jeudi 29 décembre 2016

25 décembre 2016 - GY - Nativité du Seigneur - Messe du jour

Is 52, 7-10 ; Ps 97 ; Hb 1,1-6 ; Jn 1,1-18


Chers frères et sœurs,

Avant d’être une religion de l’amour ou de la parole, le christianisme est une religion de la lumière. Les musulmans disent de nous que nous sommes des « gens du livre », parce qu’ils croient que la Bible pour nous est comme le coran pour eux. Mais la Bible n’est que le témoignage rendu à la Lumière par des hommes, inspirés par Dieu certes, mais des hommes tout de même… de la même manière que Jean-Baptiste n’est pas la lumière, mais il est là pour rendre témoignage à la Lumière. Jésus est plus important et plus lumineux que les prophéties et les évangiles qu’on a écrits à propos de lui ou sur lui.

Jésus est la vraie lumière qui est en même temps lumière et vie. Lumière de Dieu et vie de Dieu, qui s’exprime comme parole de Dieu et comme amour de Dieu. C’est de cette lumière et de cette vie, par sa parole et par son amour, que notre monde et chacun de nous sommes venus à l’existence. Notre raison d’être est dans la lumière et la vie de Dieu ; nous avons été créés par une parole d’amour. Et toute notre vie – parce que nous en avons la mémoire consciente ou inconsciente – nous cherchons à retrouver cette lumière et cette vie de Dieu.

Car en ce monde cette vie-lumière nous est cachée. Parfois, elle se manifeste aux hommes. Ainsi en a-t-il été pour les patriarches et les prophètes d’Israël. Et voici comment : à chaque fois qu’un Ange du Seigneur se présente, il est obligé de dire : « n’aie pas peur », ou « ne crains pas », tellement l’homme ou la femme est bouleversé par la puissance de lumière et de vie qui se trouve là devant lui.
Petit à petit, par ces manifestations de l’Ange du Seigneur, l’homme s’est un peu accoutumé à la lumière de Dieu, et Dieu aussi s’est accoutumé aux réactions de l’homme.

Vint alors le jour où cette lumière-vie s’est faite homme, directement, en Jésus. Mais pour que nous ne soyons pas trop éblouis, la Lumière s’est présentée voilée dans un petit enfant, dans une chair humaine comme la nôtre. Heureusement que Jésus a voilée la puissance de sa vie et de sa lumière durant sa vie terrestre, sinon les gens, en auraient été complètement irradiés !
Mais il y a des moments où Jésus n’a pas voilé sa lumière : à l’Annonciation, à sa Naissance, lors de la Transfiguration, à sa Résurrection et lors de son Ascension. A chacun de ces événements, les évangiles rapportent qu’il y a eu des anges ou des manifestations directes de la gloire de Dieu. De même, la vie de Dieu a été perceptible lorsque Jésus a fait des miracles, qu’il a guéri des malades par exemple, ou bien qu’il a affirmé son autorité de Fils de Dieu.

Nous pourrions dire : mais alors, pourquoi Jésus ne s’est-il pas complètement dévoilé ? Pourquoi ne percevons-nous pas toujours sa lumière et sa vie, sa parole et son amour ? Ce jour est pour bientôt, comme il nous l’a promis. Mais déjà, par le baptême, Jésus nous a déjà fait entrer dans sa lumière et dans sa vie. Par son Esprit Saint, il irrigue déjà notre vie par la sienne. Si nous avions la foi grosse comme un grain de moutarde, nous verrions sa lumière et nous serions dans sa lumière, comme Pierre, Jacques et Jean à la Transfiguration. C’est ce que disait sainte Thérèse de Lisieux : « Tout est grâce », parce que son âme était illuminée par l’Esprit Saint.
Et que fait l’Esprit Saint ? Il fait la communion des saints, il fait le corps du Christ, il fait l’Eglise. Il la construit par le baptême, par la confirmation, par l’eucharistie, la réconciliation, le mariage, l’ordination, l’onction des malades. A chaque sacrement visible, c’est la vie invisible de Dieu et sa lumière qui nous sont communiqués. Par l’Eglise Jésus parle et par elle aussi il aime, il exerce la charité. Si nous avions la foi, si nous étions remplis de l’Esprit Saint, nous ne manquerions pas de prêtres, les églises seraient pleines pour la messe, il y aurait des baptêmes tous les dimanches, l’Eglise annoncerait l’Evangile avec assurance et elle ferait du bien aux pauvres et aux malades : elle serait rayonnante.

Chers frères et sœurs, vous voyez bien qu’il n’y a pas plus urgent pour nous, les chrétiens, que d’acquérir l’Esprit Saint. C’est la lumière et la vie de Dieu dont nous venons, dont nous avons besoin pour vivre, que nous recherchons du matin au soir. Jésus est venu pour nous l’apporter, nous le donner.
Je vais vous dire où se trouve l’Esprit Saint aujourd’hui : il est toujours là quand nous récitons le Notre-Père. Il est toujours là quand nous célébrons la messe et tous les sacrements. Il est toujours là où se trouve notre évêque lorsqu’il célèbre l’eucharistie, en communion avec nous tous. Toujours, à ces moments le Seigneur est présent, avec nous. Discrètement, mais certainement. Comme un petit bébé dans une crèche. Amen.

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