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lundi 16 novembre 2020
16 novembre 2020 - 33ème dimanche TO - Année A - Commentaire
dimanche 8 novembre 2020
08 novembre 2020 - 32ème dimanche TO - Année A - Commentaire
Sg 6,12-16 ; Ps 62 ; 1Th 4,13-18 ; Mt 25,1-13
Je voudrais méditer aujourd’hui la première lecture et le psaume qui nous sont proposés par la liturgie en pensant à la difficulté de l’heure, à savoir comment rendre compte du fait que nous – catholiques et orthodoxes – nous ne pouvons pas nous passer de la célébration eucharistique dominicale.
La
Sagesse dont il est question dans la première lecture peut s’entendre du
Seigneur Jésus, puisqu’elle est visible et qu’elle « va et vient à la
recherche de ceux qui sont dignes d’elle ; au détour des sentiers »,
comme le fait le Bon Berger qui va à la recherche de ses brebis. Elle peut
aussi, et même plutôt, s’entendre de la Sainte Trinité elle-même, si on
considère qu’elle se rend visible à l’œil du cœur, qui est en même temps – pour
les Hébreux – amour et intelligence. On peut penser ici à cette phrase de saint
Pierre, dans sa seconde Lettre : « Ainsi se confirme pour nous la
parole prophétique ; vous faites bien de fixer votre attention sur elle, comme
sur une lampe brillant dans un lieu obscur jusqu’à ce que paraisse le jour et
que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. »
Concernant notre rapport à Dieu dans l’eucharistie, nous serions donc portés à croire, comme le font beaucoup malheureusement, que ce sacrement n’est pas absolument essentiel à notre foi. En effet, nous pourrions aisément nous en passer puisque, par l’amour et l’intelligence du cœur, nous avons un accès direct, individuel, à la Sainte Trinité. Le gouvernement aurait donc bien raison de nous renvoyer à une pratique personnelle de notre foi, uniquement dans la sphère privée. Ce serait bien suffisant.
Mais s’arrêter à ces considérations n’est faire que la moitié du chemin, car « La Sagesse se laisse contempler par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. » C’est dire que la Sagesse n’est pas une idée : au contraire, elle se contemple et donc se décrit ; elle se laisse trouver, comme on trouve quelqu’un dans un espace-temps commun. C’est ce que disait justement saint Pierre juste avant la phrase précédente que nous avons citée :
« Ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur. Car il a reçu de Dieu le Père l’honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie. Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. »
Nous
reconnaissons ici l’événement de la Transfiguration, où Pierre a contemplé
Jésus glorieux, entouré de Moïse et Elie, avec Jacques et Jean. Ainsi
donc : contempler la Sagesse, c’est voir ce que Pierre a vu – avec amour
et intelligence – sur la Montagne. Et c’est la même Sagesse qu’ont vu Moïse au
Sinaï et Elie au Mont Horeb. Nous retrouvons ici les paroles magnifiques du
Psalmiste, lui qui cherche Dieu dès l’aurore : « Je t’ai contemplé
au Sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire. Ton amour vaut mieux que la
vie ; tu seras la louange de mes lèvres. »
Il nous faut donc bien saisir que « faire l’expérience de la Sagesse », n’est pas réductible à un rapport personnel, privé, entre moi et mon Dieu, mais c’est entrer dans la communion de la Transfiguration et c’est voir et entrer dans le Sanctuaire céleste où retentit la louange de Dieu. Le Seigneur n’a-t-il pas demandé à Moïse de construire la Tente de la Rencontre, qui deviendra le Temple de Jérusalem, à l’image de ce qu’il lui a donné à voir sur la Montagne? Ainsi en va-t-il d’une église, c’est-à-dire des bâtiments et de l’assemblée qui s’y réunit : c’est la reproduction, la projection, l’incarnation de la réalité céleste éternelle, sur la terre, ici et maintenant, avec tous les moyens disponibles. L’église est lumineuse et belle comme la gloire qui émane de Dieu ; la chorale chante comme chantent les anges ; l’Agneau immolé de la Pâque – le Christ notre Seigneur – trône sur l’autel trois fois saint ; et les saints – les fidèles – rassemblés de toutes les nations, peuples et langues, marqués au front du sceau de Dieu et habillés du vêtement blanc des noces, proclament la gloire de Dieu. Et cette assemblée peut alors reprendre les paroles du Psalmiste : « Toute ma vie, je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom. Comme par un festin je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange. »
On
aura bien compris pourquoi un catholique et un orthodoxe, dont la foi est
sacramentelle – où la réalité divine et la réalité humaine sont intimement
articulées entre elles dans l’action liturgique – ne peuvent pas se contenter
d’une foi atrophiée, limitée à un ressenti privé, mais ont un besoin vital de
communier réellement, de faire partie et de témoigner de la gloire de Dieu, de leur
connaissance par le cœur – amour et intelligence – de la Sagesse.
lundi 2 novembre 2020
01-02 novembre 2020 - GY - SOING - Solennité de Tous les saints - Commémoration de tous les fidèles défunts - Année A
Solennité de Tous les saints et Commémoration des fidèles défunts 2020
La pandémie de Covid-19 a conduit le gouvernement à nous confiner de nouveau. Cela signifie un retour à l’isolement, avec, pour de nombreuses personnes, la peur de perdre la vie dans ce qui peut rapidement pour elles devenir un enfer. Chers frères et sœurs, c’est une épreuve pour notre espérance. Ne croyons-nous pas que Jésus-Christ est vraiment ressuscité ? Ne croyons-nous pas que, par sa mort et sa résurrection, il a obtenu le pardon de tous nos péchés et nous a réouvert les portes du Ciel ? Ne croyons-nous pas que notre Dieu nous aime, nous qui sommes ses créatures ? Et ses enfants même, puisque par le baptême, nous sommes marqués au front du sceau des serviteurs de Dieu, et que nous portons l’habit blanc des saints et des saintes de Dieu ? Le baptême nous a fait entrer de plein pied dans la communion des saints. Nous ne sommes donc pas seuls ; nous ne sommes jamais seuls : nous appartenons à Dieu et nous sommes déjà maintenant citoyens du Ciel. Cette réalité est rendue visible par la célébration eucharistique. C’est pourquoi nous ne pouvons pas renoncer à être présents physiquement à la messe. Le confinement ne peut pas être prétexte à nous interdire d’accomplir ce que le Seigneur Jésus nous a expressément demandé de faire pour la gloire de Dieu et salut du monde : « Faites cela en mémoire de moi », et « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » Notre espérance est dans la résurrection des morts et dans une vie éternelle qui est communion d’amour. C’est cette espérance que nous annonçons au monde, et que nous préparons pour lui, lorsque nous célébrons l’eucharistie.
Chers
frères et sœurs, l’exercice de notre vocation chrétienne est vital pour la paix
du monde, pour lui rendre la joie de l’espérance, et lui permettre de surmonter
ses épreuves. Demandons au Seigneur que – par son Esprit Saint – il fasse de
nous de vrais saints sur terre, en attendant d’y être au ciel !
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