lundi 26 octobre 2020

25 octobre 2020 - VALAY - 30ème dimanche TO - Année A

 Ex 22,20-26 ; Ps 17 ; 1Th 1,5c-10 ; Mt 22,34-40
 
Chers frères et sœurs,
 
Depuis plusieurs jours Jésus enseigne dans le Temple. Il est interrogé d’abord par les Grands Prêtres et les Anciens, puis par les Pharisiens – c’est-à-dire ceux qui s’appellent eux-mêmes les « séparés » ou les « purs », mais que Jésus traite d’hypocrites. Enfin, il est interrogé par les Sadducéens, qui sont les descendants des anciens Grands Prêtres d’autrefois, évincés du sacerdoce en raison de leur trop grande affection pour les mœurs grecques. Soupçonnant Jésus d’être un pharisien – leurs ennemis jurés – les Sadducéens ont posé à Jésus des questions sur la résurrection, tout en s’en moquant. Les Pharisiens, en effet, croient à la résurrection. Or, Jésus a aussi cloué le bec aux Sadducéens.
Du coup, les Pharisiens reviennent à la charge, en posant à Jésus une question-piège. Notre texte dit : « pour le mettre à l’épreuve ». On pourrait aussi traduire : « pour le tenter ». Nous sommes toujours dans les tentations de Jésus, comme au désert. Si Jésus répond mal, il sera discrédité tant auprès des Pharisiens, bien sûr, que des Grands prêtres et des anciens, mais aussi des Sadducéens. C’est donc une question essentielle, une question fondamentale : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
 
Jésus répond en citant le Livre du Deutéronome : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. » Bien sûr, nous l’entendons aujourd’hui en Français, et Jésus a du répondre en hébreu ou en araméen. Le verset du Livre du Deutéronome dit que l’on doit aimer Dieu de tout son « cœur », c’est-à-dire de toute l’affection dont on est capable, mais aussi en même temps, de toute son intelligence, de toutes ses pensées. On doit aussi l’aimer de toute son âme, c’est-à-dire de tout ce qui fait notre personne, et de toute sa force ou de tout son pouvoir, en faisant tout son possible.
Saint Matthieu ne dit pas exactement de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit, mais dans tout son cœur, dans toute son âme et dans tout son esprit – on peut dire aussi dans toutes ses pensées et dans toutes ses actions. Autrement dit, le premier commandement implique que l’amour de Dieu doit habiter tout l’homme et doit l’occuper entièrement. C’est un amour total : il n’y a pas de place en l’homme, sinon en second lieu, pour quelqu’un d’autre que Dieu.
Cela correspond exactement au commandement donné par le Seigneur à Moïse : « Soyez saints, car moi, le Seigneur, je suis Saint. » Et Jésus ajoute aussitôt : « Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même », car dans le Livre du Lévitique ce commandement suit immédiatement le précédent. La Sainteté de Dieu, c’est non seulement l’amour qui habite en lui, en toute intelligence, personnalité et puissance, mais aussi l’amour qui s’exerce à l’égard d’autrui, et – pour Dieu – à l’égard de l’homme, sa créature, ou son Peuple Israël.
 
Nous savons, par l’évangile de Marc, où se trouve cet échange de Jésus avec les Pharisiens, que ceux-ci se montrent satisfaits de sa réponse. Il y a un accord fondamental entre Jésus et tous ses interlocuteurs, Grands prêtres, Anciens, Sadducéens et Pharisiens, sur le commandement essentiel qui fait l’homme croyant devant Dieu. Ce commandement est donc le nôtre également : l’amour de Dieu doit nous habiter et nous occuper entièrement, sans laisser la moindre place à aucune idole. Et cet amour de Dieu doit en même temps s’exercer à l’égard de notre prochain, faute de quoi nous serions des hypocrites. Cela prouverait, si nous manquions à cette charité, que nous n’aimerions pas entièrement Dieu. C’est comme si une ampoule n’éclairait pas : elle ne serait plus une ampoule.
La charité que nous exerçons à l’égard du prochain est à l’image de celle que Dieu a pour nous et que nous avons à son égard : elle se fait avec affection et intelligence, et reconnaissance de la personne. Elle est aussi agissante. Cependant, elle ne supporte aucune idolâtrie, aucune compromission avec ce qui n’est pas la sainteté de Dieu, aucun manque à la vérité.
 
On se demande finalement où est le piège conçu par les Pharisiens, dans ce qui somme-toute n’est qu’une question de catéchisme, tout autant pour tous les juifs que pour nous, les chrétiens. Le piège réside dans le fait que Jésus a répondu ici comme homme. Mais il ne peut pas s’en tenir là, car Jésus est aussi Dieu. C’est la raison pour laquelle, dans la suite de l’évangile, il va lui-même interroger les Pharisiens : « Que dites-vous à propos du messie ? de qui est-il le fils ? » A la réponse : « Il est fils de David », Jésus répond par la citation du Psaume 110, que David appelait ce messie « Seigneur », et donc qu’il le reconnaissait comme Dieu. Or, chacun sait, à Jérusalem, que Jésus est appelé « fils de David ». Autrement dit, toutes les réponses qu’il a faites à ses interlocuteurs, il les a faites avec l’autorité qu’il détient en tant que Dieu et Messie Sauveur. Alors, dit saint Matthieu, « personne n’osa à nouveau l’interroger. »


dimanche 18 octobre 2020

17-18 octobre 2020 - RENAUCOURT - SEVEUX - 29ème dimanche TO - Année A

 

Is 45,1.4-6 ; Ps 95 ; 1th 1,1-5b ; Mt 22,15-21
 
Chers frères et sœurs,
 
Voilà plusieurs jours – ou pour nous, plusieurs dimanches – que Jésus enseigne dans le Temple de Jérusalem. Ces évènements sont à lire à deux niveaux, le deuxième éclairant de l’intérieur le propos du premier.

Au premier niveau de lecture, nous avons un enseignement assez décapant de la part de Jésus, adressé aux Grands prêtres et aux Anciens. Car ce sont eux qui sont les gérants du Temple et qui ont autorité pour diriger spirituellement le peuple d’Israël. Je passe sur les raisons pour lesquelles leur légitimité est contestée à l’intérieur même d’Israël, et qu’ils sont donc très sensibles à ce qui pourrait remettre celle-ci en cause. Mais Jésus ne conteste pas cette légitimité, il dénonce leur manque de foi, et par conséquent leur perversité spirituelle. Cependant, s’ils revenaient de tout leur cœur au Seigneur, ils retrouveraient alors leur véritable vocation sacerdotale et spirituelle.

Au second niveau – qui explique les tensions du premier – nous pouvons lire ces évènements comme un combat entre le Seigneur et les démons, combat qui a lieu dans le ciel, entre l’Ascension et la Pentecôte. Nous ne sommes pas habitués à lire l’évangile avec ce point de vue, mais lorsque Jésus monte de Jéricho à Jérusalem, c’est comme s’il passait de la terre au ciel, lors de l’Ascension : il passe du lieu de la mort au Temple, c’est-à-dire le ciel où trône Dieu son Père. Et nous savons qu’il y a là, une lutte spirituelle, où le Satan et ses démons sont vaincus et chassés du ciel. Souvenons-nous ici de Jésus chassant les marchands hors du Temple. Cela fait – et c’est la Pentecôte – les portes du ciel s’ouvrent et la grâce lumineuse de Dieu est répandue sur l’Église.

Nous comprenons donc pourquoi ce qu’il se passe dans le Temple a une portée bien supérieure à une simple controverse sur la légitimité temporelle des uns et des autres.
 
Aujourd’hui, les pharisiens, qui ont assisté aux débats, décident de tendre un piège à Jésus. Ce ne sont pas les Grands prêtres et les Anciens qui tendent ce piège, mais les pharisiens, ceux qui lisent la Loi de manière puritaine. Ils sont plus dangereux que les prêtres, qui accomplissent leur service sacerdotal – parfois sans y croire et en se comportant en privé de manière incohérente – qui ne veulent surtout pas être dérangés et généralement ne font pas la leçon aux autres. Au contraire, les pharisiens veulent imposer leur lecture idéologique de la Loi à tout le monde.

Aujourd’hui donc, ils vont chercher des partisans du clan d’Hérode. Hérode est le roi-fantoche mis en place par les Romains pour tenir politiquement le peuple d’Israël. Ils veulent que Jésus tienne devant ses partisans des propos politiques anti-romains et que cela le mette dans l’embarras. C’est l’accusation qui servira pour son jugement : « Il veut se faire roi à la place de César ! » Ça, c’est le premier niveau de lecture du texte. Mais au second niveau, nous voyons les démons à l’œuvre : « Est-il permis de payer l’impôt à César ? » C’est-à-dire : « Est-ce que les fils de Dieu peuvent pactiser avec le Diable ? » Si Jésus répond simplement « oui », il s’incline devant son ennemi et se discrédite devant les hommes. Si Jésus répond simplement « non », il défie la puissance de l’ennemi, mais d’une certaine manière, il la reconnaît par défaut : il lui reconnaît un statut d’opposant, alors qu’en réalité il est néant. De plus, en disant « non », Jésus se déclare politiquement ennemi de César, et il encourt – ce qui arrivera d’ailleurs – la peine de mort.

C’est la raison pour laquelle le Seigneur ne répond pas comme les pharisiens l’attendent. Il dit : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Jésus parle sur les deux niveaux de lecture : au premier niveau, qui est temporel, Jésus dit de payer l’impôt, c’est-à-dire demande de s’adapter aux lois de la société des hommes, mais sans oublier d’offrir à Dieu le culte qui lui revient. Cependant, au second niveau de lecture qui est spirituel, Jésus dit de rendre au démon ce qui lui appartient, c’est-à-dire de lui renvoyer toutes nos pensées et œuvres mauvaises : il s’agit de les rejeter pour, au contraire, offrir à Dieu toutes nos pensées et œuvres bonnes, lui offrir le culte d’adoration des cœurs purs. Ce faisant, Jésus dénonce l’hypocrisie comme une grave compromission avec le diable, et il encourage au contraire l’unité et la simplicité de la vie spirituelle dans l’amour exclusif de Dieu.
 
Nous n’avons pas la suite du texte dans notre lecture – et c’est vraiment regrettable car c’est la clé de l’évangile d’aujourd’hui – car saint Matthieu poursuit ainsi : « A ces mots, les pharisiens furent surpris. Ils le laissèrent et s’en allèrent. »
En effet, ils ont parfaitement compris ce que je viens d’expliquer, sur les deux niveaux. Et ils s’en vont exactement comme le Diable s’en va après la dernière des tentations au désert, à laquelle Jésus avait répliqué : « Va-t’en Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. »


lundi 12 octobre 2020

10-11 octobre 2020 - ANCIER - GRAY - 28ème dimanche TO - Année A

 
Is 25,6-10a ; Ps 22 ; Ph 4,12-14.19-20 ; Mt 22,1-14
 
Chers frères et sœurs,
 
Jésus est dans le Temple de Jérusalem et il s’adresse aux Grands prêtres et aux anciens. Jésus ne vient pas les condamner, mais il veut ouvrir leur cœur, leur faire prendre conscience en même temps que de leur péché, de leur vocation, et partant, de leur dignité. À travers eux, ce sont les apôtres, leurs successeurs les évêques et les prêtres, et par extension tous les chrétiens qui sont visés. Comment cela ?
 
Dans sa grande joie d’offrir bientôt un banquet pour son Fils Jésus, Dieu notre Père fait appeler les invités qui, de toute évidence, sont les membres du peuple d’Israël. Israël est invité à la joie, dans la Maison de Dieu. C’est sa vocation.
Dans l’antiquité, on invitait les gens longtemps à l’avance puis, quand le jour était venu, on les faisait appeler par des serviteurs. Ainsi Israël avait été invité depuis longtemps : nous avons entendu cette invitation dans la première lecture, proclamée par le prophète Isaïe.
Mais ici, quand le jour fut venu, au dernier moment, les invités déclinent l’invitation. Loin de se laisser abattre, le Seigneur Dieu renouvelle son appel, alors que les plats sont prêts à être servis. L’attitude des invités est double : les premiers s’en moquent et vont à leurs affaires, les autres se sentent tellement dérangés qu’ils en viennent à maltraiter et à tuer les serviteurs de Dieu. On peut penser ici aux prophètes, mais aussi à saint Jean-Baptiste, voire à Jésus lui-même.
La conséquence de cet état de fait, est que le Seigneur Dieu fait périr les meurtriers de ses serviteurs, et détruire leur ville. Il s’agit évidemment de la destruction de Jérusalem. Rien n’est dit ici de ceux qui avaient refusé d’aller au banquet, mais qui n’avaient pas été jusqu’à frapper les serviteurs de Dieu. Il reste qu’il n’y a maintenant plus de ville et que tout le monde est dispersé.
 
C’est pourquoi le Seigneur Dieu envoie de nouveaux serviteurs à la croisée des chemins, en leur demandant de rassembler au banquet tous ceux qu’ils rencontreraient. Ces serviteurs sont comme un grand filet qui s’étend au large pour ramener dans la barque toutes sortes de poissons : des mauvais et des bons. Et on peut penser que parmi les mauvais, il y a aussi une partie des invités de tout à l’heure. Ce geste de rassemblement, c’est celui de l’annonce de l’Évangile, celui du travail de l’Église.
 
Une fois tous rassemblés, le Seigneur Dieu examine les convives. Notons bien qu’il ne trouve qu’un seul homme à n’avoir pas le vêtement de noces. C’est-à-dire que tous les autres, les bons et les mauvais, eux avaient manifestement mis leur vêtement de noces. Le critère de jugement ici est d’avoir le vêtement de noces, quel que soit son passé. Mais de quoi s’agit-il ? Quel est ce vêtement ?
La réponse vient de la parole de Dieu adressé à cet homme : « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noces ? » – « Mon ami… ». Or ce « Mon ami », nous l’avons déjà entendu dans une précédente parabole, lorsque le bon maître a chassé le vigneron de la première heure qui venait se plaindre de n’avoir eu qu’un denier pour salaire : « Mon ami… prends ce qui te revient, et va-t-en ! » « Va-t-en ! » l’ordre que Jésus donne à Satan au désert pour qu’il s’éloigne de lui… Et nous entendrons une nouvelle fois Jésus dire « mon ami » à Gethsémani, après que Judas l’ait embrassé pour le livrer : « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ! » Alors les gardes arrêtèrent Jésus.
« Mon ami », qu’on devrait plutôt traduire ici par « mon compagnon de route » ou « mon vieil adversaire », c’est le Satan, l’antique serpent menteur qui se rebelle contre Dieu et cause la perte des hommes qui l’adorent. Ainsi, bien sûr qu’il n’a pas de vêtement de noces, celui-ci, car ce vêtement c’est celui de l’innocence, celui des cœurs purs, celui des humbles, celui de ceux, qui malgré toutes leurs fautes et le poids de leurs péchés, aiment Dieu, espèrent en lui, et finalement se réjouissent de pouvoir être là, au banquet de joie offert pour son fils.
 
Par conséquent, la leçon de la parabole de Jésus adressée aux Grands prêtres et aux anciens, et aussi à nous, est que, étant tous appelés au banquet du bonheur éternel, nous ne devons pas nous arrêter à nos péchés, mais nous devons saisir l’intention de notre cœur : est-ce que tu aimes le Seigneur Dieu et son fils Jésus, oui ou non ? Si non, alors mon ami, va-t-en ! Si oui, alors, réjouis-toi, car tu es déjà sauvé.
 
 

lundi 5 octobre 2020

04 octobre 2020 - GY - 27ème dimanche TO - Année A

 
Is 5,1-7 ; Ps 79 ; Ph 4,6-9 ; Mt 21,33-43
 
Chers frères et sœurs,
 
Lorsque Jésus raconte une parabole, il ne prend pas des images au hasard. Nous le voyons très bien ici : Jésus reprend la parabole du prophète Isaïe, que les Grands prêtres et les Anciens connaissent très bien. Ils savent que la vigne, c’est le peuple d’Israël, et que quand celui-ci ne donne pas de bons fruits, alors il encourt la malédiction du Seigneur. Ils savent aussi que cette malédiction a déjà eu lieu, autrefois, quand Jérusalem a été détruite et que le peuple a été exilé à Babylone.
 
Mais Jésus reprend cette parabole en montrant que si la vigne ne donne pas de fruit, ce n’est pas d’abord de sa faute à elle, mais bien plutôt celle des vignerons, qui en sont responsables. Ici Jésus vise directement les Grands prêtres et les anciens. Le Maître qui est absent, c’est Dieu bien sûr. Les serviteurs qui sont envoyés par lui auprès des vignerons, ce sont les prophètes. Ceux-ci – tout le monde le sait – ont été mal reçus : ils ont été frappés, tués ou lapidés. Alors, voici maintenant que le Seigneur Dieu envoie son fils. Il s’agit bien sûr de Jésus.
Dans la version araméenne de l’Évangile de Matthieu, la phrase « Ils respecteront mon fils » est traduite « Ils auront honte devant mon fils. » C’est dire que le Seigneur Dieu n’attend pas tellement des Grands prêtres et des anciens qu’ils se mettent au garde-à-vous devant Jésus, mais que leur cœur se convertisse, et qu’ils deviennent de bons Grands prêtres et de bons anciens. Jésus ne vient pas pour punir ; il vient en espérant que devant lui les cœurs et les esprits changeront.
Cependant Jésus ne se fait pas beaucoup d’illusion : il sait que le cœur des Grands prêtres et des anciens est fermé. Il sait qu’il sera conduit hors de la vigne pour être tué. Et de fait, Jésus a été crucifié hors des murs de Jérusalem. Mais la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est-à-dire que la résurrection de Jésus est en même temps le jugement des Grands prêtres et des anciens, et la nouvelle mission confiée aux Apôtres et à leurs successeurs les évêques.
 
Chers frères et sœurs, nous pourrions nous contenter de cette explication et nous dire que nous sommes du bon côté : soit que nous sommes la vigne, donc exonérés de toutes responsabilités, puisque ce sont les vignerons les responsables ; soit que nous ne sommes pas des Grands prêtres et des anciens et donc, que l’avertissement de Jésus ne nous concerne pas.
Mais voilà, chers frères et sœurs, quand on est baptisé, on devient un vigneron là où nous vivons. Il y a des petits vignerons, chaque baptisé – par exemple des parents qui cultivent la petite vigne familiale ; des moyens vignerons – le curé et les responsables paroissiaux, les catéchistes ; et des grands vignerons – le Pape, les évêques et les différents responsables diocésains. Nous avons tous, chacun selon notre vocation, une part de responsabilité dans la culture de la vigne. C’est donc que l’enseignement de Jésus aujourd’hui vaut pour tout le monde. La vigne est un talent qui nous est confié, à la mesure de nos capacités, qu’il nous revient de faire fructifier.
Mais comment ? Jésus l’a dit : c’est par le cœur qu’on est un bon ou un mauvais prêtre, un bon ou un mauvais ancien, un bon ou un mauvais chrétien. Et la règle d’or est bien connue : c’est : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. » Si nous faisons cela, si nous le vivons vraiment, si notre cœur ne se détourne pas de cette règle d’or, alors il n’y a pas de raison que nous ne soyons pas de bons vignerons.
 
Il me reste un dernier mot à dire à propos de la parabole de Jésus. La différence entre les mauvais vignerons et les bons, c’est que les mauvais croient qu’ils sont immortels et qu’il n’y aura pas de jugement pour leurs mauvaises actions. Ils se trompent : la vraie vie est après la mort, et le temps présent n’est qu’un test, plus ou moins long, pour le cœur. Ici, nous cultivons la vigne, demain le Seigneur vendangera, en vue de produire du bon vin. Nous verrons qui sera autour de la table pour en profiter ! Mais puisque vous êtes là à la messe, réjouissez-vous : c’est que déjà maintenant vous êtes passés à table : le repas de fête, la Communion du Seigneur, sera bientôt servie.


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