Is 5,1-7 ; Ps
79 ; Ph 4,6-9 ; Mt 21,33-43
Dans la version araméenne de l’Évangile de Matthieu, la phrase « Ils respecteront mon fils » est traduite « Ils auront honte devant mon fils. » C’est dire que le Seigneur Dieu n’attend pas tellement des Grands prêtres et des anciens qu’ils se mettent au garde-à-vous devant Jésus, mais que leur cœur se convertisse, et qu’ils deviennent de bons Grands prêtres et de bons anciens. Jésus ne vient pas pour punir ; il vient en espérant que devant lui les cœurs et les esprits changeront.
Cependant Jésus ne se fait pas beaucoup d’illusion : il sait que le cœur des Grands prêtres et des anciens est fermé. Il sait qu’il sera conduit hors de la vigne pour être tué. Et de fait, Jésus a été crucifié hors des murs de Jérusalem. Mais la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est-à-dire que la résurrection de Jésus est en même temps le jugement des Grands prêtres et des anciens, et la nouvelle mission confiée aux Apôtres et à leurs successeurs les évêques.
Mais voilà, chers frères et sœurs, quand on est baptisé, on devient un vigneron là où nous vivons. Il y a des petits vignerons, chaque baptisé – par exemple des parents qui cultivent la petite vigne familiale ; des moyens vignerons – le curé et les responsables paroissiaux, les catéchistes ; et des grands vignerons – le Pape, les évêques et les différents responsables diocésains. Nous avons tous, chacun selon notre vocation, une part de responsabilité dans la culture de la vigne. C’est donc que l’enseignement de Jésus aujourd’hui vaut pour tout le monde. La vigne est un talent qui nous est confié, à la mesure de nos capacités, qu’il nous revient de faire fructifier.
Mais comment ? Jésus l’a dit : c’est par le cœur qu’on est un bon ou un mauvais prêtre, un bon ou un mauvais ancien, un bon ou un mauvais chrétien. Et la règle d’or est bien connue : c’est : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. » Si nous faisons cela, si nous le vivons vraiment, si notre cœur ne se détourne pas de cette règle d’or, alors il n’y a pas de raison que nous ne soyons pas de bons vignerons.