jeudi 26 août 2021

21-22 août 2021 - THEULEY - VELLEXON - 21ème dimanche TO - Année B

Jos 24,1-2a.15-17.18b ; Ps 33 ; Ep 5,21-32 ; Jn 6,60-69
 
Chers frères et sœurs,
 
Les lunes de miel ne durent pas très longtemps. Voilà que les foules accourues auprès de Jésus, après la mort de Jean-Baptiste pour faire de lui le prochain roi d’Israël, commencent à déchanter en écoutant son Évangile, et aujourd’hui à l’abandonner. Que s’est-il passé ?
Le problème apparaît à propos de l’explication de la multiplication des pains. Les gens attendaient de Jésus qu’il leur assure le pain quotidien : une bonne vie sur la terre. Avec, de préférence, une terre débarrassée des romains et des profiteurs de tous poils. Ils attendaient de Jésus, Fils de David, qu’il devienne leur roi.
 
Mais voilà que Jésus leur parle d’un pain qui vient du ciel, qui donne la vie éternelle, qui est son corps et son sang, et par lequel il demeure en eux et eux en lui : « Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Évidemment, c’est l’incompréhension totale. Ils attendent un pain quotidien, la justice et la paix dans le monde présent, et Jésus leur répond qu’il est, lui-même, le pain de la vie éternelle. De ce fait, il n’a pas du tout l’intention de se présenter à la prochaine présidentielle, car il est beaucoup plus important que n’importe quel homme politique de ce monde.
Les gens, et même les disciples récriminent aussitôt : « Cette parole est rude, qui peut l’entendre ? » On croirait entendre le peuple murmurer contre Dieu au désert, alors qu’il leur semble l’avoir suivi dans une impasse. Mais c’est exactement la même chose. Avec Jésus, ils sont dans une impasse politique : le fils de David ne veut pas devenir roi !
 
Jésus surenchérit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant… ! » Magnifique parole de Jésus, qui appuie là où ça fait mal, en disant clairement qui il est, et en jouant à fond de la provocation. Jésus ne parle pas ici d’abord de son Ascension, mais il fait référence à la prophétie de Daniel : « Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. »
 
En faisant référence à cette prophétie Jésus déclare qu’il n’est pas d’abord Fils de David en vue d’une une royauté terrestre, mais qu’il est surtout le « Fils de l’homme », c’est-à-dire pour une partie des Juifs, le Fils de Dieu, pour une royauté universelle et éternelle. Les affaires se compliquent donc car, déjà tout le monde ne reçoit pas de la même manière la prophétie de Daniel, et, très concrètement, comment Jésus de Nazareth, dont on connaît bien les parents, peut-il se dire Fils de Dieu ? Et cela d’autant plus qu’il annonce qu’il va monter « là où il était auparavant » : Jésus vient de Dieu et il remonte vers Dieu. Du coup, c’est la panique dans la tête des gens et des disciples.
Alors Jésus explique : « C’est l’Esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien », c’est-à-dire, que sans l’Esprit Saint, il nous est impossible de bien comprendre Jésus et de demeurer en communion avec lui. De plus, l’Esprit Saint n’est donné à certains que selon le bon vouloir du Père : « Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » Ainsi donc, pour être vraiment disciple de Jésus et être en communion avec lui, il faut que cela soit d’abord donné par le Père. Il ne faut donc pas s’étonner que beaucoup ne comprennent pas et ne veulent pas comprendre : ils n’ont pas reçu le don de Dieu : ils n’ont pas reçu le don de la foi.
 
Jésus se tourne alors vers ses disciples. C’est l’heure du test, tragique : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Nous savons que Judas, qui suit Jésus jusqu’à son dernier repas, jusqu’au bout va vouloir faire de lui un homme politique et va le trahir justement pour cette raison. Il est le type-même de ceux qui partent, parce qu’ils n’ont pas la foi.
Mais saint Pierre, au contraire, qui a reçu l’Esprit Saint donné par le Père répond, au nom de tous les autres disciples : « Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » « Tu es le Saint de Dieu », c’est-à-dire en traduisant mot à mot : « Tu es le Dieu de Dieu ». Pierre a compris l’Évangile : Jésus est bien fils de David pour devenir roi, certes, mais il est aussi et surtout le « Fils de l’homme » selon la prophétie de Daniel : c’est-à-dire qu’il est Dieu, Fils de Dieu pour une royauté éternelle qui s’étendra sur toutes les nations. Plus que jamais, il est le véritable Sauveur attendu par les foules, mais bien au-delà de leurs trop humaines espérances.

mardi 17 août 2021

15 août 2021 - CHARCENNE - ND de LEFFOND - Procession mariale

PROCESSION NOTRE-DAME DE LEFFOND 2021
 
Départ : à la croix de la route d’Avrigney
 
Vierge sainte, Dieu t'a choisie
depuis toute éternité,
Pour nous donner son Fils bien aimé,
Pleine de grâce, nous t'acclamons.
 
AVE, AVE, AVE MARIA !
 
Par ta foi et par ton amour,
ô servante du Seigneur,
Tu participes à l'œuvre de Dieu,
Pleine de grâce, nous te louons.
 
 
Introduction à la procession (fr. Serge)
 
Chers frères et sœurs,
 
Il est vraiment heureux de nous retrouver, ce soir, pour nous rendre en procession à Notre-Dame de Leffond. Pour un chrétien, une procession n’est pas une petite promenade champêtre, avec des prières et des chants : c’est une mémoire, un témoignage et une prophétie. C’est quelque chose de grand !
 
En marchant nous faisons mémoire du chemin parcouru autrefois par Abraham pour se rendre de Chaldée en Canaan, puis par le peuple Hébreu pour se rendre d’Égypte en Terre Promise. Nous faisons aussi mémoire du chemin parcouru par Jésus et ses disciples, de Bethléem à Jérusalem, ou de l’Annonciation à la Pentecôte, c’est-à-dire en réalité, de la terre jusqu’au Ciel.
 
En marchant, comme Abraham, les Hébreux et les disciples, nous témoignons aujourd’hui que toute histoire humaine, individuelle et collective, est un chemin où Dieu se révèle. L’histoire est mystérieuse, par moments heureuse, par moments dramatique, mais jamais elle n’est insensée. Parce qu’elle est habitée par l’Esprit de Dieu, par Dieu lui-même qui s’est fait homme en Jésus-Christ, et parce ce que par elle, Dieu notre Père nous ramène à son grand amour.
 
Ainsi donc, marcher jusqu’à la chapelle, c’est se souvenir de l’histoire du peuple de Dieu en marche vers la Terre promise, c’est affirmer que Dieu marche avec nous aujourd’hui pour nous conduire à son amour, et c’est annoncer publiquement que notre monde compliqué n’avance ni dans le chaos ni vers le néant : le monde avance, guidé par l’Esprit Saint, vers le royaume des cieux. Nous autres, chrétiens, nous en sommes les prophètes : nous annonçons qu’il y a une espérance pour tous.
 
Ce chemin, la Bienheureuse Vierge Marie l’a parcouru comme fille d’Israël, comme Mère de Jésus et comme humble servante du Seigneur, comme nous tous. C’est pourquoi, comme nous le chanterons tout à l’heure : « Si tu la suis, tu ne dévies pas, Si tu la pries, tu ne faiblis pas. Tu ne crains rien, elle est avec toi et jusqu’au port, elle te guidera. »
 
-          Signe de croix.
-          Credo
-          Notre-Père + 3 Je vous salue Marie + Gloria
 
 
+          +          +
 
 
1er Mystère : Le baptême du Christ
 
« Tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré » (Lc 3,22)
 
Le baptême est le point de départ de la vie publique de Jésus. Comme aux premiers temps de la Création Dieu parle et la colombe de l’Esprit vient planer sur les eaux : Jésus, fils d’homme est en même temps Fils de Dieu. Alors, saint Jean-Baptiste dit de lui : « Voici l’Agneau de Dieu », et il invite André et Jean à le suivre.
 
Il en va de même pour nous : notre baptême est le point de départ de notre vie avec Dieu. Nous sommes une création nouvelle, nous avons reçu l’Esprit de Dieu, et nous voici disciples de Jésus, pour marcher à sa suite jusqu’aux bons pâturages du Paradis.
 
-          Prions pour tous les baptisés, afin qu’ils prennent conscience des richesses de leur baptême, et qu’ils les fassent fructifier en marchant fidèlement chaque jour avec Jésus.
 
-          Prions aussi pour ceux qui ne sont pas baptisés, afin que le Seigneur leur donne de croiser un jour de bons apôtres, et qu’il les guide par la voie de la conscience et du cœur jusqu’à son amour.
 
-          Notre-Père + 10 Je vous salue Marie + Gloria (en marchant)
 
 
+          +          +
 
 
1ère étape : Sur le chemin du Charcennay
 
La première en chemin, Marie tu nous entraînes
À risquer notre "oui" aux imprévus de Dieu.
Et voici qu'est semée en l'argile incertaine
De notre humanité, Jésus-Christ, Fils de Dieu.
Marche avec nous, Marie, Sur nos chemins de foi,
Ils sont chemin vers Dieu (bis).
 
 
2ème Mystère : Les noces de Cana
 
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2,5)
 
Jésus a réalisé son premier miracle à la prière de la Vierge Marie, à l’occasion d’un mariage. Les serviteurs, sans rien comprendre, on fait ce que Jésus leur demandait : ils ont servi du bon vin à tous les invités. Le vin, en Israël, est toujours le signe de la joie et de l’amour de Dieu.
 
Il en va toujours de même aujourd’hui. L’Église est en même temps celle qui prie Jésus pour obtenir le bon vin de l’Esprit de Dieu pour le monde, et celle qui sert ce bon vin avec charité et générosité à tous les hommes, parfois sans bien se rendre compte de ce qu’elle fait.
 
-          Prions pour nous, chrétiens, afin que nous ne nous découragions pas de prier sans cesse le Seigneur ; et que nous soyons des serviteurs obéissants pour répandre sa justice, sa paix et sa joie dans le monde.
 
-          Prions pour ceux qui désespèrent et ne savent pas prier. Prions aussi pour ceux qui ont soif de la joie de Dieu. Afin qu’ils trouvent leur vocation et leur bonheur.
 
-          Notre-Père + 10 Je vous salue Marie + Gloria (en marchant)
 
 
+          +          +
 
 
2ème étape : au premier coin du clos de l’ermitage
 
La première en chemin, joyeuse tu t'élances,
Prophète de Celui qui a pris corps en toi.
La parole a surgi, tu es sa résonance
Et tu franchis des monts pour en porter la voix.
Marche avec nous, Marie, Aux chemins de l'annonce,
Ils sont chemin vers Dieu (bis).
 
 
3ème Mystère : L’Annonce du Royaume
 
« Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! Et le mort se dressa sur son séant, et se mit à parler » (Lc 7,14)
 
Jésus vient de croiser une pauvre veuve qui enterrait son fils unique. Touché au plus profond de lui-même, Jésus ressuscite le mort et le rend à sa mère. Jésus a agi ainsi pour annoncer qu’après sa propre mort, Dieu le ressusciterai et que la sainte Vierge Marie, sa mère, le reverrait de ses yeux.
 
Aujourd’hui, en célébrant les sacrements, l’Église agissant au nom de Jésus accomplit des gestes qui ne sont compréhensibles que dans la réalité de la résurrection. Comme Jésus avait anticipé sa résurrection en ressuscitant le jeune homme, l’Église anticipe la réalité du Royaume des cieux en célébrant les sacrements.
 
-          Prions pour que l’Esprit d’intelligence soit donné aux chrétiens afin qu’ils comprennent l’importance et la profondeur des sacrements que le Seigneur leur a confié comme un trésor. La liturgie est sur terre l’anticipation du Royaume des cieux.
 
-          Prions pour ceux qui, dans leur vie, souffrent les mystères de la Passion de Jésus. Que par la célébration du mystère de sa Résurrection, l’Église les aide à retrouver l’espérance et la joie, et que le Seigneur leur fasse don d’une profonde paix.
 
-          Notre-Père + 10 Je vous salue Marie + Gloria (en marchant)
 
 
+          +          +
 
 
3ème étape : Avant l’entrée de l’esplanade
 
La première en chemin, pour suivre au Golgotha
Le fils de ton amour que tous ont condamné,
Tu te tiens là, debout, au plus près de la Croix
Pour recueillir la vie de son cœur transpercé.
Marche avec nous, Marie, Sur nos chemins de croix,
Ils sont chemin vers Dieu (bis).
 
 
4ème Mystère : La Transfiguration
 
« Demeurés quand même éveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui » (Lc 9,32)
 
Pierre, Jacques et Jean sont sur la Montagne avec Jésus. Partageant sa gloire lumineuse, ils voient également Moïse et Elie. Jésus n’a pas changé d’aspect, car il est toujours vrai homme et vrai Dieu. Ce sont les yeux des disciples, qui par l’Esprit Saint, se sont ouverts. Ils peuvent ainsi voir la réalité du Royaume de Dieu, qui est la communion des saints, dans la lumière.
 
La présence de Moïse et d’Elie, avec Pierre, Jacques et Jean, est pour nous décisive. Elle signifie que la communion des saints transcende le temps : à nous aussi, aujourd’hui, le Seigneur peut faire le don de l’Esprit qui permet de voir et de participer à la réalité du Royaume.
 
-          Prions pour tous les priants afin que leur soit donnée la lumière du Royaume. Et pour ceux qui en ont été gratifiés, qu’ils fassent fructifier ce grand don dans leur intelligence et dans leur cœur, et qu’ils sachent en témoigner.
 
-          Prions aussi pour ceux qui ne croient que ce qu’ils voient, et méprisent ce qu’ils ne voient pas et ne croient pas. A eux aussi que le Seigneur manifeste sa lumière et son amour, comme il l’a fait pour saint Paul, sur le chemin de Damas.
 
-          Notre-Père + 10 Je vous salue Marie + Gloria (en marchant)
 
 
+          +          +
 
 
4ème étape : Devant l’entrée de la chapelle
 
La première en chemin avec l'Église en marche
Dès les commencements, tu appelles l’Esprit !
En ce monde aujourd'hui, assure notre marche ;
Que grandisse le corps de ton fils Jésus-Christ
Marche avec nous, Marie, Aux chemins de ce monde,
Ils sont chemin vers Dieu (bis).
 
 
5ème Mystère : L’Eucharistie
 
« Je vous le dis, jamais plus je ne mangerai la Pâque jusqu’à ce qu’elle s’accomplisse dans le Royaume de Dieu » (Lc 22,14)
 
Communier au Corps et au Sang du Christ, c’est communier à la Pâque du Seigneur. C’est participer déjà au banquet éternel et à la gloire lumineuse du Christ, avec l’ensemble des fils de Dieu.
 
En réalité, dans la communion se trouvent tous les mystères que nous avons rencontrés sur notre chemin : la nouvelle création reçue au baptême ; le don de l’Esprit Saint, bon vin du Royaume ; la résurrection et les retrouvailles des êtres aimés ; la communion bienheureuse avec tous les saints, dans la lumière de Dieu.
 
-          Prions que nous sachions retrouver à chaque messe ces mystères lumineux du Royaume des cieux, et les vivre par toute notre vie, chacun selon sa vocation.
 
-          Prions pour ceux qui arrivent d’une manière ou d’une autre au bout de leur pèlerinage, afin que cette arrivée soit pour eux un grand moment de communion et de joie. Nous confions cette prière à la Sainte Vierge Marie, Notre-Dame de Leffond.
 
-          Notre-Père + 10 Je vous salue Marie + Gloria (en entrant dans la chapelle)
 
 
+          +          +
 
5ème étape : Dans la chapelle
 
Si le vent des tentations s’élève,
Si tu heurtes le rocher des épreuves.
Si les flots de l’ambition t’entraînent,
Si l’orage des passions se déchaine :
 
Regarde l’étoile, invoque Marie, Si tu la suis, tu ne crains rien !
Regarde l’étoile, invoque Marie, Elle te conduit sur le chemin
 
Dans l’angoisse et les périls, le doute,
Quand la nuit du désespoir te recouvre.
Si devant la gravité de tes fautes
La pensée du jugement te tourmente :
 
Elle se lève sur la mer, elle éclaire,
Son éclat et ses rayons illuminent.
Sa lumière resplendit sur la terre,
Dans les cieux et jusqu’au fond des abîmes.
 
Si tu la suis, tu ne dévies pas, Si tu la pries, tu ne faiblis pas.
Tu ne crains rien, elle est avec toi et jusqu’au port, elle te guidera.
 
Lecture de l’Évangile de l’Assomption
 
Temps de silence
 
Intercessions
 
Dieu notre Père, il nous est bon de te louer,
toi qui as voulu que toutes les générations de croyants honorent la Mère de ton Fils,
particulièrement en ce lieu béni. R/
 
R/ Par Marie notre Mère, nous te prions Seigneur.
 
Dieu qui fait des merveilles,
tu as introduit la Vierge Marie dans la gloire de ton Fils :
Tourne vers le ciel le regard des croyants. R/
 
Par ta grâce, Seigneur,
Marie a été comblée de grâce et elle a exulté de joie :
Que ta grâce nous obtienne aussi la joie en abondance. R/
 
Dieu notre Père,
toi qui as entendu la prière de Marie adressée à ton fils, lors du mariage à Cana,
Par son intercession, veille sur nos familles et donne-leur de vivre unies. R/
 
À chacun de nous tu as donné Marie pour mère :
Par son intercession, guéris les malades, console les affligés, pardonne aux pécheurs,
Accorde à tous le salut et la paix. R/
 
À la prière de Marie, viens en aide à ceux qui meurent :
Qu'ils vivent, avec le Christ, dans ton paradis. R/
 
Notre-Père

Oraison
Dieu éternel et tout-puissant, tu as fait monter jusqu'à la gloire du ciel, avec son âme et son corps, Marie, la Vierge immaculée, mère de ton Fils : fais que nous demeurions attentifs aux choses d'en haut pour obtenir de partager sa gloire.
 
Bénédiction
 
Prière à Notre-Dame de Leffond
 
Vierge sainte, Reine du ciel et de la terre,
Depuis si longtemps vénérée dans le sanctuaire de Leffond,
Nous venons vous présenter nos vœux et nos supplications,
Avec la douce confiance que vous daignerez nous écouter.
Faites descendre les bénédictions d’en haut
Sur nos familles, sur la France,
Sur notre Saint Père le Pape et sur toute l’Église.
Soyez notre joie, notre espérance, notre amour.
Laissez toujours fixé sur nous le regard de votre miséricorde ;
Assistez-nous principalement à notre dernière heure. Et sauvez-nous. Amen.
 
Salve Regina
 
Salve Regina mater misericordiae,
vita, dulcedo et spes nostra salve
Ad te clamamus, exsules filii Hevae
Ad te suspiramus gementes et flentes
in hac lacrimarum valle
Eia ergo advocata nostra, illos tuos
misericordes oculos ad nos converte
Et Jesum benedictum fructum ventris tui
nobis post hoc exsilium ostende
O clemens, o pia, o dulcis virgo Maria.
 

15 août 2021 - AUTREY-lès-GRAY - Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie - Année B

Ap 11,19a ; 12,1-6a.10ab ; Ps 44 ; 1Co 15,20-27a ; Lc 1,39-56
 
Chers frères et sœurs,
 
Pourquoi saint Luc a-t-il voulu nous raconter cet épisode de la rencontre entre la sainte Vierge Marie et saint Elisabeth ? Ce n’est certainement pas pour satisfaire notre curiosité. C’est parce qu’il y a un message.
 
La clé est dans la première phrase : « En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. » Comme d’habitude, j’en veux terriblement à ceux qui nous ont traduit l’Évangile en français. Si nous avions lu la même phrase dans le grec, nous aurions compris tout de suite. Voilà ce que cela donne : « En ces jours-là, Marie se lève. Elle va vers le pays-haut, en hâte, dans une ville de Juda. »
 
Immédiatement, dès que nous entendons dans l’Évangile que quelqu’un « se lève », nous devons comprendre qu’il ressuscite. A sa résurrection Jésus s’est « levé d’entre les morts ». Ici, en ces jours-là, c’est Marie qui se lève. De manière cryptée saint Luc nous parle de la résurrection de la Vierge Marie. D’ailleurs, il poursuit : « elle va vers le Pays-Haut ». C’est bien clair : elle va au ciel. Elle y va « en hâte » : il n’y a pas de délai ni d’étapes pour Marie, qui monte directement au ciel.
 
Saint Luc nous précise qu’elle va « dans une ville de Juda ». Voilà qui est bien curieux. D’abord saint Luc ne parle jamais de « Juda » dans l’Évangile, mais toujours de « Judée ». Il veut donc ici attirer spécialement notre attention. Or, quelle est la « ville de Juda » ? Évidemment, c’est Jérusalem. Mais pour qu’on ne confonde pas la Jérusalem terrestre et la Jérusalem Céleste, saint Luc utilise ce petit mystère.
Voilà donc qu’il nous a, en une phrase, annoncé que Marie, ressuscitée, est montée rapidement au ciel, dans la Jérusalem céleste.
 
Et là, que se passe-t-il ? Marie rencontre sa cousine Elisabeth, qui s’exclame et s’interroge : « Tu es bénie entre toutes les femmes ! » et « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
Elisabeth se comporte exactement comme les anges, quand un homme se présente au ciel : ils sont surpris et ils s’interrogent. C’est exactement ce qu’il s’est passé lors de l’Ascension de Jésus, selon le Psaume 23.

Les anges supérieurs s’interrogent, et les anges inférieurs leur répondent :
 
« Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ?
- L'homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles et ne dit pas de faux serments. Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles : qu'il entre, le roi de gloire !

- Qui est ce roi de gloire ?
- C'est le Seigneur, le fort, le vaillant, le Seigneur, le vaillant des combats. Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles : qu'il entre, le roi de gloire !

- Qui donc est ce roi de gloire ?
- C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ; c'est lui, le roi de gloire ».
 
Dans l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, c’est elle-même qui répond à Elisabeth : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son Nom ! »
 
Le dialogue entre les deux femmes à l’arrivée de Marie dans le Pays-Haut, dans la ville de Juda, est donc semblable à celui des anges qui gardent l’entrée de la Jérusalem céleste. Et celui qui passe le voile entre dans la félicité, dans la communion de tous les saints, dans la gloire de Dieu.
 
Voilà donc pourquoi saint Luc a tenu à nous raconter cette visitation entre Marie et Elisabeth. C’est pour nous parler des secrets bien cachés de Dieu : ce qu’il a fait pour notre bienheureuse sainte Vierge Marie, en son Assomption.

lundi 9 août 2021

08 août 2021 - IGNY - 19ème dimanche TO - Année B

1 R 19,4-8 ; Ps 33 ; Ep 4,30-5,2 ; Jn 6,41-51

Chers frères et sœurs,
 
Dans l’Évangile selon saint Jean, les discours de Jésus sont comme des diamants, à multiples facettes. On ne peut pas tout expliquer, il faudrait s’arrêter presque à chaque phrase. Je vais donc simplement choisir trois points qui me paraissent importants à souligner aujourd’hui.
 
En premier lieu, Jésus prononce ce discours après la multiplication des pains. Il ne faut pas oublier que c’est un moment très important, où les foules se sont précipitées vers lui, juste après l’assassinat de Jean-Baptiste par le roi Hérode. Sachant que Jésus est de famille sacerdotale par sa mère et de famille royale par son père, est-ce que le moment n’était pas venu pour que le Fils de David prenne le pouvoir et libère Israël de la tutelle romaine ? Or Jésus ne rentre pas dans ce programme politique, il répond : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. »
D’un côté, c’est très décevant pour les juifs, car Jésus refuse de se mettre à leur tête pour devenir un roi terrestre. Mais d’un autre côté il leur donne bien plus : il est roi du Royaume à venir, celui de la vie éternelle, royaume de justice et de paix ; et non pas seulement roi pour les juifs, mais aussi pour tout homme qui a entendu la voix du Père et a reçu son enseignement.
Jésus veut faire passer ceux qui l’écoutent d’une conception limitée de la vie, purement terrestre, à une perception de la vie qui dépasse l’entendement, parce qu’elle est céleste. Or, pour passer de l’un à l’autre, d’une vie mortelle à une vie éternelle, d’une connaissance limitée à une intelligence illuminée par l’Esprit, il faut se nourrir du pain du ciel et ce pain du ciel, c’est Jésus lui-même. Évidemment, ce que dit et ce que veut Jésus pour les hommes, dépasse complément leurs projets terre à terre. Jésus a une plus haute ambition pour eux.
 
Nous arrivons au second point. Jésus a bien compris que ses auditeurs avaient du mal à le comprendre. Il leur explique comment on passe de l’incrédulité à la connaissance : « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire. » ; « Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. » Voilà la première étape. Il s’agit d’abord d’une rencontre intime entre Dieu et l’homme, où le cœur et l’intelligence de l’homme sont ouverts par Dieu. Dès lors, cet homme peut se tourner vers Jésus et l’écouter avec attention. Sans l’ouverture préalable du cœur et de l’intelligence, l’Évangile de Jésus glisse comme l’eau sur la pierre. Et c’est ce qui arrive à une bonne partie de ses interlocuteurs : ils ne le comprennent pas.
En revanche, pour qui est arrivé à Jésus par l’intelligence et le cœur, Jésus devient une nourriture vitale, un pain dans le désert. Quand Jésus dit qu’il est pain, il parle de sa chair donnée pour la vie du monde, c’est-à-dire non seulement ses paroles, mais aussi ses gestes, toute son histoire, et aussi tout ce qu’il est, jusqu’à son corps de chair livré sur la croix. Quand Jésus se donne à nous, il se donne totalement. C’est pourquoi nous autres chrétiens, nous devons tenir absolument à cela : Jésus se donne totalement à nous, jusque dans la communion.
Finalement, quand la foi en Jésus s’allie à l’intelligence et au cœur ouverts par Dieu, ce pain – c’est-à-dire Jésus – devient vie éternelle. Et pas seulement : il devient aussi connaissance du Père. Telle est la deuxième étape : lorsque la foi en Jésus, pain du ciel, devient participation à la vie éternelle, et connaissance – par l’intelligence et le cœur – du mystère de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint.
Voilà donc à quoi veut nous conduire Jésus : c’est bien autre chose que devenir notre roi sur terre ; c’est bien plus grand pour nous, plus conforme à notre dignité humaine. Dieu tellement grand pour nous, que nous sommes mêmes incapables de nous le représenter. Mais avons-nous foi en lui ?
 
Dernier point pour finir, et je pense ici au découragement de ce pauvre Elie, qui s’écroule sur le chemin, tellement à ce moment sa vie lui paraît difficile, lourde à porter. Ces moments de découragement, nous les connaissons parfois, et nous comprenons parfaitement ce qui arrive à Elie.
Elie est prophète : c’est un homme à qui Dieu a ouvert l’intelligence et le cœur. Et c’est la raison même pour laquelle il est persécuté. Ils sont assoiffés de justice et de paix, ils ont faim d’amour et de vérité ceux qui sont attirés par le Père. Elie se couche sous un buisson, comme s’il se couchait sous le buisson ardent que Moïse avait vu au Mont Sinaï. Quand on est touché comme Elie, l’histoire d’Israël, et sa prière notamment par les psaumes, sont comme une ombre rafraîchissante, apaisante. En attendant l’ange.
Qui est l’ange ? C’est Jésus lui-même qui dit « Lève-toi et mange ! », comme il dira plus tard à la petite fille :« Talita Koum » ou au paralytique : « Lève-toi et marche ! ». « Lève-toi – ressuscite ! – et mange ». Mange quoi ? Mange « moi » : une petite galette cuite sur des pierres brûlantes. Petite galette, petit pain, mais vie immense, connaissance immense, paix et joie intérieures qui permettent de faire encore quarante jours et quarante nuits de marche, ou quarante ans dans ce monde, avant d’arriver enfin à la Montagne de Dieu, où se trouvent toute connaissance, tout amour, et toute joie.  

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