Lc
19, 28-40
Chers
frères et sœurs,
Nous
avons lu que Jésus, assis sur un ânon, est monté à Jérusalem sous les
acclamations. Mais qu’est-ce que cela veut dire ?
D’abord,
en reproduisant avec ses disciples le rite d’intronisation des rois d’Israël,
Jésus a voulu annoncer qu’il venait à Jérusalem en roi, pour y prendre
possession de son trône. C’est la raison pour laquelle certains veulent les
arrêter : ils ont peur d’une réaction violente des romains. Jésus leur
répond : « Si eux se taisent, les pierres crieront. » On
ne peut pas faire taire la Parole de Dieu.
Mais
Jésus ne voulait pas prendre le pouvoir. À travers son geste prophétique, il
voulait dire qu’il allait bientôt entrer en roi dans la Jérusalem céleste, pour
venir s’asseoir sur son trône, à la droite du Père. Dans cette prophétie, les
disciples représentent les anges qui s’étonnent et se réjouissent du retour de
l’homme dans le ciel ; et les pharisiens représentent les démons qui
s’étranglent devant leur échec à garder les hommes sous leur domination. Car
Jésus est le sauveur des hommes pécheurs.
Aujourd’hui,
par la liturgie qui annule l’espace et le temps, nous nous trouvons dans le
passé à Jérusalem avec Jésus et ses disciples, et avec eux nous acclamons notre
roi, celui qui nous sauve du péché et de la mort. Et nous nous trouvons aussi
dans l’éternité, parmi les anges qui acclament sa venue dans le ciel. Car l’Église,
c’est déjà le ciel sur la terre. Bien que nous soyons mortels et pécheurs de
bien des manières, par notre baptême dans la mort et la résurrection de Jésus, nous
sommes déjà vivants et pardonnés, avec tous les saints du ciel.
Aujourd’hui,
avec Jésus qui monte vers le Père, qui est à notre tête et dont nous sommes le
corps, montons nous aussi de la terre au ciel, vers le sanctuaire de la gloire
de Dieu. Avec tous les saints et tous les anges, acclamons avec joie Jésus,
notre roi, notre sauveur et notre Dieu !
Is
50, 4-7 ; Ps 21 ; Ph 2 6-11 ; Lc 22, 14 – 23, 56
Chers
frères et sœurs,
Pourquoi
fêtons-nous le dimanche des Rameaux tous les ans ? Et pourquoi lisons-nous
chaque année la Passion de Jésus ? C’est pour que nous n’oubliions pas,
pour que les enfants apprennent et n’oublient pas. Et que les enfants de ces
enfants apprennent à leur tour et n’oublient pas non plus. Que tous apprennent
la Passion de Jésus et ne l’oublient pas tout au long de leur vie, et tant que
durera l’humanité. La liturgie sert en partie à cela : on répète toujours
la même chose pour ne pas oublier.
Mais
que devons-nous savoir ? Que ne devons-nous pas oublier ? Nous devons
savoir que nous les hommes, nous sommes bien imparfaits, pécheurs et mortels.
Nous sommes enfermés dans des vies limitées, comme dans une prison. Or Dieu qui
est notre créateur, qui est la vie éternelle et l’amour infini, a voulu nous
libérer. C’est la raison pour laquelle il s’est fait homme, comme nous. Car
nous ne pouvons pas être sauvés si Dieu ne se fait pas comme nous. C’est la
fête de Noël.
Après
être descendu, il est remonté. Mais pas seulement en tant que Dieu ; il
est monté aussi en tant qu’homme. Et c’est ainsi qu’il nous a libérés et nous a
sauvés : par sa mort et sa résurrection, il nous a ouvert le chemin de la
vie éternelle et, par son sacrifice sur la croix pour le pardon de nos péchés,
il nous a accordé son pardon, pour que nous retrouvions la maison, que nous
vivions éternellement dans son amour avec ceux que nous aimons. Telle est la
gloire de Dieu. C’est la fête de Pâques.
Aujourd’hui,
nous apprenons et nous nous souvenons que Jésus, avant d’accomplir cette Pâque
lui-même, a enseigné à ses disciples – dont nous sommes – par quel chemin il
allait passer : il allait monter au ciel en roi, acclamé par les anges, et
nous avec lui, à notre résurrection. Ne vous y trompez pas, frères et sœurs, si
nous lisons la Passion de Jésus, c’est que malgré les apparences de la
déchéance de Jésus en Croix, insulté par la foule, en réalité, il s’agit de sa
glorification au ciel, acclamé par les anges. Souvenons-nous des Béatitudes :
si sur terre nous-mêmes, nous sommes moqués, insultés, frappés, ou martyrisés par
des impies en raison de notre foi en Jésus, alors nous serons honorés,
consolés, réconfortés et glorifiés par les anges. Et nous serons bienheureux.
Déjà
nous nous réjouissons d’être comptés parmi les anges et tous les saints du
ciel. C’est la raison pour laquelle nous participons maintenant au repas des
noces de l’Agneau, Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.