mardi 27 avril 2021

24-25 avril 2021 - FOUVENT-le-HAUT - GY - 4ème dimanche de Pâques - Année B

Ac 4,8-12 ; Ps 117 ; 1Jn 3,1-2 ; Jn 10,11-18
 
Chers frères et sœurs,
 
Lorsque nous entendons l’évangile de saint Jean, nous avons le sentiment d’entendre de belles choses mais aussi le sentiment qu’il se répète un peu et que l’enseignement de Jésus paraît un peu hermétique, un peu difficile à comprendre.
Pour nous aider, nous pouvons essayer de nous mettre à la place de saint Jean. Ce qu’il voit intérieurement, quand il écrit l’Évangile, c’est Jésus ressuscité : Jésus vivant et glorieux comme à la Transfiguration. Pour comprendre saint Jean, il faut nous-mêmes nous trouver dans cette lumière très particulière de la Transfiguration.
 
C’est ainsi par exemple que la phrase de Jésus « Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père » exprime la communion de ceux qui se trouvent dans la gloire de Dieu. On pourrait traduire : « Je suis en communion avec mes brebis et mes brebis sont en communion avec moi, comme le Père est en communion avec moi et moi en communion avec le Père. » Cette communion, c’est bien sûr l’Esprit Saint qui la réalise.
Ainsi en a-t-il été de Pierre, Jacques et Jean sur la montagne : ils étaient en communion avec Jésus, avec Moïse et Elie, et aussi avec le Père dont la voix se fait entendre, tout cela dans la gloire, la lumière particulière de l’Esprit Saint. Connaître Jésus et être connu par lui, c’est être en communion avec lui, dans sa lumière.
 
Quand il écrit, saint Jean a donc en mémoire cette gloire lumineuse qui réalise la communion. C’est elle qui a illuminé les disciples d’Emmaüs lorsqu’ils ont reconnu Jésus à la fraction du pain ; c’est elle aussi qui a surpris les Apôtres réunis au Cénacle lorsque Jésus leur est apparu, non pas comme un fantôme, mais ressuscité et vivant, dans la lumière de sa résurrection. Ainsi ont-ils tous été en communion avec Jésus et avec son Père, par l’Esprit Saint.
C’est la raison pour laquelle, dans sa Première lettre saint Jean écrit : « Nous le savons, quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’il est. » En effet, lorsque Jésus est en communion avec nous, il nous met en communion avec lui, c’est-à-dire que, pris dans sa lumière, nous devenons nous aussi lumineux. Pierre, Jacques et Jean sur la montagne ne s’en rendaient pas compte, mais eux aussi était revêtus de la lumière qui provenait de Jésus. Et c’est pourquoi ils se trouvaient bien. Personne, quand il se trouve en communion avec Jésus n’a envie de se séparer de cette communion. Et quand cela se fait – parce que nous sommes encore terrestres et que cette communion est pour nous fugitive – nous la gardons précieusement en mémoire et nous avons hâte de la vivre de nouveau. Comme des amoureux qui doivent se séparer et qui n’ont qu’une seule envie : celle de se retrouver.
 
Voilà donc de quoi nous parle saint Jean dans son Évangile et ses lettres. Il nous en dit même un peu plus quand il écrit : « Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner ; j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau. » Dans ces propos de Jésus, saint Jean nous apprend que la communion lumineuse du Christ ressuscité est amour – le Père m’aime : elle est don de soi – parce que je donne ma vie, en pleine liberté – je la donne de moi-même. Tout cela va ensemble : lumière, connaissance, résurrection, vie éternelle, amour, don de soi et liberté. Tout cela est la communion dont Jésus nous donne non seulement la révélation mais aussi l’accès, par le baptême et aussi… par la communion bien sûr. C’est la même. C’est exactement la même. Nous le verrions si l’Esprit Saint nous donnait de le voir !
 
C’est pourquoi, pour finir, saint Pierre dit aux chefs du peuple et aux anciens qui l’écoutent : « En nul autre que Jésus, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. » Et en effet, y a-t-il quelqu’un d’autre que Jésus qui nous aurait révélé cette communion lumineuse, et plus encore, qui nous aurait fait la grâce de pouvoir y participer, pour l’éternité ? Telle est notre foi, telle est notre espérance, et telle est notre joie !

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