lundi 12 octobre 2020

10-11 octobre 2020 - ANCIER - GRAY - 28ème dimanche TO - Année A

 
Is 25,6-10a ; Ps 22 ; Ph 4,12-14.19-20 ; Mt 22,1-14
 
Chers frères et sœurs,
 
Jésus est dans le Temple de Jérusalem et il s’adresse aux Grands prêtres et aux anciens. Jésus ne vient pas les condamner, mais il veut ouvrir leur cœur, leur faire prendre conscience en même temps que de leur péché, de leur vocation, et partant, de leur dignité. À travers eux, ce sont les apôtres, leurs successeurs les évêques et les prêtres, et par extension tous les chrétiens qui sont visés. Comment cela ?
 
Dans sa grande joie d’offrir bientôt un banquet pour son Fils Jésus, Dieu notre Père fait appeler les invités qui, de toute évidence, sont les membres du peuple d’Israël. Israël est invité à la joie, dans la Maison de Dieu. C’est sa vocation.
Dans l’antiquité, on invitait les gens longtemps à l’avance puis, quand le jour était venu, on les faisait appeler par des serviteurs. Ainsi Israël avait été invité depuis longtemps : nous avons entendu cette invitation dans la première lecture, proclamée par le prophète Isaïe.
Mais ici, quand le jour fut venu, au dernier moment, les invités déclinent l’invitation. Loin de se laisser abattre, le Seigneur Dieu renouvelle son appel, alors que les plats sont prêts à être servis. L’attitude des invités est double : les premiers s’en moquent et vont à leurs affaires, les autres se sentent tellement dérangés qu’ils en viennent à maltraiter et à tuer les serviteurs de Dieu. On peut penser ici aux prophètes, mais aussi à saint Jean-Baptiste, voire à Jésus lui-même.
La conséquence de cet état de fait, est que le Seigneur Dieu fait périr les meurtriers de ses serviteurs, et détruire leur ville. Il s’agit évidemment de la destruction de Jérusalem. Rien n’est dit ici de ceux qui avaient refusé d’aller au banquet, mais qui n’avaient pas été jusqu’à frapper les serviteurs de Dieu. Il reste qu’il n’y a maintenant plus de ville et que tout le monde est dispersé.
 
C’est pourquoi le Seigneur Dieu envoie de nouveaux serviteurs à la croisée des chemins, en leur demandant de rassembler au banquet tous ceux qu’ils rencontreraient. Ces serviteurs sont comme un grand filet qui s’étend au large pour ramener dans la barque toutes sortes de poissons : des mauvais et des bons. Et on peut penser que parmi les mauvais, il y a aussi une partie des invités de tout à l’heure. Ce geste de rassemblement, c’est celui de l’annonce de l’Évangile, celui du travail de l’Église.
 
Une fois tous rassemblés, le Seigneur Dieu examine les convives. Notons bien qu’il ne trouve qu’un seul homme à n’avoir pas le vêtement de noces. C’est-à-dire que tous les autres, les bons et les mauvais, eux avaient manifestement mis leur vêtement de noces. Le critère de jugement ici est d’avoir le vêtement de noces, quel que soit son passé. Mais de quoi s’agit-il ? Quel est ce vêtement ?
La réponse vient de la parole de Dieu adressé à cet homme : « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noces ? » – « Mon ami… ». Or ce « Mon ami », nous l’avons déjà entendu dans une précédente parabole, lorsque le bon maître a chassé le vigneron de la première heure qui venait se plaindre de n’avoir eu qu’un denier pour salaire : « Mon ami… prends ce qui te revient, et va-t-en ! » « Va-t-en ! » l’ordre que Jésus donne à Satan au désert pour qu’il s’éloigne de lui… Et nous entendrons une nouvelle fois Jésus dire « mon ami » à Gethsémani, après que Judas l’ait embrassé pour le livrer : « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ! » Alors les gardes arrêtèrent Jésus.
« Mon ami », qu’on devrait plutôt traduire ici par « mon compagnon de route » ou « mon vieil adversaire », c’est le Satan, l’antique serpent menteur qui se rebelle contre Dieu et cause la perte des hommes qui l’adorent. Ainsi, bien sûr qu’il n’a pas de vêtement de noces, celui-ci, car ce vêtement c’est celui de l’innocence, celui des cœurs purs, celui des humbles, celui de ceux, qui malgré toutes leurs fautes et le poids de leurs péchés, aiment Dieu, espèrent en lui, et finalement se réjouissent de pouvoir être là, au banquet de joie offert pour son fils.
 
Par conséquent, la leçon de la parabole de Jésus adressée aux Grands prêtres et aux anciens, et aussi à nous, est que, étant tous appelés au banquet du bonheur éternel, nous ne devons pas nous arrêter à nos péchés, mais nous devons saisir l’intention de notre cœur : est-ce que tu aimes le Seigneur Dieu et son fils Jésus, oui ou non ? Si non, alors mon ami, va-t-en ! Si oui, alors, réjouis-toi, car tu es déjà sauvé.
 
 

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