dimanche 29 novembre 2020

28-29 novembre 2020 - VELLEXON - AUTREY-lès-GRAY - VALAY - 1er dimanche de l'Avent - Année B


Is 63,16b-17.19b ;64,2b7 ; Ps 79 ; 1Co 1,3-9 ; Mc 13,33-37
 
Chers frères et sœurs,
 
Le temps de l’Avent nous est donné, surtout en les circonstances présentes, pour faire une retraite spirituelle et préparer notre cœur et notre intelligence à la grande solennité de Noël, où nous fêtons Dieu qui se fait homme, pour que nous, les hommes, nous puissions – par son Esprit Saint – entrer dans la gloire de Dieu.
 
En Jésus-Christ, Dieu s’est fait homme. Il s’est fait chair. C’est-à-dire que Dieu n’est pas pour nous un imaginaire lointain et inaccessible, comme l’étaient les dieux des païens, des fruits de leurs imaginations, ou comme l’étaient les dieux des philosophes, des idées sorties de leur déductions. Non, le Seigneur notre Dieu, celui des juifs et des chrétiens, est un Dieu qui se manifeste réellement présent, et par surprise. Quand on a fait sa connaissance une fois, par bonheur, on ne peut plus se passer de lui et on l’attend sans cesse, jusqu’à ce qu’il revienne.
 
Faire connaissance de Dieu, c’est tout en même temps faire une expérience spirituelle intimement personnelle, mais c’est aussi faire l’expérience de Moïse au Sinaï, d’Elie à l’Horeb et de Pierre, Jacques et Jean à la Transfiguration. Autrement dit, quand on fait connaissance de Dieu, c’est toujours dans une communion d’amour avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, mais aussi avec tous les saints. C’est pourquoi, pour nous autres chrétiens, vivre notre foi et célébrer la messe ensemble pour y communier, c’est exactement la même chose. D’ailleurs, « Église » signifie justement « assemblée ». Nous sommes l’assemblée sainte qui se réunit autour du trône de l’Agneau, l’autel, pour y chanter les louanges de Dieu et vivre de lui dans l’amour, la lumière et la paix par la communion.
 
Il est vrai que l’histoire de l’église montre qu’il n’est pas impossible d’être catholique et de transmettre la foi pendant plusieurs dizaines d’années voire plusieurs siècles sans pouvoir célébrer l’eucharistie. Ce fut le cas notamment pendant les persécutions en URSS et au Japon, où les chrétiens étaient pourchassés, exilés ou mis à mort. C’étaient donc des conditions impérieuses qui empêchaient les chrétiens de se réunir pour l’eucharistie. Et il n’y avait plus de prêtres.
Inversement d’autres chrétiens sont morts martyrs justement parce qu’ils ont voulu célébrer l’eucharistie. Ce fut le cas des martyrs d’Abitène, en Afrique du Nord, au printemps 304, qui déclarèrent à leur juge : « Sine dominico non possumus », c’est-à-dire : « Sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre. » Ce fut le cas aussi, en Franche-Comté, lorsque Jean-Ignace Lessus, prêtre chartreux, et Barthélémy Javaux, chez qui ils célébraient la messe en petit groupe alors que c’était interdit, ont été guillotinés pour cette raison le 25 avril 1794 à Pontarlier.
Nous ne sommes évidemment pas dans ces conditions extrêmes – et heureusement. Mais il est bon parfois de nous rappeler qu’être chrétien, ce n’est pas une chose anodine. Ce n’est pas non plus sans poser problème à un certain nombre de gens qui ne le sont pas, et que parfois, il faut savoir, et avoir le courage, de leur dire « non ».
 
Ce qui est certain, concernant les chrétiens d’URSS, du Japon, d’Afrique du Nord ou de chez nous pendant la Révolution, c’est qu’ils étaient amoureux de Dieu, pas « un peu », ni « beaucoup », mais plus que « passionnément » : « à la folie - à en mourir », et qu’ils étaient vigilants comme l’a demandé Jésus. Leur foi était ardente. Ils en étaient fiers. Et ils savaient que le Seigneur – comme il l’a promis – était tous les jours avec eux par l’Esprit Saint et par la communion, autant que cela était possible, jusqu’à ce qu’il revienne pour de bon.
Alors, chers frères et sœurs, ce sera le temps des retrouvailles, de la fête, des chants et des danses, du bon pain et du bon vin, l’amour de toujours, la paix du cœur, et la joie qui ne finit pas.


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