauvres et aux malades : elle serait rayonnante.

Chers frères et sœurs, vous voyez bien qu’il n’y a pas plus urgent pour nous, les chrétiens, que d’acquérir l’Esprit Saint. C’est la lumière et la vie de Dieu dont nous venons, dont nous avons besoin pour vivre, que nous recherchons du matin au soir. Jésus est venu pour nous l’apporter, nous le donner.
Je vais vous dire où se trouve l’Esprit Saint aujourd’hui : il est toujours là quand nous récitons le Notre-Père. Il est toujours là quand nous célébrons la messe et tous les sacrements. Il est toujours là où se trouve notre évêque lorsqu’il célèbre l’eucharistie, en communion avec nous tous. Toujours, à ces moments le Seigneur est présent, avec nous. Discrètement, mais certainement. Comme un petit bébé dans une crèche. Amen.

24 décembre 2016 - VELLEXON - Nativité du Seigneur - Messe de la nuit

Is 9,1-6 ; Ps 95 ; Tt 2,11-14 ; Lc 2,1-14.15-20

Chers frères et sœurs,

Le récit que nous avons entendu est-il une histoire vraie ? Si je crois que ces événements se sont réellement passés, alors d’où saint Luc tient-il ses informations ? En effet, nous savons que Luc est un compagnon de voyage de saint Paul et il est certain – à cause des petites erreurs qu’il fait sur certaines caractéristiques du pays – qu’il n’était pas palestinien et qu’il n’a jamais rencontré Jésus lors de son séjour sur la terre. Saint Luc a pu tenir ses informations de quelques disciples de Jésus et des Apôtres, bien sûr. Il connaissait certainement saint Pierre et saint Jean l’évangéliste. Mais pour savoir ce qu’il s’est passé cette nuit-là particulièrement, à Bethléem, il n’y a que deux solutions. Soit il a rencontré l’un des bergers (et encore…), soit directement la Vierge Marie.
Saint Luc a écrit ceci : « Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu ». Saint Luc a inséré une phrase sur Marie alors qu’il parlait des bergers. Il l’a fait exprès pour attirer notre attention et pour nous dévoiler discrètement la source de ses informations. Il faut donc lire cet évangile comme si c’était Marie elle-même qui nous le racontait. Et évidemment, elle était la première concernée.
Marie et Joseph sont tous les deux des descendants de David, dont Jessé, le père, habitait Bethléem. Bethléem est le village d’origine de leur famille, de leur clan. Mais, après l’exil à Babylone, et au moment où il était possible de revenir au pays, le petit reste des descendants s’est réparti en deux villages : un premier village situé à l’est de la mer de Galilée appelé Khoshaba (« étoile »), qui a disparu, et un second village que nous connaissons bien, appelé Nazareth (« petit surgeon »). C’est là que vivaient Marie et Joseph, là que Joseph sera enterré.
Mais pour le recensement, ils devaient revenir au village de leurs origines, c’est-à-dire Bethléem. On peut penser qu’ils se sont déplacés à plusieurs de Nazareth pour aller à Bethléem et c’est pourquoi il n’y avait pas beaucoup de place dans la salle commune. Or Marie avait besoin d’accoucher au calme.

Rejoignons les bergers. En les voyant, nous pouvons penser au jeune David, qui, avant d’être roi, gardait les brebis du troupeau de son père, dans les collines de Bethléem. Lui aussi était berger. Souvent il a dû regarder les étoiles, la nuit, comme les bergers de l’évangile ses très lointains successeurs. Mais voilà que l’Ange du Seigneur leur apparait et les voilà enveloppés dans la lumière.
La lumière… la même lumière que vit Moïse au buisson ardent, la même lumière qui enveloppa Pierre, Jacques et Jean à la Transfiguration, la même lumière que la résurrection. La religion chrétienne, s’il fallait la qualifier ne serait certainement pas la religion du livre, mais la religion de la lumière. Ce sont les musulmans qui disent de nous que nous sommes des gens du livre, mais les chinois appelaient le christianisme la religion de la lumière et ils avaient raison.
Alors voilà les bergers enveloppés dans la lumière de l’Ange : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». La version syriaque dit : « enveloppé dans les langes et posé dans une mangeoire ».
Chers frères et sœurs, ici il faut s’arrêter. Saint Luc, avec cette histoire de langes, est en train d’attirer de nouveau notre attention. La dernière fois que Jésus sera emmailloté et couché, ce sera lors de sa mise au tombeau. Et là, les anges préviendront qu’il n’est plus là parce qu’il est ressuscité. Les bergers vont venir voir Jésus à la grotte de Bethléem comme les Apôtres sont venus chercher Jésus au tombeau de Jérusalem. L’événement de la naissance de Jésus annonce déjà celui de sa résurrection. La naissance de Dieu en petit homme sur la terre annonce déjà la nouvelle naissance de tous les hommes, dans la lumière de Dieu, au ciel. Naissance contre nouvelle naissance, en quelque sorte, c’est le même passage et c’est pourquoi, aussi bien à la naissance de Jésus qu’à sa résurrection, il y a les langes et les anges de Dieu.

Après avoir vu le Fils de la promesse, celui qu’annonçait Isaïe et tous les prophètes, Jésus le Messie, le Sauveur, Emmanuel, Dieu-avec-nous, les bergers s’en vont en glorifiant et en louant Dieu, exactement comme les Apôtres, après la résurrection, s’en s’ont allés jusqu’au bout du monde pour annoncer l’Evangile et glorifier Dieu. En quelque sorte, les Apôtres, ce sont des bergers. Et d’ailleurs, leurs successeurs, les évêques portent une étole sur les épaules comme un bon berger porte sa brebis fatiguée et ils ont en main une crosse qui est un bâton de berger. Et nous, baptisés, nous sommes… les brebis du troupeau !

Chers frères et sœurs, à chaque messe nous entrons à notre tour dans cette histoire de Noël. Soyez attentifs et regardez bien : sur l’autel je vais ouvrir un linge et dessus sera posée l’hostie, le corps du Christ. L’autel, cette nuit comme à chaque messe, sera la crèche : les bougies représentent les anges et la lumière de Dieu, et nous, nous sommes les bergers ou les mages. Et nous venons adorer Jésus qui est toujours, toujours, à chaque messe, Emmanuel, Dieu avec nous.

mardi 20 décembre 2016

18 décembre 2016 - NEUVELLE-lès-LA CHARITE - 4ème dimanche de l'Avent - Année A

Is 7,10-16 ; Ps 23 ; Rm 1,1-7 ; Mt 1,18-24

Chers frères et sœurs,

A votre avis, dans quel état d’esprit était Joseph au moment d’accueillir Marie chez lui ? Si vous pensez que, Joseph le juste s’est sacrifié en obéissant à la parole de l’Ange, et donc qu’il a accueilli sa femme dans un esprit d’abnégation, de soumission, vous vous trompez lourdement. Tel n’était pas l’esprit de saint Joseph. Pour comprendre, il faut relire attentivement ce que nous dit saint Matthieu.

D’abord considérons qui est saint Joseph. Joseph appartient au clan des Nazoréens, c’est-à-dire des descendants du roi David. Exilés à Babylone, une partie d’entre eux était revenue, il y avait déjà une bonne centaine d’années, pour fonder le village de Nazareth.
Les Nazoréens étaient des paysans, des artisans, sans grande fortune personnelle. Mais ils avaient conscience de leur identité royale et des prophéties messianiques qui les concernaient. C’est pourquoi juste avant le passage de l’Evangile que nous avons entendu, saint Matthieu a déroulé toute la généalogie de Joseph : quatorze générations d’Abraham à David, quatorze de David à l’exil à Babylone, et quatorze de l’exil à Babylone jusqu’à Jésus.
C’est ainsi que – pour protéger absolument cette filiation royale – Joseph le Nazoréen ne pouvait épouser qu’une femme descendante, elle aussi, de David, ce qui était le cas de Marie.

Justement le mariage avait été bien arrangé et Joseph attendait la venue de sa fiancée. Mais voilà qu’il apprend – dit saint Matthieu – qu’elle est enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Il faut bien considérer cette affirmation : Joseph est mis au courant de ce qui s’est passé à l’Annonciation ; il le comprend et il le croit.
C’est la raison pour laquelle, d’une part, il s’interdit de prendre Marie pour épouse puisqu’elle est devenue sacrée en quelque sorte – c’est pourquoi Matthieu précise qu’il était juste ; et, d’autre part, Joseph ne veut pas répudier Marie publiquement, parce que ce serait prendre le risque de faire porter sur elle des soupçons de violence ou d’adultère, qui entraîneraient dans ce dernier cas, la mort de Marie par lapidation. C’est ce qu’il fallait à tout prix éviter étant donnée la dignité de l’enfant qu’elle portait déjà en elle.
Joseph est donc coincé entre deux impossibilités : il ne peut pas prendre Marie chez lui, puisqu’elle est devenue comme l’épouse du Saint Esprit ; et il ne peut pas non plus la répudier publiquement puisque cela salirait son honneur et lui ferait prendre un risque pour sa vie et pour celle de l’enfant. Joseph trouve alors une solution humaine tout aussi raisonnable qu’alambiquée : répudier Marie en secret, laissant ainsi la Mère de Dieu devant le mystère de sa destinée, dans les seules mains de Dieu.

C’est alors que l’ange du Seigneur intervient auprès de Joseph. Ce titre d’ « Ange du Seigneur » est une manière de dire que c’est le Seigneur lui-même qui s’adresse à lui. La formule est particulière : « il lui apparut en songe », pour montrer que cette intervention n’est pas de l’ordre physique habituel ni non plus d’un rêve. Le songe est une torpeur particulière, un effet de l’Esprit Saint, qui permet à Dieu de se faire connaître et de parler directement à un homme.
Et voilà que d’emblée l’ange tranche dans le dilemme de Joseph : « Ne craint pas de prendre chez toi Marie, ton épouse ». La réponse est directe et sans aucune ambiguïté. Pour Joseph, c’est une libération et une joie immense : il n’osait pas, il s’interdisait, de recueillir chez lui la Mère de Dieu, et voilà que Dieu lui-même lui en donnait l’ordre.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’Ange lui dévoile le nom de l’enfant, et l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe : Marie est bien cette Vierge attendue depuis des siècles par les Nazoréens et tout Israël, Vierge bienheureuse qui concevra et enfantera un fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel – en Hébreu – qui signifie : « Dieu-avec-nous ».

C’est donc dans une immense joie et avec une gravité profonde, en raison de la responsabilité que le Seigneur lui confie, que Joseph va accueillir Marie dans sa maison.
Réjouissons-nous avec Marie et Joseph, chers frères et sœurs, car la grâce de Dieu ce jour-là, a fait au moins deux heureux, comme il le fait en tous temps pour ceux qui l’aiment et ont foi en lui. Amen.





lundi 12 décembre 2016

10-11 décembre 2016 - GY - MEMBREY - 3ème dimanche de l'Avent - Année A

Is  35,1-6a.10 ; Ps 145 ; Jc 5,7-10 ; Mt 11,2-11

Chers frères et sœurs, chers enfants,

Qui est Jean-Baptiste et que fait-il en prison ? Jean est le fils d’Elisabeth et de Zacharie. Elisabeth est la cousine de la Vierge Marie, la maman de Jésus. Jean-Baptiste est né six mois avant Jésus : il est son grand cousin. Jean, dès sa naissance est consacré à Dieu : il part vivre dans le désert, s’habille de peaux de bêtes. Il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Jour et nuit, il prie Dieu, et il annonce la venue de son Royaume. C’est pourquoi il appelle les gens à changer de vie, à se purifier de leurs péchés dans l’eau du Jourdain. Jean dit toujours la vérité, même quand elle dérange. C’est ainsi qu’un jour, il a dit ses quatre vérités au roi Hérode. Et comme cela ne lui a pas plus, celui-ci l’a fait mettre en prison. C’est pour avoir dit la vérité que Jean est en prison. Et c’est en prison qu’il mourra bientôt assassiné, à la demande de la femme d’Hérode.

Jean-Baptiste annonçait la venue du Royaume de Dieu, la venue de Jésus. Mais, dans sa prison, il doute : est-ce que son petit cousin Jésus est vraiment le Messie de Dieu ? Alors Jésus veut le rassurer : « Regarde : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent » ! Jésus est curieux, car il fait de plus en plus fort : les aveugles, les boiteux, les lépreux, les sourds, les morts… et il termine par « les pauvres reçoivent la bonne nouvelle », comme si annoncer l’Evangile c’était encore plus fort que de ressusciter des morts ! Oui, c’est plus fort, parce que annoncer l’Evangile, c’est annoncer la résurrection de Jésus : si Jésus est vivant, alors nous aussi, qui sommes pauvres et mortels sur la terre, nous vivrons avec lui dans son Royaume.

Après avoir entendu cela, Jean-Baptiste est rassuré. Mais Jésus se retourne vers les gens qui sont avec lui et qui l’écoutent. Il leur parle de son grand cousin Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? », c’est-à-dire, « pour vous, qui est Jean-Baptiste ? ». Un fou ? Un personnage important ? Non, Jean Baptiste est un prophète : un homme de Dieu, un serviteur de Dieu. Et Jésus dit de lui qu’il est même plus qu’un prophète : il est plus qu’Isaïe, plus qu’Elie, plus que Moïse : il est le plus grand parmi les enfants des hommes. Pourquoi Jésus dit-il cela ?
Parce que Jean Baptiste est celui qui, grâce à l’Esprit Saint, est le seul sur la terre, à l’époque de Jésus, à pouvoir dire en montrant Jésus : « Voici l’agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde ». Par la foi, Jean-Baptiste a reçu la grâce de pouvoir désigner le Messie de Dieu. Il est le sommet des prophètes. Après Jean Baptiste, il n’y a plus de prophètes, ou bien ce sont des menteurs.

Juste après Jean-Baptiste, le sommet des prophètes, il y a Jésus. Jean-Baptiste est comme un panneau indicateur : toujours il indique Jésus. Mais si Jean-Baptiste est le plus grand parmi les hommes, Jésus est plus grand que lui parce qu’il est Dieu. C’est ce que Jésus explique quand il dit : « le plus petit (il faut comprendre : sur la terre) - dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui ». Le « plus petit sur la terre », c’est Jésus. Oui, il est le plus petit, parce qu’il est né dans une mangeoire, comme un pauvre parmi les pauvres et il est plus petit que Jean-Baptiste, parce qu’il est né après lui – c’est son petit cousin – et c’est Jean-Baptiste qui l’a baptisé dans le Jourdain. C’est Jésus le « plus petit » sur la terre. Mais Jésus est plus grand que Jean-Baptiste dans le Royaume des cieux, parce que Jésus est Dieu.

Chers frères et Sœur, l’Esprit Saint cherche aujourd’hui des hommes comme Jean-Baptiste, consacrés à Dieu, qui le prient jour et nuit, qui ne vivent que pour lui, et ne disent que la vérité. Il cherche des hommes qui appellent les autres hommes à changer de vie, à se faire baptiser, à se réconcilier avec Dieu, pour se préparer à recevoir Jésus. Dieu cherche des hommes comme Jean-Baptiste pour annoncer l’Evangile aux pauvres, pour qu’ils soient heureux, infiniment heureux avec Dieu. Heureux sont-ils ceux qui aiment Jean-Baptiste, ils sont tout près de Jésus ; ils sont dans son cœur. Amen.

mercredi 7 décembre 2016

4 décembre 2016 - FRASNE-LE-CHATEAU - 2ème dimanche de l'Avent - Année A

Is 11,1-10 ; Ps 71 ; Rm 15,4-9 ; Mt 3,1-2

Chers frères et sœurs,

Le Règne de Dieu est un univers de paix, où la violence est remplacée par la communion. On le voit dans la prophétie d’Isaïe : « La vache et l’ourse auront la même pâture ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main ». Le Règne de Dieu, c’est le retour au Paradis perdu.
Ce Règne de Dieu se communique, se répand, par l’Esprit de Dieu, dont parle aussi Isaïe. C’est un Esprit qui pénètre jusqu’au fond de l’âme et du cœur, et qui juge avec justice. L’Esprit de Dieu est une eau rafraîchissante pour les justes et un feu pour les méchants.
C’est pour cela que les hommes qui sont un peu perdus dans leur vie recherchent l’Esprit de Dieu, l’eau vive qui irrigue le Règne de Dieu. Parce qu’ils recherchent sa justice et sa paix.

Or voilà que Jean-Baptiste, leur propose de se préparer à recevoir cet Esprit de Dieu. Le baptême dans le Jourdain est comme une répétition générale avant la vraie rencontre. Le message est simple : « le Règne de Dieu est totalement incompatible avec une vie de péché. Plutôt que d’être brûlés par l’Esprit de Dieu, venez vous faire baptiser dans l’eau : retrouvez un cœur pur et soyez prêts pour la rencontre avec Dieu, qui vient bientôt inaugurer son Règne ».
Jean-Baptiste ouvre une profonde espérance, difficile certes pour des pécheurs, mais quand même : l’espérance pour tous de pouvoir accéder au Règne de Dieu. C’est pourquoi les gens de Jérusalem, de la région de Judée et de la région du Jourdain affluent vers lui. Matthieu signale notamment ceux « de la région du Jourdain », parce que ce sont les gens de Jéricho, symboliquement ceux de la ville du démon. Eux aussi viennent à Jean pour être baptisés.
Mais Jean-Baptiste s’emporte contre les pharisiens et les sadducéens, parce qu’ils viennent se faire baptiser « pour le fun », parce que c’est à la mode. Au fond d’eux-mêmes ils ne recherchent pas le Règne de Dieu : pour les Pharisiens parce qu’ils pensent que, de toute façons ils sont déjà sauvés, puisqu’ils ont Abraham pour père ; et pour les Sadducéens, parce que tout simplement ils n’y croient pas à ce Règne de Dieu. Ils ne croient pas à la résurrection. Donc, ils viennent pour le paraître.
Tels ne sont pas les autres qui viennent à Jean-Baptiste. Il vient même des païens ou des grands pécheurs : « Des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham ». C’est un jeu de mot : Pierre en araméen se dit « Ha-Banim », ce qui veut dire : « pas-d’enfants ». Ainsi, des « pas-d’enfants », Dieu peut faire des enfants. Ou bien : des morts, Dieu peut faire des vivants. Ou bien encore : des pécheurs, Dieu peut faire des saints.

Le baptême de Jean était une répétition générale avant le vrai baptême qu'est la plongée dans la mort et la résurrection de Jésus, le vrai baptême qui fait vraiment entrer dans le Règne de Dieu, par l’Esprit de Dieu. C’est ce baptême que Jésus a demandé à ses disciples d’annoncer et de pratiquer jusqu’au bout du monde. Nous les chrétiens, nous sommes porteurs d’un témoignage immense : nous sommes le panneau indicateur et la porte qui permettent d’accéder au Règne de Dieu et d’en vivre, dès maintenant. Des « super-Jean-Baptiste », en quelque sorte. Là où il y a l’Evangile et le Baptême, là il est possible aux gens d’aujourd’hui, de recevoir un peu de cette eau vive de justice dont ils ont soif, eau qui vient de la seule vraie source de joie, de paix, et de lumière qu’est le Règne de Dieu.

Chers frères et sœurs. Nous devons rendre grâce à Dieu d’avoir reçu l’Evangile et le baptême, qui nous ont déjà fait entrer dans son Règne, dans sa communion. Nous nous souvenons de nos anciens, de ceux qui ont souffert pour transmettre l’Evangile dans un monde hostile, à travers diverses persécutions. Et nous demandons à Dieu l’Esprit Saint pour être forts à notre tour aujourd’hui.
Nous avons été baptisés, c’est-à-dire que nous sommes entrés dans l’armée du Seigneur, avec les anges et tous les saints. Que le Seigneur ne permette pas qu’au jour du combat, nous soyons pris par la peur ou le découragement. Mais qu’au contraire, nous gardions fièrement la foi, et portions haut le drapeau de la victoire du Règne de Dieu : la Croix du Christ ressuscité. Amen.

4 décembre 2016 - FRASNE-LE-CHATEAU - Messe - Accueil Anciens combattants AFN

Frasne-le-Château, le 4 décembre 2016
Messe des Anciens combattants AFN.

Chers frères et sœurs,

Nous recevons aujourd’hui les anciens combattants et les drapeaux français, dont nous savons qu’ils portent les couleurs de saint Martin, de la sainte Vierge ou de saint Michel, et de saint Denis.

Sans toujours le savoir, les soldats portent en eux-mêmes la puissance de l’Evangile. Et heureux sont-ils quand ils s’en rendent compte et en vivent.

Car la force d’une armée au combat est constituée par le lien de sang qui unit les soldats à leur chef, et par l’obéissance totale qu’ils lui accordent jusqu’à la victoire, parfois au prix de leur vie. Dans l’armée romaine, ce lien de sang se disait en latin « sacramentum », qui a donné en français « sacrement » ; et la vertu d’obéissance se disait la « fides », c’est-à-dire : la « foi ».

Voilà pourquoi le centurion romain et Jésus se sont tout de suite compris. Un soldat romain sait immédiatement ce que c’est que le baptême, et la foi en Jésus, jusqu’à la victoire sur la mort, parfois au prix du martyre.

C’est ainsi que l’Evangile s’est propagé particulièrement dans l’armée romaine, qui a donné beaucoup de saints : saint Corneille, saints Serge et Bacchus, saint Hippolyte, saint Marcel, saint Maurice et tous ses soldats, saint Martin…
Il est d’ailleurs très probable que l’Evangile soit arrivé en Franche-Comté beaucoup plus par les légions romaines que par les marchands ou les voyageurs.

Je vous explique cela pour que nous soyons reconnaissants à nos soldats, qu’ils soient déjà avec le Seigneur ou encore avec nous, non seulement parce qu’ils se sont battus et se battent encore aujourd’hui pour que notre pays soit libre et en paix, mais pour qu’ils continuent de nous donner avec courage, l’exemple de la fidélité jusqu’à la victoire.

Au début de cette eucharistie, reconnaissons que nous sommes pécheurs, que nous avons besoin de l’Esprit de Dieu pour honorer notre sacrement de baptême et augmenter notre foi, et pour nous préparer à la joie de la communion des saints.

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