mercredi 2 novembre 2022

02 novembre 2022 - CHAMPLITTE - Commémoration de tous les fidèles défunts - Année C

Sg 3,1-9 ; Ps 26 ; 1Co 15,51-57 ; Mt 11,25-30
 
Chers frères et sœurs,
 
Lorsqu’un homme s’interroge devant la mort et l'au-delà, plusieurs options lui sont présentées.
 
Certains pensent qu’il n’y a strictement rien : l’homme s’est fait à partir d’atomes et il retournera à l’état d’atome. Pourquoi pas, mais ces gens-là ne nous disent pas d’où viennent les atomes, et encore moins la vie qui peut les animer.
D’autres pensent que l’homme provient d’une certaine vie dans l’univers et qu’il y retournera, noyé, dilué, dans le grand tout. Si le chrétien croit, lui, qu’il retrouvera aussi une vie nouvelle dans la gloire de Dieu, il sait en revanche que sa personnalité n’y disparaîtra pas, mais qu’elle y sera au contraire exaltée : son nom est inscrit dans les cieux.
D’autres pensent qu’ils se réincarneront en quelqu’un d’autre ou dans un animal et ils s’en félicitent déjà. Les asiatiques et les indiens qui ont importé chez nous cette idée, en revanche, eux sont consternés par la réincarnation : pour eux c’est un échec, qui renvoie l’âme à un nouveau cycle de souffrance et d’errance dans le monde. Pour eux, il faut absolument en sortir. Comme les grecs, il réduisent l’homme à son âme – qui peut ainsi passer d’un corps à l’autre, ou qui trouve une autre vie dans un autre corps ou sans corps. Telle n’est pas la foi des chrétiens, qui – comme les juifs – savent qu’ils ne font qu’un : âme et corps. Et donc la réincarnation, pour un chrétien ou un juif, est impossible, et la résurrection concerne autant son âme que son corps. Même si ce dernier est transformé, transfiguré, illuminé, revivifié, c’est toujours le même.
 
Au bout du compte, on s’aperçoit que, dans la diversité des opinions sur la mort et l’au-delà, les juifs et les chrétiens sont les plus optimistes : il ont foi en la promesse de Dieu que tout eux-mêmes, leur âme et leur corps, leur nom, ne seront pas perdus dans un univers matériel ou même spirituel anonyme, ils ne seront pas condamnés à des cycles de souffrance indéfinis, mais qu’après avoir été purifiés dans le feu de l’amour de Dieu, par l’Esprit Saint, ils seront exaltés, glorifiés dans le bonheur extrême d’une communion d’amour, vie éternelle.
C’est ce que dit le Livre de la Sagesse : « Au temps de sa visite, ils resplendiront » ; le Psaume : « J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants » ; saint Paul : « les morts ressusciteront, impérissables, et nous, nous serons transformés » ; et Jésus : « vous trouverez le repos pour votre âme ».
 
Certains diront : quelles belles promesses ! Qui peut dire, qui peut certifier que ces publicités religieuses ne sont pas mensongères ? Qui peut prouver qu’elles correspondent à la réalité ? Et que notre foi, la foi des juifs, et la foi des chrétiens, n’est pas vaine ?
Hé bien, pour nous les chrétiens, c’est plus facile que pour les juifs : car nous nous croyons que Jésus qui était mort, est vraiment ressuscité, et qu’il est apparu à ses Apôtres à plusieurs reprises, avant de disparaître avec la promesse de revenir bientôt. Si Jésus n’était pas apparu vivant à ses Apôtres, le christianisme n’aurait jamais existé : ils seraient "restés juifs" [ils le sont restés, quoique différemment]. Mais comme Jésus est apparu vivant, alors les Apôtres ont témoigné de sa vie, de sa mort et de sa résurrection.
C’est pourquoi, nous aujourd’hui, les chrétiens, nous recevons ce témoignage : il nourrit notre espérance et notre vie, il constitue notre foi. Et nous le transmettons à d’autres pour qu’ils le transmettent à leur tour, car il est la promesse non seulement de la vie éternelle, mais aussi de notre résurrection en elle, avec notre âme et notre corps. Nous ne disparaîtrons pas : nous serons transfigurés, illuminés, comme Jésus ressuscité. Notre nom ne sera pas effacé : mais il est déjà inscrit dans le Livre de Vie.
 
C’est ainsi, chers frères et sœurs, que notre foi chrétienne ne repose pas sur des hypothèses plus ou moins scientifiques sur une vie future ou pas. Elle ne repose pas sur une philosophie, ni même une expérience ou une illusion spirituelle ; elle repose sur un fait historique : la résurrection et les apparitions de Jésus à ses disciples. On peut ne pas y croire, certes, mais pourquoi les Apôtres auraient-ils mentis ? Pourquoi certains Apôtres sont-ils morts martyrs en défendant la vérité de leur témoignage, si celui-ci est une invention ? Tout simplement parce que la résurrection de Jésus et ses apparitions ne sont pas des inventions, et cette nouvelle est tellement extraordinaire pour nous, les hommes, qu’il vaut le coup de donner sa vie pour la transmettre. 

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