lundi 5 décembre 2022

03-04 décembre 2022 - VELLEXON - FRASNE-LE-CHÂTEAU - 2ème dimanche de l'Avent - Année A

Is 11,1-10 ; Ps 71 ; Rm 15,4-9 ; Mt 3,1-12
 
Cher frères et sœurs,
 
Depuis des siècles et des siècles le peuple de Dieu attendait la venue du Sauveur qui le libérerait du poids de ses fautes et de tous ses ennemis, et lui donnerai de vivre en paix sur la terre d’Israël. Le peuple de Dieu pouvait lire l’annonce de cette promesse dans les Écritures, où était inscrite la Parole de Dieu proclamée par les prophètes Isaïe et Malachie. Les Écritures indiquaient que, lorsque le Sauveur viendrait, il serait précédé par le prophète Elie, qui appellerait tout le peuple à revenir vers son Dieu, à retrouver une vie fidèle à l’Alliance conclue avec Dieu en vue d’une vie paisible en Terre promise.
 
Or voilà que Jean-Baptiste apparaît, habillé comme le prophète Elie, proclamant la venue imminente du Sauveur, et pratiquant le baptême dans l’eau en signe de retour vers Dieu, pour être prêt à accueillir ce Sauveur. Des illuminés qui prophétisent la fin du monde et disent ou font n’importe quoi, il y en a partout et tout le temps, mais lui, Jean-Baptiste, a troublé tout le monde depuis Jérusalem jusqu’au Jourdain : beaucoup de gens, et même des pharisiens et des sadducéens, venaient se faire baptiser par lui.
Car Jean-Baptiste n’était pas n’importe qui. Bien sûr, il menait une vie sainte dans des ruines près du Jourdain, se nourrissant de sauterelles et de miel, c’est-à-dire aussi des signes inquiétants de son époque et de la Parole de Dieu, qui est plus douce que le miel. Mais surtout Jean-Baptiste était héritier de la tradition d’Israël et digne de foi, étant de famille de prêtres ou de Grands-prêtres du Temple de Jérusalem ; il était également signe de Dieu en Israël, du fait de sa naissance miraculeuse de parents âgés, comme Isaac était né d’Abraham et de Sara. La parole de Jean-Baptiste était donc crédible, elle avait du poids, beaucoup de poids, aux yeux de tous.
En fait, Jean-Baptiste était comme l’hériter de tout Israël et son porte-voix : il était la tradition incarnée, totalement nourrie de la Parole de Dieu, vivant saintement dans le monde, et totalement tourné vers la venue du Sauveur, pour trouver en lui la justice et la paix, la communion et la joie. Jean-Baptiste, c’est comme la Vierge Marie : c’est un concentré d’Israël.
 
Cependant, Jean-Baptiste ne s’est pas limité à prévenir les gens de la venue du Sauveur et de les y préparer par le bain du baptême, il a aussi désigné qui était ce Sauveur. En effet, il parle de lui et de ce qu’il va faire : ce Sauveur va baptiser dans l’Esprit Saint et dans le feu. Il y a deux étapes : d’abord, il va moissonner le blé, puis séparer par le souffle de l’Esprit ce qui est bon, le grain de blé, et ce qui est mauvais, la paille. Ensuite, d’un côté il va remplir ses greniers avec les grains de blé, et de l’autre, il va brûler complètement la paille. Or le blé c’est nous, avec ce qui est bon en nous, le grain, et ce qui est mauvais, la paille. Par son Esprit Saint, Jésus qui est le Sauveur va donc trier en nous ce qui est bon et ce qui est mauvais. Il va garder le bon très précieusement avec lui, comme un trésor, et il va brûler – vouer au néant – tout ce qui est mauvais, tous nos péchés.
Certains ont peur de la fin du monde et du jour du jugement, craignant de rôtir éternellement dans les flammes de l’enfer : mais ce n’est pas comme cela que ça marche. Avec Jésus et son Esprit Saint, ce qui est bon est sauvé, ce qui est mauvais est détruit. Mais pour cela, il ne faut pas repousser l’Esprit Saint, qui seul peut faire le tri en nous, avec justice. C’est le problème de Jean-Baptiste : sa prédication et son baptême sont destinés à réconcilier les cœurs des hommes avec Dieu, à retrouver la sainteté de l’Alliance, pour être prêts à accueillir le Sauveur, Jésus, et surtout son Esprit Saint purificateur.
 
Aujourd’hui, nous vivons 2000 ans après ces événements. Mais la parole de Jean-Baptiste est toujours actuelle, parce que c’est Dieu lui-même qui nous parle à travers lui. Dieu nous propose toujours son Alliance. Quoique nous ayons fait de mal, quelles que soient nos faiblesses, il nous offre toujours de pouvoir revenir vers lui, de tout notre cœur. Plus encore, il nous offre le don de l’Esprit Saint pour faire le partage des choses bonnes et des choses mauvaises dans nos vies, et ce don, nous pouvons le recevoir en particulier à chaque messe, lorsque nous communions. L’Esprit Saint, quand nous le recevons par le Corps et le Sang de Jésus, a le pouvoir de nous irriguer de paix et de joie et de repousser nos ténèbres. L’invitation est toujours valable. La réponse ne dépend que de nous.

Je termine par un mot sur le fait que Jean-Baptiste n’était pas seulement l’annonciateur de Jésus et de son Esprit Saint ; il en était aussi le serviteur. C’était sa vocation de prêtre : il savait qu’il avait reçu cette faculté – dont il se sentait très indigne – de pouvoir servir le Sauveur Jésus, qui est Dieu lui-même, venu dans le monde. Son service consistait à dire les paroles et à faire les gestes qui permettaient à l’Esprit Saint de reposer sur Jésus, afin que le monde soit transformé et accède par lui à la vie éternelle. Pour honorer ce service du mieux qu’il pouvait, Jean-Baptiste pratiquait lui-même le premier, le baptême de conversion qu’il annonçait aux autres. C’est pourquoi Jésus, un jour, a dit de lui : « Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ».

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