lundi 17 juillet 2017

15-16 juillet 2017 - MONTOT - GY - 15ème dimanche TO - Année A

Is 55, 10-11 ; Ps 64 ; Rm 8,18-23 ; Mt 13,1-23

Chers frères et sœurs,

A la foule, Jésus parle en paraboles, c’est-à-dire mystérieusement. Faisant référence au prophète Isaïe, il explique que les yeux et les oreilles de ses auditeurs sont bouchés : ils ne comprennent pas. Et même, « à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a », ce qui signifie qu’à ceux-là qui sont aveugles et sourds, les paroles de Jésus deviennent de plus en plus incompréhensibles.
Il n’y a qu’à ses disciples que Jésus dévoile son mystère. Il y a un premier don, c’est celui de la parole mystérieuse ; et il y a un don nouveau, qui est celui de la connaissance du mystère. Nous, les baptisés, nous sommes bienheureux, puisque nous sommes les disciples de Jésus et que son mystère nous a été dévoilé.
La parabole de Jésus évoque quatre situations : le grain qui tombe au bord du chemin, celui qui tombe sur le sol pierreux, celui qui tombe dans les ronces, et celui qui tombe dans la bonne terre.

Jésus explique : le grain tombé au bord du chemin, c’est l’homme qui écoute la Parole de Dieu sans la comprendre et le Mauvais s’empare tout de suite de ce qui est à peine en germination. Le « Mauvais », c’est Satan. C’est de lui dont on parle quand nous disons – dans le Notre-Père – : « délivre-nous du Mal ». Satan s’attaque en priorité à la vie la plus faible.
Le grain tombé sur le sol pierreux a tout de suite levé. Il est devenu verdoyant, mais le soleil l’a brûlé. Jésus explique qu’il s’agit de l’homme qui a entendu la Parole de Dieu, avec joie précise-t-il, mais il est sans racine ; c’est-à-dire qu’il n’a pas pris le temps de s’enraciner dans cette Parole ou de laisser celle-ci s’enraciner dans son cœur. C’est un homme superficiel. Alors, devant la difficulté, il trébuche. La bonne traduction serait plutôt : il chute. Comme Adam et Eve ont chuté du Paradis. En fait, il faut comprendre : il pèche. Mais un péché peut être pardonné.
Le grain qui tombe dans les ronces correspond à l’homme qui entend la Parole, mais il y a un combat en lui entre l’appel de Jésus et les soucis et les séductions du monde. Dans l’araméen, le mot « souci » a une connotation de tromperie, de mauvaise orientation. En fait, cet homme est à la croisée des chemins : il a le choix entre l’amour de Dieu ou l’asservissement aux idoles. Mais il choisit les idoles : la Parole ne donne pas de fruit dans son cœur.
Enfin, il y a le grain qui est tombé dans la bonne terre. Jésus explique que l’homme entend et comprend la Parole, et selon la qualité de la terre qu’il offre à la semence, il donne du fruit à cent, ou soixante ou trente pour un. Et c’est cela le mystère du Royaume des cieux : la Parole de Dieu qui vient dans nos cœurs – quand ils sont préparés à la recevoir – donne une vie nouvelle abondante, qui est en même temps une béatitude.

Il me faut préciser deux choses :

La première est que la Parole de Dieu dont Jésus parle, c’est lui-même. C’est lui-même qui vient sur le bord du chemin, sur sol pierreux, dans les ronces ou dans la bonne terre. A voir comment nous nous situons vis-à-vis de lui : accueillir son Evangile, c’est l’accueillir lui-même et aussi son Eglise, qui est son corps. Voilà une bonne manière de faire un petit examen de conscience.

La deuxième chose est que le Seigneur a dit, par le prophète Isaïe, que « la Parole qui sort de sa bouche ne lui revient pas sans résultat, sans avoir fait ce qu’il lui plaît, sans avoir accompli sa mission ».
D’une part, la Parole qui sort de la bouche du Père et qui revient après avoir accompli sa mission, c’est Jésus lui-même, qui se fait homme, pour que, par sa mort et sa résurrection, l’homme soit réconcilié avec Dieu et revienne avec lui à la maison, au Paradis.
D’autre part, cela veut dire que la Parole de Dieu, Jésus, a la capacité de féconder et aussi de transformer la terre par son Esprit Saint. Si nous sommes chemin, nous pouvons devenir sol pierreux ; et de sol pierreux, devenir une terre suffisamment bonne pour que des ronces soient tentées d’y pousser ; et de terre à broussailles, nous pouvons, après deux ou trois passages de charrue, devenir une bonne terre agricole qui a un excellent rendement.

Chers frères et sœurs, en dévoilant le mystère caché dans sa parabole, Jésus nous a appris que nous étions une terre qui a vocation à être ensemencée par lui. Nous sommes peut-être durs comme de la pierre au début, mais avec simplicité, on peut commencer par vouloir aimer Jésus, puis le laisser pousser des racines en nous et nous en lui, puis le laisser travailler notre cœur, pour que le Mauvais n’ait pas prise sur nous, que nous ne soyons pas découragés par les difficultés de ce monde ou tentés par les illusions des idoles, et enfin, étant vainqueurs de ce combat contre les puissances des ténèbres, par grâce et par foi, nous entrions dans la paix, la joie et la lumière de Dieu : c’est-à-dire dans le Royaume des cieux.

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