mardi 3 mars 2020

29 février - 1er mars 2020 - VAUCONCOURT - SEVEUX - 1er dimanche de Carême - Année A


Gn 2,7-9 ; 3,1-7a ; Ps 50 ; Rm 5,12-19 ; Mt 4,1-11

Chers frères et sœurs,

Le moins qu’on puisse dire est que nous sommes pris dans la tempête. Cela a pour conséquence que notre foi est mise à l’épreuve et que l’Église se rétrécit. Mais cela ne signifie pas – même si nous avons l’impression que le Seigneur dort – qu’il est absent de notre vie. Au contraire, il est de plus en plus proche. Car c’est dans la persévérance de la foi que le Seigneur nous rejoint et vient nous donner sa paix.

Aujourd’hui le Seigneur Jésus est tenté au désert par le Satan.

Nous nous souvenons qu’il vient juste d’être baptisé par Jean au Jourdain. Jésus a été consacré Messie, roi et prêtre, pour le salut d’Israël et de tous les hommes. Immédiatement l’Esprit Saint le pousse à entrer dans sa mission, qui consiste à descendre jusqu’au plus profond du cœur de l’homme pour y vaincre le tentateur. Là où Adam et Eve ont échoué, là où nous échouons tous, le Seigneur Jésus réussit, montrant à tous qu’il y a une libération et un retour au Paradis possible. C’est pourquoi Jésus se trouve d’abord au désert, est tenté, remporte la victoire, et finalement est servi par les anges, comme au Paradis. Le désert est transformé en Paradis. Telle est la mission de Jésus pour nous : nous ramener à la maison.

La première tentation est formulée de la manière suivante : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent du pain ». Le Satan attaque toujours de manière insidieuse et en proposant des solutions qui, à première vue, apparaissent bonnes.

« Si tu es le Fils de Dieu ». Le Satan introduit le doute et oblige Jésus à prouver qui il est. Jésus a toujours été confronté à cette tentation de devoir prouver qu’il est le Fils de Dieu, jusqu’à la croix : « Si tu es le Fils de Dieu, descend de la croix ! » ; « Sauve-toi toi-même, et nous avec ! ». Ce doute existe toujours aujourd’hui : ne voyons-nous pas beaucoup autour de nous douter de Dieu et de Jésus Fils de Dieu ?

Le Satan propose alors une « bonne » solution à Jésus pour prouver qu’il est vraiment Fils de Dieu : pour répondre au problème de sa faim, il pourrait transformer lui-même les pierres en pain. C’est-à-dire supprimer toutes les souffrances du monde. Si Dieu existait, s’il était vraiment bon, comment pourrait-il en effet supporter toutes les souffrances ? Et la tentation pour Jésus – comme pour nous – serait de vouloir résoudre le problème du mal et de la souffrance, par sa propre volonté, sans faire confiance à son Père.
C’est ce que Jésus va refuser de faire. Nous savons pourtant que, par ailleurs, Jésus a multiplié des pains et des poissons pour nourrir une foule affamée, et qu’il s’est fait lui-même pour nous pain de vie inépuisable, dans l’Eucharistie. Mais à chaque fois cela s’est fait dans la prière qu’il a adressée à son Père, dans l’espérance et la foi qu’il montrera son amour. Jamais Jésus n’a fait de miracle par lui-même.

Ainsi, Jésus nous apprend à tirer le bien, non pas de nous-mêmes, de nos propres forces, mais de Dieu seul. Il nous enseigne à confier, dans la foi, notre souffrance au Père, comme il le fera lui-même le premier dans sa Passion. C’est alors que le Seigneur répond, le moment venu, par sa grâce, par le don de son Esprit Saint, sous de multiples formes. Et c’est pourquoi Jésus répond au Satan : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La solution au problème du mal et de la souffrance n’est pas d’ordre humain, solution que nous pourrions nous-mêmes mettre en œuvre avec nos propres ressources, mais elle se trouve dans la grâce de Dieu. Au contraire, céder à la tentation du Satan, c’est renoncer à avoir foi en Dieu, à reconnaitre son existence et sa capacité d’agir dans le monde. C’est renoncer à croire qu’il est un Dieu bon, qu’il nous aime, et que pour cette raison il peut et il veut agir pour nous.

Chers frères et sœurs, face aux épreuves devant lesquelles nous nous trouvons, bien sûr qu’il ne faut pas rester les bras ballants, mais nous ne devons pas oublier de demander en priorité à Dieu son secours, le prier qu’il agisse pour nous par le meilleur moyen possible, et solliciter l’aide de son Esprit pour diriger nos actions. Ayant reposé notre foi en Dieu, nous serons alors plus courageux et plus confiants pour faire notre devoir.

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