Ez 18,25-28 ; Ps
24 ; Ph 2,1-11 ; Mt 21,28-32
Chers
frères et sœurs,
Dans
sa parabole Jésus nous enseigne qu’il ne faut pas se fier aux apparences, mais
chercher la réalité des choses. Ainsi, le premier fils, qui avait refusé
d’obéir à son père, finalement va travailler. Tandis que le second fils, qui
avait fait une réponse parfaite « Oui, Seigneur ! », en
réalité n’y va pas.
Jésus
montre donc que ce ne sont pas forcément les beaux parleurs qui sont les
meilleurs. Et en l’espèce, il attaque les prêtres du Temple de Jérusalem, qui
prient de bouche, mais pas de cœur, et se comportent comme des hypocrites.
Forcément, cela ne leur plaît pas.
Il
y a un deuxième enseignement dans la parabole de Jésus. Il se trouve que le
premier fils répond d’abord : « Je ne veux pas ! »
C’est terrible, parce que publiquement, il décide de mener une vie opposée à la
volonté de son père. Il désobéit publiquement. Et c’est bien le cas des
prostituées et des publicains, qui ne se comportent pas selon la Loi du
Seigneur. À bon droit, les autres les appellent des pécheurs.
Mais
voilà, à un moment, les pécheurs regrettent leur attitude, et ils décident de
changer de vie. Dans le cas du premier fils, on peut dire que c’est parce qu’il
a écouté sa conscience. Dans le cas des prostituées et des publicains, c’est
parce qu’ils ont entendu la prédication de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste a été
comme la voix de la conscience pour le peuple d’Israël. Les publicains et les
prostituées ont entendu et ils se sont convertis. En racontant cette parabole,
en réalité Jésus regrette que les grands prêtres et les anciens n’aient pas
encore fait de même. Et il espère qu’ils vont le faire. Cela veut dire qu’avec
le Seigneur, il y a toujours, et pour tout le monde, la possibilité de changer
de vie.
Ainsi
donc, dans sa parabole, Jésus nous enseigne de mettre en correspondance la
réalité de notre vie avec nos belles paroles. Et si ce n’est pas le cas, la
porte est toujours ouverte pour revenir à une vie meilleure. Le Seigneur
n’attend que cela.
On
peut ajouter un autre enseignement à la parabole de Jésus. Pour voir cela, il
faut remonter quelques pages en arrière dans l’évangile de Saint Matthieu.
Jésus était à Jéricho. Il a guéri l’aveugle qui était là au bord du chemin.
Puis il est monté à Jérusalem, sur un petit ânon, comme les rois d’Israël et il
a chassé les marchands du Temple. Dans le Temple il a enseigné et guéri des
malades. Alors les grands prêtres l’interpellent : « Qui t’a donné
cette autorité ? ». « Pourquoi te comportes-tu non seulement
comme Roi mais comme Dieu lui-même, qui pardonne, qui guérit et qui enseigne
dans le Temple ? » La réponse, bien sûr, est que si Jésus se comporte
ainsi, c’est qu’il est homme – c’est évident à voir – mais il est aussi Dieu.
Il est chez lui dans le Temple, et les grands prêtres ne sont pas ses juges,
mais ses fils, ou ses serviteurs.
Pour
les premiers chrétiens, ce mouvement ascendant qui va de Jéricho au Temple de
Jérusalem se comprend aussi de la manière suivante. Jéricho est la ville des
ténèbres, du péché et de la mort. Or Jésus vient y délivrer les pécheurs :
c’est la résurrection à l’œuvre. Ensuite, comme un roi, Jésus monte jusqu’au
Temple, c’est-à-dire jusqu’à la droite du Père. C’est l’Ascension. Et là les
puissances angéliques et démoniaques réagissent : les premières, les
anges, acclament Jésus qui monte, tandis que les démons, les marchands du
Temple, sont mis en fuite. Et Jésus aboutit devant les grands prêtres,
c’est-à-dire le Satan, l’hypocrite-en-chef, qui au lieu de servir Dieu, se sert
lui-même et asservit les autres, tout en faisant croire par de belles paroles
qu’il sert Dieu. Le combat de Jésus contre les grands prêtres, est une image du
combat de Jésus dans le ciel pour en rejeter toutes les puissances maléfiques,
pour chasser les démons et leur chef, qui se font passer pour des anges, et qui
nous entrainent vers le mal.
Le
temps de ce combat, c’est dix jours : les dix jours du Cénacle où les
Apôtres attendent avec anxiété le don de l’Esprit que Jésus leur a promis. Et
quand le jour de la Pentecôte arrive enfin, c’est que justement, Jésus a complètement
nettoyé le ciel du Diable et de ses démons : le Temple est de nouveau
saint, le Paradis est grand ouvert, il n’y a plus d’obstacle, et il nous
attend.
Voilà
chers frères et sœurs, l’enseignement de Jésus. Quand notre vie réelle est
conforme à nos paroles et que nous faisons la volonté du Seigneur, alors nous
sommes du côté des anges. Même si pour cela il a peut-être fallu ou il faudrait
changer de vie. C’est toujours possible. Mais si nous jouons à cache-cache de
manière hypocrite avec le Seigneur, alors nous sommes du côté des démons. Et ce
n’est pas une bonne idée. Écoutons la voix de Jean-Baptiste, écoutons la voix
de notre conscience, et courons à la vigne, courons vers Jésus, pour y trouver
notre vrai bonheur !