dimanche 27 avril 2025

26-27 avril 2025 - FRETIGNEY - MONT-SAINT-LEGER - 2ème Dimanche de Pâques - Année C

Ac 5, 12-16 ; Ps 117 ; Ap 1, 9-11a.12-13.17-19 ; Jn 20, 19-31
 
Chers frères et sœurs,
 
Jésus de Nazareth, le descendant de David, fils de l’homme et fils de Dieu, condamné au supplice de la croix, est ressuscité d’entre les morts. Cette résurrection est le don de Dieu pour nous : la mort n’est pas le dernier mot de notre existence ; elle n’est que le voile qui nous sépare de la vie éternelle.
Cette résurrection n’est pas seulement un don de vie ; elle est aussi pour l’humanité le signe de sa rédemption. Depuis Adam, celle-ci lutte intérieurement dans l’espérance du pardon d’une existence imparfaite, pour pouvoir par la grâce de Dieu, recevoir une vie nouvelle, paisible, lumineuse et joyeuse – une vie enfin tout entière bienheureuse.
Dans la résurrection de Jésus – dans la bonne nouvelle de l’Évangile – il y a donc une double bénédiction qui couronne l’espérance de notre humanité : la vie éternelle, qui est aussi une vie nouvelle. Dans les événements de Pâques, le Seigneur ne cesse de donner des signes de cette double bénédiction, d’abord à ses disciples, et ensuite à tout peuple de Dieu, jusqu’à nous aujourd’hui.
 
La vie éternelle est révélée par Jésus au cours de ses nombreuses apparitions, près du tombeau, sur la route d’Emmaüs, au Cénacle, au bord de la Mer de Galilée, pendant quarante jours. Ces apparitions étaient nécessaires, car, même les Apôtres – ceux qui ont vécu avec Jésus chaque jour pendant au moins trois ans, ayant reçu son enseignement et vu ses actions parfois miraculeuses – ne croyaient pas à sa résurrection quand on la leur annonçait. Ainsi Thomas voulait-il en avoir une preuve physique, par la vue dans ses mains de la marque des clous, et le toucher de son doigt dans les marques des clous, et de sa main dans son côté transpercé par la lance du soldat. Jésus a accédé à cette revendication : sa résurrection est réelle et elle concerne la création elle-même. Ce n’est pas seulement l’esprit ou l’âme qui sont ressuscités, mais aussi le corps humain, et avec lui toute la matière, le cosmos.
 
Que cette vie éternelle soit aussi une vie nouvelle, un pardon pour tout homme pécheur, cela est également révélé par Jésus.
En effet, pour commencer par eux, alors que les Apôtres auraient dû être condamnés pour avoir abandonné leur Seigneur à l’heure de sa Passion – et saint Pierre l’a renié trois fois – il leur apparaît en leur disant : « La paix soit avec vous. » Telle est la miséricorde de Dieu. Non seulement il leur pardonne, mais avec son pardon, il leur offre en partage sa vie nouvelle, qui est aussi sa mission : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis » » Le don de l’Esprit Saint est le partage de la vie nouvelle.
C’est par le ministère des Apôtres que le peuple de Jérusalem est devenu à son tour bénéficiaire du pardon de Dieu et de la puissance de la vie nouvelle. En effet, cette foule n’est-elle pas la même qui hier insultait et molestait Jésus en sa Passion, qui aujourd’hui reçoit gratuitement les soins de la guérison et de l’exorcisme, apportés par les Apôtres au nom de ce même Jésus ? Telle est la miséricorde de Dieu : non seulement il pardonne à la foule de Jérusalem, mais avec son pardon, il lui offre en partage de devenir le signe de la Jérusalem céleste.

Observons ici, chers frères et sœurs, comment le don de l’Esprit Saint sur les Apôtres les a transformés en Christs, ou plutôt comment, par cette ordination, Jésus ressuscité parle et agit maintenant à travers eux. Car voilà que désormais les Apôtres annoncent le Règne de Dieu, guérissent et exorcisent exactement comme l’a toujours fait Jésus, avec la même puissance.
Cette observation vaut pour nous aujourd’hui, qui succédons à la foule de Jérusalem, et pour les évêques qui succèdent aux Apôtres. Car, par le don de l’Esprit Saint, l’enseignement et l’action de Jésus vivant continuent : l’évêque, configuré au Christ par son ordination, salue toujours les fidèles comme Jésus avait salué ses Apôtres au Cénacle : « La paix soit avec vous. » Ainsi, le pardon pour les péchés et la vie nouvelle sont toujours annoncés et toujours offerts. Et mieux encore, par les sacrements – surtout ceux du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie, dont l’évêque est responsable et gérant au nom de Jésus, c’est la vie éternelle elle-même – celle de la résurrection – qui nous est transmise. Pas seulement en signe, de manière symbolique, mais réellement. Si Jésus est réellement ressuscité, alors nous communions réellement à son Corps et à son Sang et nous participons déjà à sa vie éternelle.
 
Chers frères et sœurs, les Apôtres et les évêques à leur suite, ont été appelés uniquement pour témoigner de l’Évangile, c’est-à-dire de la résurrection de Jésus, du don de sa vie éternelle, qui est inséparable de sa miséricorde, le don d’une vie nouvelle. Nous pouvons – et même nous devons – les transmettre nous aussi, à notre mesure, en vertu de notre baptême, puisque nous sommes animés par la foi en Jésus et que nous voulons parler et agir en son nom. 

Articles les plus consultés