dimanche 30 juillet 2017

22-23 juillet 2017 - SAVOYEUX - GRANDECOURT - 16ème dimanche TO - Année A

Sg 12,13.16-19 ; Ps 85 ; Rm 8,26-27 ; Mt 13,24-43

Chers frères et sœurs,

Les lectures de ce jour nous décrivent quelle est la grandeur de notre Dieu. A lui est la puissance sur toutes choses, puisqu’il est le créateur de tout. Il peut exercer son jugement à la seconde : punir sèchement ce qui est mauvais et exalter généreusement ce qui est bon. Mais nous apprenons aujourd’hui que notre Dieu est humain : il gouverne avec ménagement, il épargne le pécheur et lui accorde la conversion. Telle est sa puissance. Il n’utilise la force que contre ceux qui bafouent sa sainteté et – lors du jugement, à la fin des temps – pour séparer ce qui est bon de ce qui est mauvais.

Jésus utilise une image pour qualifier ce qui est bon de ce qui est mauvais. Il compare ce qui est bon avec du blé – blé avec lequel l’homme fait du bon pain –, et ce qui est mauvais avec de l’ivraie. L’ivraie ressemble au blé, c’est pourquoi il est difficile de les séparer avant la moisson. Il faudra le faire cependant car l’ivraie donnerait très mauvais goût à la farine. Ce qui est mauvais a donc d’abord l’apparence du bien mais il finit par se distinguer et laisse finalement un goût amer. C’est là qu’on reconnait la signature du démon. Autre remarque sur l’ivraie. Dans l’araméen, l’ivraie se dit « zizané », qui a donné notre mot « zizanie ». Le diable a donc semé de la zizanie dans le champ de blé et nous comprenons bien ce que Jésus veut nous dire : la vocation du blé est de devenir un seul pain pour la vie et la communion des hommes ; tandis que l’ivraie est un poison pervers qui rend impétrissable la farine et immangeable le pain.

Mais Dieu se réserve le tri à la fin des temps parce que, dans sa puissance et son humanité, il a voulu ouvrir un espace de conversion pour les pécheurs.

Sainte Marie-Madeleine illustre parfaitement cet enseignement. Son origine n’est pas très claire ; les historiens s’interrogent sur son nom : Madeleine ferait référence à une tour (Magdal en araméen), que certains situent près du lac de Tibériade, où il y avait un camp romain. Ce qui est sûr, c’est que Jésus l’a délivré de sept démons, c’est-à-dire de beaucoup de démons. Autrement dit, Marie-Madeleine était un champ de blé rempli d’ivraie amère et de zizanie.
Or le jugement est venu pour elle par anticipation dans la personne de Jésus, qui a trié en elle le bon grain et l’ivraie, et Marie-Madeleine a été délivrée – de son vivant – de tous ses démons. C’est pourquoi elle est restée attachée à son sauveur au point de le suivre durant ses déplacements et jusqu’au pied de la croix. C’est elle aussi qui la première vient au tombeau de Jésus et constate la disparition de son corps. C’est elle encore qui la première est gratifiée d’une rencontre avec Jésus ressuscité, qui l’envoie annoncer la bonne nouvelle à ses apôtres.
Ainsi, la magdalénienne aux sept démons est-elle devenue par la grâce et la miséricorde de Dieu, par son amour reconnaissant, l’apôtre des apôtres, une des plus grande sainte de tous les temps.

Chers frères et sœurs, nous sommes individuellement et collectivement des champs de blé qui ont vocation à devenir du bon pain pour la communion. Mais il a été semé en nous de l’ivraie. D’un côté, Dieu nous laisse du temps, et sa grâce, pour tâcher de nous convertir, et de l’autre, quand il le voudra, Jésus opérera en nous son jugement. Il nous libérera définitivement de notre ivraie, peut-être déjà en ce monde comme il l’a fait pour Marie-Madeleine, ou au seuil du nouveau quand l’heure sera venue. Alors libérés, nous lui serons éternellement reconnaissants car nous appartiendrons de ce fait et pour toujours au Royaume des cieux.





lundi 17 juillet 2017

15-16 juillet 2017 - MONTOT - GY - 15ème dimanche TO - Année A

Is 55, 10-11 ; Ps 64 ; Rm 8,18-23 ; Mt 13,1-23

Chers frères et sœurs,

A la foule, Jésus parle en paraboles, c’est-à-dire mystérieusement. Faisant référence au prophète Isaïe, il explique que les yeux et les oreilles de ses auditeurs sont bouchés : ils ne comprennent pas. Et même, « à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a », ce qui signifie qu’à ceux-là qui sont aveugles et sourds, les paroles de Jésus deviennent de plus en plus incompréhensibles.
Il n’y a qu’à ses disciples que Jésus dévoile son mystère. Il y a un premier don, c’est celui de la parole mystérieuse ; et il y a un don nouveau, qui est celui de la connaissance du mystère. Nous, les baptisés, nous sommes bienheureux, puisque nous sommes les disciples de Jésus et que son mystère nous a été dévoilé.
La parabole de Jésus évoque quatre situations : le grain qui tombe au bord du chemin, celui qui tombe sur le sol pierreux, celui qui tombe dans les ronces, et celui qui tombe dans la bonne terre.

Jésus explique : le grain tombé au bord du chemin, c’est l’homme qui écoute la Parole de Dieu sans la comprendre et le Mauvais s’empare tout de suite de ce qui est à peine en germination. Le « Mauvais », c’est Satan. C’est de lui dont on parle quand nous disons – dans le Notre-Père – : « délivre-nous du Mal ». Satan s’attaque en priorité à la vie la plus faible.
Le grain tombé sur le sol pierreux a tout de suite levé. Il est devenu verdoyant, mais le soleil l’a brûlé. Jésus explique qu’il s’agit de l’homme qui a entendu la Parole de Dieu, avec joie précise-t-il, mais il est sans racine ; c’est-à-dire qu’il n’a pas pris le temps de s’enraciner dans cette Parole ou de laisser celle-ci s’enraciner dans son cœur. C’est un homme superficiel. Alors, devant la difficulté, il trébuche. La bonne traduction serait plutôt : il chute. Comme Adam et Eve ont chuté du Paradis. En fait, il faut comprendre : il pèche. Mais un péché peut être pardonné.
Le grain qui tombe dans les ronces correspond à l’homme qui entend la Parole, mais il y a un combat en lui entre l’appel de Jésus et les soucis et les séductions du monde. Dans l’araméen, le mot « souci » a une connotation de tromperie, de mauvaise orientation. En fait, cet homme est à la croisée des chemins : il a le choix entre l’amour de Dieu ou l’asservissement aux idoles. Mais il choisit les idoles : la Parole ne donne pas de fruit dans son cœur.
Enfin, il y a le grain qui est tombé dans la bonne terre. Jésus explique que l’homme entend et comprend la Parole, et selon la qualité de la terre qu’il offre à la semence, il donne du fruit à cent, ou soixante ou trente pour un. Et c’est cela le mystère du Royaume des cieux : la Parole de Dieu qui vient dans nos cœurs – quand ils sont préparés à la recevoir – donne une vie nouvelle abondante, qui est en même temps une béatitude.

Il me faut préciser deux choses :

La première est que la Parole de Dieu dont Jésus parle, c’est lui-même. C’est lui-même qui vient sur le bord du chemin, sur sol pierreux, dans les ronces ou dans la bonne terre. A voir comment nous nous situons vis-à-vis de lui : accueillir son Evangile, c’est l’accueillir lui-même et aussi son Eglise, qui est son corps. Voilà une bonne manière de faire un petit examen de conscience.

La deuxième chose est que le Seigneur a dit, par le prophète Isaïe, que « la Parole qui sort de sa bouche ne lui revient pas sans résultat, sans avoir fait ce qu’il lui plaît, sans avoir accompli sa mission ».
D’une part, la Parole qui sort de la bouche du Père et qui revient après avoir accompli sa mission, c’est Jésus lui-même, qui se fait homme, pour que, par sa mort et sa résurrection, l’homme soit réconcilié avec Dieu et revienne avec lui à la maison, au Paradis.
D’autre part, cela veut dire que la Parole de Dieu, Jésus, a la capacité de féconder et aussi de transformer la terre par son Esprit Saint. Si nous sommes chemin, nous pouvons devenir sol pierreux ; et de sol pierreux, devenir une terre suffisamment bonne pour que des ronces soient tentées d’y pousser ; et de terre à broussailles, nous pouvons, après deux ou trois passages de charrue, devenir une bonne terre agricole qui a un excellent rendement.

Chers frères et sœurs, en dévoilant le mystère caché dans sa parabole, Jésus nous a appris que nous étions une terre qui a vocation à être ensemencée par lui. Nous sommes peut-être durs comme de la pierre au début, mais avec simplicité, on peut commencer par vouloir aimer Jésus, puis le laisser pousser des racines en nous et nous en lui, puis le laisser travailler notre cœur, pour que le Mauvais n’ait pas prise sur nous, que nous ne soyons pas découragés par les difficultés de ce monde ou tentés par les illusions des idoles, et enfin, étant vainqueurs de ce combat contre les puissances des ténèbres, par grâce et par foi, nous entrions dans la paix, la joie et la lumière de Dieu : c’est-à-dire dans le Royaume des cieux.

8-9 juillet 2017 - MONT-lès-ETRELLES - FRESNE SAINT MAMES - 14ème dimanche TO - Année A

Za 9,9-10 ; Ps 144 ; Rm 8,9.11-13 ; Mt 11,25-30

Chers frères et sœurs,

Comment trouver le repos pour notre âme ? En devenant disciples de Jésus, le bon berger doux et humble de cœur. Mais comment connaître Jésus ? Lui-même répond à cette question : « Personne ne connaît le Fils sinon le Père, et personne ne connaît le Père sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler ». Voilà qui est bien embobiné… Essayons de tirer un fil.
Dans un premier temps Jésus explique que le Fils n’est connu que du Père. Personne d’autre ne soupçonne son existence : il est caché.
Dans un deuxième temps, Jésus dit que le Père lui-même est inconnu, puisque seul le Fils le connaît. Donc l’un et l’autre sont parfaitement inconnus et cachés. On ne peut pas demander à un homme d’imaginer qu’il y a un Père et qu’il y a un Fils : tous deux sont impensables.
Mais, troisième temps, Jésus ajoute que le Fils a le pouvoir de révéler le Père aux hommes qu’il a choisis. Et si ces hommes ont révélation du Père, alors, en conséquence, ils ont aussi révélation du Fils. Et par qui se fait cette révélation ? Par l’Esprit Saint.
La conclusion pratique de cette histoire est la suivante. Nous ne pouvons connaître Dieu comme Père, Fils et Esprit, et trouver en lui le repos de notre âme, que si Jésus veut bien nous révéler son secret, par l’action de l’Esprit Saint. Il y a deux conséquences importantes pour nous à méditer. La première concerne notre vie spirituelle, et la seconde, l’évangélisation.

Rares sont les hommes qui sont véritablement athées. Beaucoup au contraire pensent qu’il y a un Dieu, ou au moins un principe de l’univers, mais la plupart d’entre eux ne peuvent pas penser qu’à l’intérieur de ce principe, il y a trois personnes distinctes dont l’unité est la communion. Autrement dit, les expériences que l’homme fait du sacré, du divin, de l’altérité, lui manifestent que « Dieu est », mais il ne sait pas le définir, c’est-à-dire lui donner un nom ou un visage. Dieu se cache : « Personne ne connaît le Fils sinon le Père ».
La révolution chrétienne – qui renverse toutes les traditions religieuses de l’humanité – est que ce nom et ce visage s’est présenté à nous en Jésus-Christ. « Qui me voit, voit le Père » a dit Jésus. Beaucoup d’hommes ont rencontré Jésus en Judée et en Galilée ; très peu ont compris qu’il est le Fils du Père et qu’il est Dieu fait homme. Même quand on a Jésus sous le nez, on ne voit pas, on ne comprend pas. Mais on s’interroge devant sa prétention incroyable à appeler Dieu son Père. « Personne ne connaît le Père sinon le Fils ».
Mais, à qui Jésus donne l’Esprit Saint, les yeux s’ouvrent : en même temps qu’il reçoit l’Esprit, cet homme comprend, qu’en communion avec ce Jésus, il a la connaissance du Père. Dieu n’est plus un mystère extérieur à lui, c’est lui qui entre dans le mystère de Dieu. Et il peut y entrer parce que ce Dieu est une communion de trois personnes et que l’une de ces personnes divine s’est revêtue de l’humanité, montrant ainsi qu’une personne humaine pouvait être, en retour, revêtue de la divinité. Et l’homme comprend à ce moment précis que lui-même est aussi une personne. Il y a en lui un germe divin inaliénable et une potentialité à entrer en communion avec toutes les autres personnes, qu’elles soient divines ou humaines. Ainsi, qui connaît Dieu, connaît l’homme.

Chers frères et sœurs, le chemin spirituel de l’homme, est celui d’abord d’une rencontre avec Dieu mystérieux. Ensuite, par une confrontation patiente et confiante avec Jésus et son Evangile, jusqu’à se laisser illuminer par son Esprit, l’homme est conduit jusqu’à la connaissance intime de Dieu et de lui-même, dans une communion. Alors son âme a trouvé le repos.

La seconde conséquence de la parole de Jésus est la suivante. Si je vous dis : « Personne ne connaît le Fils sinon le Père, et personne ne connaît le Père sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler », dès lors que vous savez cela, c’est que l’Esprit Saint vous l’a révélé. Jésus a voulu que, par ma bouche, vous l’appreniez maintenant, et vous êtes entrés un peu dans le mystère de Dieu.
Ainsi, lorsqu’un chrétien dit qu’il croit en Dieu, Père, Fils et Esprit, il révèle tout simplement aux personnes qui l’écoutent ce mystère de Dieu. Alors, c’est Jésus qui, par l’Esprit Saint, vient de toucher ces personnes et de les choisir.
Peut-être ne vont-elles pas le comprendre, ou ne vont-elles pas l’accepter. C’est normal : elles en sont à la première étape de la vie spirituelle où, pour elles, Dieu est d’abord un mystère extérieur. Elles ont à se confronter désormais à la parole de Jésus. Et un jour certainement, l’Esprit Saint illuminant davantage leur cœur, elles entreront dans la communion et elles trouveront le repos de leur âme.

Chers frères et sœurs, les chrétiens sont les anges de Dieu pour faire connaître son mystère à tous les hommes et leur offrir la possibilité de trouver en lui le repos. Il faut que nous soyons conscients que le Credo est le message le plus important que nous ayons à leur transmettre. Il est d’ailleurs ce que nous appelons traditionnellement « la première annonce de l’Evangile ».

mardi 4 juillet 2017

1-2 juillet 2017 - NEUVELLE-lès-LA CHARITE - CITEY - 13ème dimanche TO - Année A

2R 4,8-11.14-16a ; Ps 88 : Rm 6,3-4.8-11 ; Mt 10,37-42

Chers frères et Sœurs,

Lorsque je prépare une homélie, je commence par lire le texte que la liturgie nous donne. Ensuite, je cherche les commentaires les plus proches du texte d’origine. J’ai trois types de commentaires. Le premier est celui de Sœur Jeanne d’Arc, une dominicaine qui connaissait parfaitement le grec et qui a traduit les évangiles pratiquement mot à mot. Ses remarques sont toujours très judicieuses. Le second type de commentaire est celui qui nous vient des Eglises orientales, notamment à partir de la version des évangiles en araméen. Nous avons en français, par exemple, le commentaire de Monseigneur Alichoran, qui connaissait parfaitement l’araméen, sa langue maternelle. Et enfin, il y a les œuvres des Pères de l’Eglise, parmi lesquelles se trouvent les commentaires d’Origène, un prêtre d’Alexandrie du IIIème siècle. Il est une source vive qui n’a jamais cessé d’irriguer l’Eglise.

Aujourd’hui nous avons un évangile qui nous paraît difficile, où Jésus semble très exigeant. Mais il n’en est rien, il faut juste comprendre que Jésus nous ouvre le rayonnement de son cœur et il nous appartient, avec la grâce de Dieu, de répondre autant que possible à l’appel de son amour.

La première chose à observer est que Jésus distingue quatre cercles : le premier concerne l’amour de Dieu, le second la saisie de la croix, le troisième l’accueil d’un prophète, et le quatrième le don d’un verre d’eau. On voit déjà que l’on va du plus difficile à réaliser au plus facile.

Le premier cercle commence avec une phrase que la liturgie a malheureusement coupé : « On aura pour ennemis les gens de sa propre maison ». Jésus explique : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ». Ici Jésus rappelle le premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ». Rien ni personne ne doivent être préférés à l’amour de Dieu. Dès que quelqu’un perd cet horizon, il met du désordre dans la maison. Le premier à avoir trahi Dieu, c’est Lucifer, et le mal est entré dans la Création ; le second c’est Judas, et Jésus fut conduit à sa Passion ; l’Eglise naissante fut persécutée et dispersée. Les vrais ennemis de Dieu sont parmi ceux qui sont les plus proches de lui, mais qui au fond ne l’aiment pas. Au contraire, celui aime Dieu d’abord, aime  aussi véritablement les siens dans l’amour de Dieu. C’est le second commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Le second cercle concerne la croix de Jésus : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi ; qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera ». Nous sommes ici à un degré inférieur par rapport au précédent : s’il nous est pas encore donné d’aimer Dieu d’un amour total, au moins pouvons-nous essayer de le suivre, c’est-à-dire de le préférer à nous-même, de chercher à l’imiter dans les joies et dans les peines. Etre avec Jésus à toute heure et lui accorder notre confiance pour aujourd’hui et pour demain, avec la promesse de vivre avec lui. Au contraire, celui qui croit sauver sa peau en renonçant à suivre Jésus dans les difficultés, en réalité le trahit et perd sa bénédiction.

Le troisième cercle concerne l’accueil de Jésus : « Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste ». Accueillir Jésus signifie l’accueillir lui, personnellement, mais aussi son enseignement et encore la mission que lui a donné son Père. De même accueillir un prophète n’est pas seulement l’accueillir lui, mais aussi le message qu’il porte au nom du Seigneur et aussi le Seigneur lui-même qui l’a envoyé. C’est pourquoi par exemple ayant accueilli Elisée, le prophète du Seigneur, la femme Sunamite est-elle est comblée de grâce. Jésus nous enseigne ici qu’à défaut d’être en communion d’amour avec Dieu, ou d’être capable de le suivre à toute heure, tout du moins peut-on être généreusement béni en accueillant chez soi – en son cœur – la Parole de Dieu portée par lui-même ou son prophète. Accueillir l’Evangile, c’est déjà accueillir Jésus et son Père. Et Jésus promet l’Esprit à celui qui accueille sa Parole.

Le dernier cercle est celui du verre d’eau : « Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen je vous le dis : non il ne perdra pas sa récompense ».A défaut de pratiquer l’amour de Dieu, la suite de Jésus ou même l’accueil de sa Parole, peut-être peut-on au moins faire un geste d’humanité envers les apôtres et disciples du Seigneur. Alors rien que ce geste, Jésus le reconnaît et le bénit.

Ainsi, en recevant simplement un serviteur de Dieu, reçoit-on des grâces ; en accueillant à travers lui la Parole de Dieu, on reçoit l’Esprit de Dieu ; en se mettant à suivre la Parole de Dieu, on se met à vivre véritablement et à rayonner ; et en se donnant totalement à Dieu, on entre aussi totalement dans son amour. Arrivés là, au cœur de Dieu, il n’y a plus de mots pour en dire davantage.

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