1S
16,1b.6-7.10-13a ; Ps 22 ; Ep 5,8-14 ; Jn 9,1-41
Chers
frères et sœurs,
Astérix
et Obélix auraient dit : « Le ciel nous est tombé sur la
tête ! » En effet, qui aurait cru, il y a un mois ou deux que nous en
viendrions à vivre, en 2020, un confinement généralisé, en France et presque
partout dans le monde ?
Après
un premier moment de stupéfaction et d’organisation un peu fébrile, nous
commençons à peine à réaliser ce qu’il nous arrive. Nous n’en connaissons
d’ailleurs pas les conséquences, à moyen et long terme. Rapidement, nous avons
tendance à chercher des responsables, puis nous cherchons la signification de
cet événement pour nous et pour le monde. Beaucoup prennent la parole et
profitent de ce temps où nous sommes fragilisés pour nous faire avaler tout un
tas de salades. Ne nous pressons pas trop. Mais écoutons la voix du Seigneur.
Les
lectures de ce jour sont particulièrement instructives à ce propos.
Voyons
le prophète Samuel chercher parmi les fils de Jessé celui que le Seigneur a choisi.
Il est bien persuadé que le Messie du Seigneur devait présenter une belle
apparence. Mais c’est le petit dernier, David, qui finalement sera l’élu de
Dieu. Tout prophète qu’il est, Samuel, n’avait pas les yeux pour voir : il
a fallu que le Seigneur le guide pour qu’il reconnaisse enfin David. Ainsi
donc, méfions-nous des faux prophètes et même de nos propres jugements :
tant qu’ils ne sont pas éclairés par l’Esprit de Dieu, ils sont faux.
L’Évangile
nous permet d’aller un peu plus loin. Jésus rencontre l’aveugle-né (c’est nous)
et lui met de la boue sur les yeux. Comme si boucher davantage les yeux d’un
aveugle pouvait l’aider à guérir ! Il lui demande d’aller ensuite se laver
à la piscine de Siloé. Et c’est là que l’aveugle-né trouve la vue. Finalement,
sa guérison se fait en deux temps : un premier temps d’obscurcissement où
il est fait appel à sa foi, et un second temps de purification et
d’illumination, dans l’eau de Siloé.
En
ce moment même, nous vivons le premier temps : aujourd’hui, nous qui avons
une vision et une compréhension limitée du monde malade qui nous entoure, nous
sommes davantage mis à l’épreuve. Et le Seigneur fait appel à notre foi.
Si
nous suivons la leçon de l’Aveugle-né, nous sommes appelés à nous purifier de
nos péchés et à chercher l’eau de la source. On peut penser à la Samaritaine.
On peut penser à l’eau du baptême. On peut aussi penser à l’Esprit Saint. C’est
là que le Seigneur nous donne rendez-vous pour nous rendre la vue et nous faire
comprendre le sens de l’épreuve que nous vivons.
On
remarquera, dans l’Évangile, que – bien qu’il soit guéri – l’Aveugle-né ne sait
pas qui est Jésus. Il pense que c’est un prophète. Ses yeux physiques sont
guéris, mais pas encore son cœur et son intelligence. Il faut que Jésus
revienne le voir une seconde fois :
- Crois-tu au Fils de l’homme ?
- Et qui est-il Seigneur, pour que je croie en lui ?
- Tu le vois, et c’est Lui qui te parle.
- Je crois, Seigneur !
Il
en va de même pour nous. Le Seigneur qui fait appel à notre foi en ce temps de
ténèbres, a besoin que nous nous tournions vers lui. Si nous écoutons sa parole,
il nous ouvrira les yeux et se manifestera à nous. Alors notre cœur et notre
intelligence le reconnaîtront : « Mon Seigneur, et mon
Dieu ! », et nous saurons alors quoi penser et quoi faire, avec assurance.
Dans
l’attente de ce jour, prions le Seigneur les uns pour les autres, pour nos
familles et pour nous-mêmes. Soyons attentifs aux pauvres. Et gardons avec joie
la foi, l’espérance et la charité !