lundi 7 décembre 2020

06 décembre 2020 - FEDRY - 2ème dimanche de l'Avent - Année B

 
Is 40,1-5.9-11 ; Ps 84 ; 2P 3,8-14 ; Mc 1,1-8
 
Chers frères et sœurs,
 
Saint Pierre est confronté au défaitisme de ceux qui pensent que le Seigneur tarde à venir, alors qu’ils doivent faire face aux difficultés de la vie et – probablement – aux premières persécutions. Ils perdent l’espérance et la foi dans le Seigneur Jésus, et ils s’inquiètent. Peut-être même, certains, silencieusement, abandonnent-ils l’Église.
Il est certain que pour les chrétiens du premier siècle, la vie est difficile : à travers eux, en effet, le monde découvre l’Évangile du Christ. Et comme partout et en tout temps, celui-ci est surtout moqué et rejeté ; et les chrétiens avec, car ils sont tous deux inséparables. Comment donc être chrétien lorsque les vents sont contraires ?
 
Saint Pierre leur rappelle d’abord qu’ils sont des « Bien-aimés ». « Bien-aimé », c’est le nom que Dieu le Père emploie pour s’adresser à son Fils Jésus. Ce nom est devenu le nôtre depuis notre baptême : nous sommes les bien-aimés de Dieu, les Fils adoptifs de Dieu. Or quel bon Père abandonnerait son enfant ? Voici ce que le Seigneur a dit au prophète Isaïe : « Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée. » Mais une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi – dit le Seigneur – je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, j’ai toujours tes remparts devant les yeux. » Dieu nous aime et par conséquent, il nous est infailliblement fidèle.
Saint Pierre enseigne ensuite à ceux qui sont découragés comment vivre ici-bas en bien-aimés de Dieu. Il leur faut d’abord accepter de comprendre que le monde présent est un monde éphémère, et que le monde réel, qui dure éternellement, est celui du Règne de Dieu. Dans le premier monde, les jours se suivent les uns les autres ; dans le second, un jour est comme mille ans, et mille ans comme un jour. Ainsi le Seigneur Dieu ne compte pas les jours, mais il est toujours là, le même, hier, aujourd’hui et demain. C’est à nous de changer notre regard, avec l’aide de l’Esprit Saint, pour saisir sa Présence. C’est ce que saint Pierre appelle « la conversion ». Cependant, il y aura bien un jour terrestre où le vieux monde disparaîtra pour que le nouveau monde du Règne de Dieu apparaisse.
Dans cette attente, saint Pierre nous redit ce qu’a dit Jésus : « Veillez ! », c’est-à-dire, vivez dans la sainteté et la piété, faisant tout sans taches ni défauts, dans la paix, mais également tendus dans l’attente de la venue de Jésus, à son heure.
 
Cet enseignement de saint Pierre est toujours valable aujourd’hui, surtout quand nous nous inquiétons des changements et des difficultés du temps présent, et lorsque nous sentons notre Église faible et fragile, voire même proche de la ruine.
À cet égard la figure de saint Jean-Baptiste est un bon remède pour qui se sent attiré par l’esprit des ténèbres : il est le parfait modèle de la foi et de l’espérance à imiter. Pour relever Jérusalem de sa ruine et lui rendre sa liberté et sa beauté, le Seigneur Dieu n’a pas levé une armée, ni intronisé un nouveau roi ou un nouveau grand-prêtre. Non : il n’a pas cherché la puissance de l’orage et des tremblements de terre, mais il a choisi la brise légère. Car le Seigneur choisit toujours ce qui est petit et faible pour vaincre ce qui apparaît grand et fort. C’est toujours la même chose : Moïse contre Pharaon, David contre Goliath, Daniel face à Nabuchodonosor, Jésus, petit enfant de Bethléem, contre Hérode le Grand, mais surtout faible homme mortel contre l’immense puissance démoniaque du Satan ; et Jean-Baptiste, dans ses ruines et en poils de chameau, contre l’effondrement spirituel et moral des Judéens de son temps, pour leur annoncer la véritable lumière du Règne éternel de Dieu : le Christ Jésus. Le Seigneur choisit toujours ce qui est faible pour subvertir et renverser ce qui apparaît fort.
 
Ainsi donc, chers frères et sœurs, comprenons et réjouissons-nous : puisque nous sommes tout petits et faibles face aux puissances du monde, mais les Bien-aimés de Dieu, nous avons en nous-mêmes une force qui nous vient déjà du Règne de Dieu et qui est la promesse de la vie éternelle.
Que notre Père nous donne sans cesse son Esprit Saint, sa communion d’amour, afin que nous comprenions davantage ce mystère et que nous en vivions dès ici-bas, dans la justice et la paix, en veillant avec confiance jusqu’à la venue du Seigneur Jésus.

 

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