samedi 18 avril 2020

19 avril 2020 - 2ème dimanche de Pâques - Dimanche de la divine miséricorde - Année A - Commentaire

Les sept miséricordes de Dieu



La première apparition de Jésus au Cénacle où il donne sa paix puis l’Esprit Saint aux Apôtres, puis la seconde, où il éprouve saint Thomas, sont autant de preuves de la miséricorde de Dieu, c’est-à-dire de son amour pour nous. Nous pourrions considérer ici au moins sept expressions de cette miséricorde, qui sont comme les sept jours de la nouvelle Création.

Tout d’abord Jésus se manifeste à ses Apôtres en les saluant : « La paix soit avec vous ! » Il avait pourtant toutes les raisons de les rabrouer : ne l’ont-ils pas abandonné durant sa Passion ? Mais au contraire, il les retrouve en leur offrant gratuitement la paix, sans contrepartie, et donc la réconciliation. Le premier message de Jésus, la première miséricorde, c’est le pardon.

Cette première rencontre suscite de l’incrédulité : il faut que Jésus renouvelle sa salutation, après leur avoir montré ses mains et son côté. Voilà une seconde marque de sa miséricorde. Jésus ne s’arrête pas à ce premier échec de la part des Apôtres : il sait que l’homme a besoin d’une accoutumance à Dieu avant de pouvoir comprendre. C’est pourquoi il fait un pas de plus vers eux et, s’adaptant à leur capacité de compréhension, il renouvelle son message initial. C’est alors que les Apôtres, ayant compris qu’il est réellement vivant, sont remplis de joie. C’est la deuxième miséricorde.

La troisième marque de miséricorde est l’envoi en mission. Non seulement ces Apôtres ont été pardonnés d’avoir abandonné Jésus durant sa Passion, mais maintenant ils sont aussi jugés dignes de devenir les ambassadeurs du Ressuscité : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » La comparaison faite par Jésus avec sa propre mission élève celle des Apôtres à la valeur d’une mission divine. C’est un honneur inespéré : troisième miséricorde.

Afin de les rendre aptes à cette mission divine, qui est aussi une mission de réconciliation pour tous les hommes, Jésus souffle sur les Apôtres et leur donne l’Esprit Saint. Ce don de l’Esprit Saint se comprend de deux manières. D’une part il est le signe que l’offrande, faite par Jésus de lui-même sur la Croix, en rémission des péchés des hommes, a été agréée par le Père, et que les hommes sont ainsi réellement pardonnés. D’autre part, ce don de l’Esprit Saint est la marque de la nouvelle création : le souffle de Jésus repose sur les Apôtres comme l’Esprit de Dieu planait sur les eaux, au commencement. La miséricorde de Dieu est une réconciliation mais aussi une nouvelle création : le nouveau monde, le Règne de Dieu, dont les Apôtres sont les témoins, les porteurs et les messagers. Quatrième miséricorde.

Mais Thomas n’était pas là ! La miséricorde de Dieu va maintenant surmonter le fait que la toute première mission des Apôtres a échoué : ils n’ont pas réussi à convertir Thomas ! De la même manière que la première salutation de Jésus n’avait pas été suffisante, et qu’il avait fallu qu’il montre ses mains et son côté avant de la renouveler, il en va ici de même. Pour Thomas, la première salutation était l’annonce de la résurrection faite par les Apôtres : il n’y a pas cru. Le Seigneur intervient donc lui-même pour la seconde annonce, qui cette fois-ci, va réussir. Il en va toujours ainsi, y compris aujourd’hui : c’est le Seigneur lui-même qui vient toujours à nous pour une seconde annonce. Cinquième miséricorde.

La conversion de Thomas ne repose pas tant sur le fait de mettre sa main dans le côté de Jésus, mais surtout sur la Parole de Jésus qui lui est adressée personnellement : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ! » Cette parole de Jésus touche Thomas au cœur et provoque son retournement : « Mon Seigneur et Mon Dieu ! » La puissance de la Parole de Dieu est telle qu’elle a la capacité de retourner les cœurs et c’est pourquoi il est nécessaire de la proclamer dans l’Église, car elle y rend le Seigneur présent et agissant. Telle est la sixième miséricorde.

Et il en reste une septième, qui s’adresse expressément à nous, aujourd’hui : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Cette parole, comme toutes les paroles créatrices de Dieu réalisent ce qu’elles signifient : oui, il suffit d’écouter le témoignage évangélique et à travers lui d’entendre la Parole de Dieu qui s’adresse à nous, personnellement, pour croire et entrer ainsi, nous aussi, dans la joie de la Résurrection. Telle est l’œuvre de la miséricorde de Dieu !

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