lundi 3 septembre 2018

11-12 août 2018 - VELLEXON - GY - 19ème dimanche TO - Année B


1R 19,4-8 ; Ps 33 ; Ep 4,30 – 5,2 ; Jn 6,41-51

Chers frères et sœurs,

De quoi Jésus et les juifs parlent-ils ? Que s’est-il passé ? Souvenons-nous. Les gens avaient suivi Jésus au bord du lac et, parce qu’ils étaient « comme des brebis sans berger », Jésus les avait enseignés longuement, puis il avait procédé à la multiplication des pains. Ensuite, Jésus s’était retiré pour prier dans la montagne. Après quoi, avec ses disciples, il avait retraversé la mer de Galilée pour rejoindre Capharnaüm. Là, les gens avaient retrouvé Jésus. C’est alors qu’il leur avait reproché de le suivre uniquement parce qu’il leur avait donné à manger, alors qu’il vaudrait bien mieux pour eux se nourrir du « pain qui est descendu du ciel », parce que c’est le pain « qui donne vie au monde ». Et comme ils avaient dit vouloir manger de ce pain-là, il leur avait répondu : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel ». Évidemment, ils étaient assez surpris.

A ce moment, nous sommes un peu au carrefour des routes. C’est comme au désert, alors que les Hébreux avaient quitté l’Égypte pour aller au Mont Horeb adorer Dieu. Ils étaient devenus libres, mais ils avaient faim et soif, et ils en venaient à regretter leur ancien esclavage, avec toute sa dureté, parce qu’au moins là-bas, ils avaient à manger. Alors il y avait eu une explication entre Dieu et le peuple, par l’intermédiaire de Moïse, et Dieu avait donné de l’eau, au rocher de Massa et Mériba, et à manger : des cailles et de la manne, que les Hébreux récoltaient sur le sol tous les matins.
Il y a un moment – quand on marche avec Jésus, avec Dieu –, où le chemin se fait plus difficile et où l’on doute, où l’on butte, on se décourage, ou même on se dispute avec Dieu. C’est le temps des récriminations contre Dieu, comme aujourd’hui dans l’évangile, les Juifs récriminent contre Jésus, ou comme Elie, qui s’arrête sous son buisson, avec amertume.
Mais, si nous les hommes nous sommes parfois tentés d’abandonner Dieu, en ne faisant confiance (ou pas) qu’à nos propres forces, lui, Dieu, ne nous abandonne jamais. Il s’agit d’une épreuve, d’un passage difficile, mais qui nous permet de découvrir une nouvelle relation avec lui, qui est plus profonde et plus forte que du donnant-donnant. Dieu veut ici nous faire passer du régime du contrat d’assurance, à celui de la foi et de l’amitié jusqu’à celui de l’amour. Il veut nous faire passer de la mentalité de la terre, où tout s’achète et se paye, à celle du Ciel où tout se donne jusqu’à soi-même. Et c’est difficile. Car il faut choisir entre les fantaisies stériles de l’homme et la foi en Dieu.

Ainsi, Jésus dit : si vous voulez continuer à marcher avec moi, comprenez, qu’il ne s’agit pas d’un programme « prière contre nourriture », mais d’une communion de vie « A la vie – à la mort » dirait-on vulgairement. Et la communion de vie avec Jésus, c’est – déjà aujourd’hui – la vie éternelle dans l’amour de Dieu, avec tous les saints du Ciel.
Cette communion s’exprime très concrètement dans le don de soi. Souvenons-nous de cette parole de Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Et c’est bien ce que Jésus a fait pour nous le premier, comme nous l’a rappelé saint Paul : « Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous, s’offrant en sacrifice à Dieu, comme un parfum d’agréable odeur ». C’est-à-dire que pour nous donner la vie éternelle, lui qui était Dieu s’est fait homme, puis d’innocent a été condamné injustement comme coupable, puis a été violenté et crucifié. Ce don de lui-même qu’a fait Jésus, par la grâce de Dieu, a ouvert la vie éternelle à tous les hommes, par la résurrection de Jésus et par le don de l’Esprit Saint.

C’est justement dans ce mouvement de communion et de don que nous entrons à chaque messe. Dieu nous a fait don des fruits de la terre, le pain et le vin. Nous lui en offrons en retour une petite partie. Il nous le rend transformé en Corps et en Sang de Jésus. Nous les lui donnons de nouveau en mémoire de sa Passion et de sa Résurrection, et il nous les rend encore dans la communion, en nous faisant participer à sa vie divine.
Voyez que par ces échanges de dons, comme si nous montions un escalier, nous sommes partis du pain et de l’eau et nous avons abouti à la communion à la vie et à l’amour de Dieu. Jésus est le vrai pain que Dieu nous donne pour vivre aujourd’hui de sa vie éternelle. Et n’oublions pas que ce que nous vivons à chaque messe, il convient de le vivre aussi par toute notre vie. C’est ce que les saints font tous les jours.

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