mardi 2 novembre 2021

02 novembre 2021 - GRAY - Commémoration de tous les fidèles défunts

 Sg 4,7-15 ; Ps 142 ; Mt 11,25-30
 
Chers frères et sœurs,
 
Pourquoi avoir choisi cet évangile, que nous avons entendu, pour ce jour de commémoration de nos défunts ?
 
D’abord, peut-être, parce qu’il exprime particulièrement l’affection que nous porte Jésus, surtout lorsque nous sommes lourdement affligés : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. […] Je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. » Eh oui, nous le savons bien, lorsque nous portons une trop lourde croix, il arrive que nous en perdions jusqu’au sommeil et que – écrasés – nous ne trouvions ni apaisement ni issue à nos angoisses. Jésus nous dit aujourd’hui : « Moi, je te tiens par la main. Ne lâche pas ma main. Et je te conduirai à lumière et à la paix – et même si cela te paraît aussi impossible – jusqu’à la joie. »
 
Ensuite, Jésus nous apprend autre chose, qu’il énonce de manière un peu mystérieuse : « Personne ne connaît le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » Chers frères et sœurs, nous avons dans cette phrase de Jésus une clé essentielle pour comprendre l’articulation entre l’Ancien et le Nouveau Testament, pour comprendre la relation entre Dieu et l’homme, pour comprendre comment Dieu se révèle à l’homme, et comment l’homme peut lire le mystère de sa propre histoire à la lumière de Dieu.
Pour rester le plus simple possible, disons qu’à travers cette phrase Jésus nous apprend deux choses :
 
La première, est qu’il n’y a de lumière dans les obscurités de ce monde qu’avec le temps. Nous n’obtenons rien, nous ne comprenons rien dans l’immédiateté de l’instant, que nous subissons. Mais il nous est donné de comprendre, de trouver une explication, une libération, une réconciliation dans un second temps, plus tard, quand Jésus le veut. C’est ce que dit Jésus.
Il y a d’abord le « temps du Père » – temps du Dieu mystérieux – temps de l’Ancien Testament, où nous sommes placés devant le mystère incompréhensible, parfois insoutenable, où la lumière du Fils Jésus demeure cachée : « Personne ne connaît le Fils sinon le Père. »
Ensuite, il y a le second temps, le « temps du Fils », le temps du Nouveau Testament, où quand il le juge opportun, Jésus nous envoie son Esprit Saint, celui qui nous révèle à travers lui Jésus – alors rendu visible – qui est le Père. Jésus lève alors enfin le voile du grand mystère. C’est le second temps où le mystère et l’obscurité d’hier deviennent aujourd’hui intelligence et lumière : « Personne ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Cela veut dire que le départ parfois brutal et l’absence douloureuse de nos défunts, par l’Esprit de Jésus, non seulement trouveront un sens mais aussi deviendront communion lumineuse, paisible et joyeuse, pour l’éternité.
Il est donc vital pour nous de prier intensément Jésus de se pencher sur nous et surtout de nous donner son Esprit Saint. Alors seulement nous serons consolés et guéris.
 
Il est une seconde chose, que nous apprend Jésus par cette phrase étonnante : « Personne ne connaît le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » C’est que dans le premier temps où nous ne voyons que mystère, ténèbres et incompréhension, Jésus est caché – la lumière est cachée – mais elle n’est jamais absente. Toujours, Jésus est là. Toujours. Y compris dans les heures les plus sombres de notre vie. Il est là comme le grain de Sénevé, invisible, minuscule, oublié, inconnu, fragile et innocent. Mais, avec l’Esprit Saint, ce grain grandit, s’étend, porte du fruit, bien plus que toutes les autres plantes potagères. « Tu étais là, Seigneur ? et je ne le voyais pas ! Et maintenant, tu remplis tout l’espace, et tout s’éclaire, et tout s’explique. »
 
Ainsi donc, chers frères et sœurs, lorsque nous sommes confrontés au départ de nos proches et aux ténèbres qui tombent sur nous, souvenons-nous des paroles de Jésus. Ses paroles apaisantes d’abord, mais aussi son enseignement spirituel : il y a un temps pour tout.  Il y a un temps pour la nuit et un temps pour le jour, un temps pour la mort et un temps pour la vie, un temps pour le désespoir et un temps pour l’explosion de joie. Et même dans le désespoir, dans la mort, dans la nuit, Jésus est là comme une petite étoile qui scintille, qui annonce sa justice : les retrouvailles dans la lumière, la paix et la joie, tous ensemble, pour l’éternité.
 

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