mercredi 19 septembre 2018

16 septembre 2018 - ANGIREY - 24ème dimanche TO - Année B


Is 50,5-9a ; Ps 114 ; Jc 2,14-18 ; Mc 8,27-35

Chers frères et sœurs,

Il est tellement facile de se tromper sur Jésus. A l’époque certains le prenaient pour Jean-Baptiste, d’autres pour Elie, d’autres pour un prophète. Mais non, comme dit Saint Pierre, « Jésus est le Christ ». C’est-à-dire qu’il est celui qui a reçu l’onction de la part de Dieu : il est le Messie de Dieu, le Sauveur du peuple d’Israël et de tous les hommes. Il est Dieu lui-même qui vient dans le monde.
Mais Jésus annonce tout d’un coup qu’il n’est pas un Sauveur terrestre qui va vaincre les puissants de ce monde. Il n’est pas un roi de plus sur la terre, un homme politique. Non, au contraire : il va souffrir, être rejeté, être crucifié et tué – ce qui met Saint Pierre en colère. Mais il va aussi ressusciter. C’est là qu’est la porte de son vrai royaume. Jésus est roi du ciel. Et la bonne nouvelle, l’Évangile, est que, si nous mettons notre foi en lui, nous serons avec lui dans sa gloire, dans un lieu de paix, de joie et de lumière. Et déjà maintenant, pour ceux qui aiment Dieu, par son Esprit, il donne des grâces. 

Aujourd’hui, on continue souvent de se tromper sur Jésus et sur l’Église, qui est son corps sur la terre. On voudrait que l’Église soit une institution parfaite, composée de purs et de saints, qui nous protège de tout et de toute souffrance. Et nous la voyons souvent au contraire imparfaite, composée de pécheurs et parfois de criminels, incapable d’apporter la protection que nous attendons d’elle. Alors nous doutons. Pourquoi ? Parce que l’Église a comme deux visages.
Un premier visage, qui est celui de Jésus souffrant, rejeté, crucifié et tué. Aimer l’Église, c’est aimer Jésus en croix. Être d’Église, c’est souvent accepter de partager la Passion de Jésus. Le rejet des hommes. C’est dur. C’est très dur. Tous les apôtres ont fui Jésus lorsqu’il a été arrêté. Aucun ne l’a aidé durant sa Passion. Seul Saint Jean, Marie sa Mère, Sainte Marie-Madeleine et quelques saintes femmes lui sont restés fidèles jusqu’au bout. Il ne faut pas se tromper sur l’Église. Comme Jésus elle a vocation à être moquée, persécutée et rejetée par les hommes qui n’aiment pas Dieu, jusqu’au martyre.
Mais le second visage de l’Église, c’est aussi celui de Jésus ressuscité. C’est celui des saints et des saintes, des martyrs, qui donnent leur vie à Dieu et à leur prochain, qui témoignent de l’amour de Dieu et de Jésus jusqu’au bout. Donner sa vie pour ceux qu’on aime, sans pour autant être des héros, mais simplement des hommes libres. Aimer l’Église, c’est aimer Jésus ressuscité et vivant. C’est aimer les baptêmes, les mariages, les ordinations de diacres, de prêtres, d’évêques, et la messe. Aimer l’Église, c’est aimer les repas de fête en famille et avec les amis ; c’est aimer la communion des saints, dans la joie et la paix du cœur, dans la simplicité, mais aussi la beauté. Et cette joie, et cette paix du ciel, Dieu les donne dès maintenant à ceux qui l’aiment en vérité.

Chers frères et sœurs, les vrais ennemis de l’Église ne sont pas tellement ceux qui la jugent ou qui lui jettent des pierres, comme l’ont fait Pilate et Hérode, et la foule de Jérusalem. Ceux-là sont des gens qui n’ont pas compris que Jésus est en même temps un homme et Dieu, qu’il est de la terre et aussi du ciel. Mais les vrais ennemis de l’Église sont ceux qui lui appartiennent et qui la trahissent. Comme Judas, qui a trahi Jésus, était un de ses Douze apôtres.

On le voit, il est facile de se tromper sur Jésus, comme il est facile aussi de se tromper sur son Église. L’un comme l’autre sont de la terre et du ciel. Dans l’Église il y a des pécheurs et des saints. Ses plus grands ennemis ne sont pas ses opposants, mais ceux qui la trahissent de l’intérieur. Une chose est certaine cependant, Jésus a donné sa vie pour que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle, la croix dans ce monde, la paix et la joie dans l’autre.

 

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