lundi 3 mai 2021

01-02 mai 2021 - SOING - FLEUREY-lès-LAVONCOURT - 5ème dimanche de Pâques - Année B

Ac 9,26-31 ; Ps 21 ; Jn 3,18-24 ; Jn 15,1-8
 
Chers frères et sœurs,
 
Au milieu de la vie de ce monde, nous sommes tiraillés par mille épreuves et sollicitations. Et il nous apparaît parfois difficile de demeurer de saints disciples du Christ. Justement, par l’enseignement qu’il donne à ses apôtres, Jésus veut nous aider à suivre le bon chemin, qui est le sien.
 
Jésus commence par prendre l’image de la vigne dont nous sommes les sarments. Nous sommes ici confrontés à deux dangers.
Le premier est celui du sarment qui est attaché au pied de la vigne, mais qui ne porte pas de fruit, qui est stérile. C’est le cas de celui qui se dit le disciple du Christ mais seulement en paroles et non pas en actes. Ou bien qui s’agite dans des œuvres charitables, comme Marthe, mais en oubliant l’adoration de Dieu, alors que Marie a choisi la meilleure part, qui est la plus féconde.
Le second danger pour le sarment – au-delà d’être stérile – est plus radicalement d’être coupé du pied de la vigne : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. » Ne pas être en communion avec Jésus est dangereux : la vie de notre âme se dessèche ; elle s’anémie : elle meurt à petit feu, jusqu’à son extinction. Et a fortiori ne porte-t-elle pas de fruit.
 
Nous voyons donc bien combien il est important d’être en communion avec Jésus : pour recevoir de lui la vie de notre âme, et – avec l’aide de l’Esprit Saint – porter beaucoup de fruit.
Voilà : c’est bien beau tout ça, mais comment cela peut-il se faire concrètement pour nous aujourd’hui ? Demeurer dans le Christ signifie deux choses, qui sont aussi comme deux temps qui se suivent.
 
Demeurer dans le Christ, c’est d’abord partager quelque chose de sa vie terrestre. Il est toujours remarquable dans la vie des saints que leur vie est illuminée par un événement particulier de la vie de Jésus. Comme si la vie du saint était une réplique, un écho, de cet événement particulier. Par exemple, on peut dire que sainte Catherine de Sienne vivait particulièrement la Passion de Jésus, au point d’en recevoir les stigmates ; et que saint Vincent de Paul était comme le bon samaritain qui se penchait sur les douleurs de l’homme blessé sur la route de Jéricho. Mais ce qui est vrai pour les saints l’est aussi pour chacun de nous qui sommes baptisés : il y a dans les Écritures ou dans l’Évangile un épisode ou un passage, qui correspond parfaitement à ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes, et qui est notre vocation de communion avec Jésus.
Cependant, nous ne devons pas ignorer que la vie terrestre de Jésus est aussi passée par la souffrance de la croix. Et comme le disciple n’est pas plus grand que son maître, il lui faudra lui aussi passer par une croix. Cela est profondément douloureux et souvent incompréhensible. Nous devons savoir que si le Seigneur permet cela, c’est pour qu’avec Jésus ressuscité et vainqueur de la mort, par la puissance de son Esprit Saint, nous portions, par notre foi dans l’amour du Père pour nous, davantage de fruits pour le Royaume. C’est-à-dire que par la libre offrande de nous-mêmes à son amour, le Seigneur puisse répandre une abondance de grâces au ciel et sur la terre, sur ceux que nous aimons et au-delà de ceux que nous aimons.
 
Justement, et c’est le deuxième temps : demeurer dans le Christ, ce n’est pas seulement partager avec lui un moment passé de son histoire terrestre, et partager la douleur de sa croix, c’est aussi partager sa vie actuelle, c’est-à-dire sa vie éternelle, sa vie glorieuse, sa vie de maintenant. C’est le baptême qui permet cela, et tous les sacrements qui nous mettent en communion actuelle avec Jésus.
Dès lors, demeurer dans le Christ, c’est vivre de la vie de l’Église : en louant Dieu par des hymnes et des psaumes, et en célébrant l’eucharistie ; en se nourrissant de la Parole de Dieu en recevant l’enseignement des Écritures et de l’Évangile ; et en faisant le bien autour de soi, en accomplissant de nombreuses actions charitables. Cette vie de prière, d’étude et de charité, vécue selon le commandement de Jésus, c’est-à-dire en ayant foi en lui et en nous aimant les uns les autres, est la voie royale pour être en communion avec lui, pour demeurer en lui, et lui en nous.
 
Alors, comme il nous l’a promis, avec l’aide de l’Esprit Saint, nous partagerons avec lui la gloire et la paix des bienheureux, dans le ciel, et comme la bonne vigne, nous porterons de beaux fruits, pour que Jésus les transforme en un vin merveilleux pour le banquet des noces de Cana !
 
 
 

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