mercredi 7 décembre 2016

4 décembre 2016 - FRASNE-LE-CHATEAU - 2ème dimanche de l'Avent - Année A

Is 11,1-10 ; Ps 71 ; Rm 15,4-9 ; Mt 3,1-2

Chers frères et sœurs,

Le Règne de Dieu est un univers de paix, où la violence est remplacée par la communion. On le voit dans la prophétie d’Isaïe : « La vache et l’ourse auront la même pâture ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main ». Le Règne de Dieu, c’est le retour au Paradis perdu.
Ce Règne de Dieu se communique, se répand, par l’Esprit de Dieu, dont parle aussi Isaïe. C’est un Esprit qui pénètre jusqu’au fond de l’âme et du cœur, et qui juge avec justice. L’Esprit de Dieu est une eau rafraîchissante pour les justes et un feu pour les méchants.
C’est pour cela que les hommes qui sont un peu perdus dans leur vie recherchent l’Esprit de Dieu, l’eau vive qui irrigue le Règne de Dieu. Parce qu’ils recherchent sa justice et sa paix.

Or voilà que Jean-Baptiste, leur propose de se préparer à recevoir cet Esprit de Dieu. Le baptême dans le Jourdain est comme une répétition générale avant la vraie rencontre. Le message est simple : « le Règne de Dieu est totalement incompatible avec une vie de péché. Plutôt que d’être brûlés par l’Esprit de Dieu, venez vous faire baptiser dans l’eau : retrouvez un cœur pur et soyez prêts pour la rencontre avec Dieu, qui vient bientôt inaugurer son Règne ».
Jean-Baptiste ouvre une profonde espérance, difficile certes pour des pécheurs, mais quand même : l’espérance pour tous de pouvoir accéder au Règne de Dieu. C’est pourquoi les gens de Jérusalem, de la région de Judée et de la région du Jourdain affluent vers lui. Matthieu signale notamment ceux « de la région du Jourdain », parce que ce sont les gens de Jéricho, symboliquement ceux de la ville du démon. Eux aussi viennent à Jean pour être baptisés.
Mais Jean-Baptiste s’emporte contre les pharisiens et les sadducéens, parce qu’ils viennent se faire baptiser « pour le fun », parce que c’est à la mode. Au fond d’eux-mêmes ils ne recherchent pas le Règne de Dieu : pour les Pharisiens parce qu’ils pensent que, de toute façons ils sont déjà sauvés, puisqu’ils ont Abraham pour père ; et pour les Sadducéens, parce que tout simplement ils n’y croient pas à ce Règne de Dieu. Ils ne croient pas à la résurrection. Donc, ils viennent pour le paraître.
Tels ne sont pas les autres qui viennent à Jean-Baptiste. Il vient même des païens ou des grands pécheurs : « Des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham ». C’est un jeu de mot : Pierre en araméen se dit « Ha-Banim », ce qui veut dire : « pas-d’enfants ». Ainsi, des « pas-d’enfants », Dieu peut faire des enfants. Ou bien : des morts, Dieu peut faire des vivants. Ou bien encore : des pécheurs, Dieu peut faire des saints.

Le baptême de Jean était une répétition générale avant le vrai baptême qu'est la plongée dans la mort et la résurrection de Jésus, le vrai baptême qui fait vraiment entrer dans le Règne de Dieu, par l’Esprit de Dieu. C’est ce baptême que Jésus a demandé à ses disciples d’annoncer et de pratiquer jusqu’au bout du monde. Nous les chrétiens, nous sommes porteurs d’un témoignage immense : nous sommes le panneau indicateur et la porte qui permettent d’accéder au Règne de Dieu et d’en vivre, dès maintenant. Des « super-Jean-Baptiste », en quelque sorte. Là où il y a l’Evangile et le Baptême, là il est possible aux gens d’aujourd’hui, de recevoir un peu de cette eau vive de justice dont ils ont soif, eau qui vient de la seule vraie source de joie, de paix, et de lumière qu’est le Règne de Dieu.

Chers frères et sœurs. Nous devons rendre grâce à Dieu d’avoir reçu l’Evangile et le baptême, qui nous ont déjà fait entrer dans son Règne, dans sa communion. Nous nous souvenons de nos anciens, de ceux qui ont souffert pour transmettre l’Evangile dans un monde hostile, à travers diverses persécutions. Et nous demandons à Dieu l’Esprit Saint pour être forts à notre tour aujourd’hui.
Nous avons été baptisés, c’est-à-dire que nous sommes entrés dans l’armée du Seigneur, avec les anges et tous les saints. Que le Seigneur ne permette pas qu’au jour du combat, nous soyons pris par la peur ou le découragement. Mais qu’au contraire, nous gardions fièrement la foi, et portions haut le drapeau de la victoire du Règne de Dieu : la Croix du Christ ressuscité. Amen.

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