jeudi 2 août 2018

21-22 juillet 2018 - MOTEY - LA MADELEINE - 16ème dimanche TO - Année B



Jr 23,1-6 ; Ps 22 ; Ep 2,13-18 ; Mc 6,30-34

Chers frères et sœurs,

L’épisode de la vie de Jésus que saint Marc nous a raconté contient pour nous un enseignement très important. Que s’est-il passé ?

En premier lieu, il faut se rappeler que Jésus a d’abord commencé à enseigner et à vouloir guérir chez lui, dans son clan, à Nazareth, et qu’il n’a pas été bien reçu. Il est alors parti prêcher dans les villages aux alentours. Mais, devant l’attente et la demande des gens, considérant que « la moisson est abondante et que les ouvriers sont peu nombreux », il s’est en quelque sorte démultiplié en envoyant prêcher ses apôtres deux par deux. C’est ainsi que les disciples ont été envoyés en mission. Et nous les voyons ici revenir, faisant à Jésus le compte-rendu de leurs actions et de leur enseignement. Mais évidemment, beaucoup plus de gens ayant entendu parler de Jésus, ceux-ci ont souhaité le voir et l’entendre directement.

En second lieu – cela n’apparaît pas dans les lectures que nous avons entendues, mais bien dans les évangiles eux-mêmes – c’est que, c’est durant cette mission des Apôtres, que Jean-Baptiste a été mis en prison et décapité sur ordre du tétrarque Hérode Antipas. La mission de Jean, qui proclamait un baptême de conversion en vue de la venue du Messie, est maintenant terminée. C’est donc que l’heure du Messie a sonné. Souvenez-vous de cette question posée par Jean-Baptiste à Jésus, alors qu’il était en prison : « Es-tu celui qui doit venir, ou bien faut-il en attendre un autre ? ». Et Jésus lui avait fait répondre : « Les aveuglent voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris et les sourds entendent », c’est-à-dire que le Règne de Dieu a commencé, et qu’il est donc bien, lui Jésus, le Messie attendu. Jusqu’à présent Jean avait préparé les voies du Seigneur, mais maintenant, Jésus se retrouve seul, en direct avec le peuple et avec ses chefs.

Voilà donc la situation, d’un côté l’heure de Jésus a sonné, (il en mesure les conséquences), et on voit bien qu’il souhaite se retirer au désert avec ses disciples pour se mettre en présence de son Père, parce que l’heure est grave ; et de l’autre le petit peuple d’Israël afflue vers eux parce qu’ils sont comme des brebis sans berger. C’est l’heure de la réalisation de la prophétie de Jérémie : Jésus est le germe juste qui régnera en vrai roi, agissant avec intelligence et exerçant dans le pays le droit et la justice. C’est l’heure du Règne de Dieu.

Or nous voyons bien que Jésus n’avait pas prévu que la foule viendrait si nombreuse l’attendre au bord du lac. Il pensait se retirer en secret dans la montagne avec ses disciples. Mais « saisi de compassion », parce que les gens sont « comme des brebis sans berger », il s’arrête et se met à les enseigner longuement. Jésus a un cœur capable de s’émouvoir quand il perçoit cette aspiration profonde de son peuple à écouter sa Parole et à se nourrir de sa vie, comme nous le verrons dimanche prochain.
Cette capacité du cœur de Dieu à entendre cette aspiration de son peuple, c’est la bonne nouvelle cachée de l’Evangile d’aujourd’hui. Nous n’avons pas un Dieu de bois et de pierre, mais un Dieu vivant, qui nous aime, qui s’est fait chair pour nous, qui s’arrête pour nous entendre et nous donner sa vie. C’est un Dieu avec lequel on parle cœur à cœur.

[Et l’une des premières à avoir compris cela, c’est Marie-Madeleine. C’est la raison pour laquelle elle fut jugée digne d’être la première à voir Jésus vivant au matin de Pâque, et à avoir reçu la mission d’annoncer sa résurrection à ses disciples. Elle avait compris que Dieu avait un cœur rempli d’amour, un cœur bien plus grand que ses propres péchés].

Chers frères et sœurs, assurés de l’amour de Dieu pour nous, n’hésitons pas à lui faire part de nos prières les plus profondes, les plus intimes. Il les entend d’autant plus qu’elles viennent non pas d’abord de notre cerveau mais surtout de notre cœur. Il les entend encore mieux lorsque ces prières sont portées par tout un peuple. C’est ce que nous allons faire maintenant. Après avoir prié pour tous les hommes et pour nous-mêmes, nous nous mettrons en présence du Seigneur. Nous referons ce qu’il nous a enseigné et demandé de dire et de faire, et nous recevrons de lui son amour et sa vie, qui renforcent notre foi et nous font déjà participer au bonheur de son Royaume.

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