lundi 2 novembre 2020

01-02 novembre 2020 - GY - SOING - Solennité de Tous les saints - Commémoration de tous les fidèles défunts - Année A

En raison du confinement annoncé et sachant que les prochaines messes dominicales ne sont pas (pour l'heure) autorisées, l'homélie est de circonstance.

Solennité de Tous les saints et Commémoration des fidèles défunts 2020

Chers frères et sœurs,

Nous voici, en ces jours, mis à l’épreuve par trois fléaux : le terrorisme islamiste, la pandémie de Covid-19, et la crise économique. Ces trois fléaux éprouvent notre foi, notre espérance et notre charité.

Nous voyons les ravages générés par l’idéologie des gens qui n’aiment pas Dieu et la folie de ceux qui adorent, non pas Dieu, mais une idole. Les premiers n’ont aucune limite dans la perversité et la provocation, les seconds ont abandonné la raison pour se soumettre aux démons de la haine et de la violence. Quand ils se retrouvent face à face, ils s’entre-dévorent, et c’est ce que nous voyons. Mais plus encore, ils s’attaquent à ceux qui – ayant l’esprit éclairé par la foi en Dieu – font profession de pureté de cœur au nom de Jésus, et se trouvent pour cela méprisés par les uns ou martyrisés par les autres, bien qu’ils soient innocents.
Telle est l’épreuve pour notre foi. Il ne s’agit pas de cautionner n’importe quelle pseudo-liberté, quand elle s’exerce aux dépends du prochain ; il ne s’agit pas non plus de s’abandonner à la démence, jusqu’à tuer son prochain. Au contraire, la foi en Dieu, notre Bon Seigneur, nous guide comme une étoile dans la nuit : elle suppose la liberté de conscience, pour soi et pour les autres ; elle s’exerce avec le cœur, c’est-à-dire avec affection mais aussi avec intelligence : car la foi est aimable et raisonnable. La foi est une ouverture et une participation à la vie de Dieu : elle conduit à l’union avec lui, dans l’amour et la vérité ; elle est participation à la communion des saints. Et elle est en même temps, dès ici-bas, la source de notre dignité humaine, personnelle et collective. Chers frères et sœurs, à chaque fois que nous faisons un acte de foi, nous recevons du Seigneur la grâce de notre participation à cette communion des saints, à cet amour de Dieu, à la vie bienheureuse qui vient de lui, vie éternelle et vie humaine juste, paisible et digne.

La pandémie de Covid-19 a conduit le gouvernement à nous confiner de nouveau. Cela signifie un retour à l’isolement, avec, pour de nombreuses personnes, la peur de perdre la vie dans ce qui peut rapidement pour elles devenir un enfer. Chers frères et sœurs, c’est une épreuve pour notre espérance. Ne croyons-nous pas que Jésus-Christ est vraiment ressuscité ? Ne croyons-nous pas que, par sa mort et sa résurrection, il a obtenu le pardon de tous nos péchés et nous a réouvert les portes du Ciel ? Ne croyons-nous pas que notre Dieu nous aime, nous qui sommes ses créatures ? Et ses enfants même, puisque par le baptême, nous sommes marqués au front du sceau des serviteurs de Dieu, et que nous portons l’habit blanc des saints et des saintes de Dieu ? Le baptême nous a fait entrer de plein pied dans la communion des saints. Nous ne sommes donc pas seuls ; nous ne sommes jamais seuls : nous appartenons à Dieu et nous sommes déjà maintenant citoyens du Ciel. Cette réalité est rendue visible par la célébration eucharistique. C’est pourquoi nous ne pouvons pas renoncer à être présents physiquement à la messe. Le confinement ne peut pas être prétexte à nous interdire d’accomplir ce que le Seigneur Jésus nous a expressément demandé de faire pour la gloire de Dieu et salut du monde : « Faites cela en mémoire de moi », et « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » Notre espérance est dans la résurrection des morts et dans une vie éternelle qui est communion d’amour. C’est cette espérance que nous annonçons au monde, et que nous préparons pour lui, lorsque nous célébrons l’eucharistie.

Enfin, nous sommes confrontés à une crise économique. Le problème financier est le plus criant. Mais derrière lui, il y a aussi notre vie familiale, notre dignité humaine, et – là aussi – la solitude infernale quand elle n’est pas éclairée par la foi et l’espérance. Chers frères et sœurs, ce troisième fléau nous appelle à la charité. Charité en famille par l’entraide, qui devrait être naturelle ; charité entre chrétiens ensuite, et au-delà, en allégeant autant que possible les charges multiples qui pèsent sur les plus fragiles. Mais surtout en ne laissant pas notre prochain au bord du chemin, seul face à son désespoir.
Parfois, on se trouve démuni, parce qu’il nous semble être arrivés au bout du possible, et qu’il n’y a pas de solution à vue humaine. C’est alors que commence le combat de la prière, le vrai combat de la charité, où, avec tout son cœur, on vient s’adresser à Dieu, à la Sainte Vierge Marie, et qu’on leur remet non seulement notre problème, mais aussi toute notre vie, et plus encore, celle de ceux que nous aimons. Au bout du bout, on aboutit en effet à l’amour : nous ne vivons que pour ceux qu’on aime, et nous sommes prêts, comme Jésus, jusqu’à donner notre vie pour eux. C’est alors que le Seigneur peut donner sa grâce, sa lumière et sa paix. Et quelques soient les difficultés, nous sommes alors habités par une douce confiance, une joie intérieure, et parfois même arrive en même temps un miracle. Pour tenir dans ce combat, jusqu’au bout, nous disposons de deux armes très efficaces : les psaumes et le chapelet. Je vous invite donc, dans les prochains jours, à lire les psaumes ou à dire votre chapelet, pour ceux que vous aimez, et notamment pour les défunts.

Chers frères et sœurs, l’exercice de notre vocation chrétienne est vital pour la paix du monde, pour lui rendre la joie de l’espérance, et lui permettre de surmonter ses épreuves. Demandons au Seigneur que – par son Esprit Saint – il fasse de nous de vrais saints sur terre, en attendant d’y être au ciel !


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