samedi 29 décembre 2018

25 décembre 2018 - CHARCENNE - Nativité du Seigneur - Messe du jour


Is 52,7-10 ; Ps 97 ; Hb 1,1-6 ; Jn 1,1-18

Chers frères et sœurs,

Il y a, à la chapelle de Leffond, un double vitrail. La partie de gauche illustre l’Annonciation de l’ange Gabriel à Marie, où, par l’Esprit Saint le Fils de Dieu est conçu dans ses entrailles. Ici le Verbe de Dieu se fait chair. Inversement, la partie droite du vitrail représente l’Assomption de Marie au ciel, entourée de deux anges qui sont à ses pieds. Et là, le corps de la Vierge Marie, celui-là même qui a porté le Seigneur Jésus, est glorifié comme lui, et est élevé au-dessus des anges.
Il faut comprendre que les deux vitraux se renvoient l’un à l’autre comme en miroir.

Hé bien les lectures que nous avons entendues fonctionnent exactement de la même manière.

Dans la première, le prophète Isaïe nous parle d’un messager qui revient vers Jérusalem en ruine, et qui lui annonce le retour de son Seigneur victorieux. Il s’agit du retour du Seigneur Jésus ressuscité, à la fin des temps. Dans la Lettre aux Hébreux, on nous explique qu’après avoir accompli la purification des péchés, par sa mort sur la croix, le Seigneur Jésus s’est assis à la droite de Dieu. Il s’agit là aussi évidemment d’événements qui concernent le temps de la résurrection.
Et c’est ainsi que la fête de Noël, où Dieu est enfanté dans le monde, est comme la partie gauche du vitrail, tandis que les textes que nous avons lus, où le monde est sauvé par son Seigneur victorieux, en forment la partie droite.
Comprenons que si le Verbe de Dieu, Jésus, est né dans le monde, c’est pour que le monde soit sauvé et renaisse dans le royaume de Dieu. Telle est la mission de Jésus : venir dans notre monde, pour nous sauver, et que nous soyons glorifiés, exactement comme il est venu dans la Vierge Marie et qu’à la fin, il l’a élevée et couronnée au ciel.

Ce jeu du double vitrail est aussi un des secrets de l’Évangile de Jean. L’évangéliste nous enseigne ceci : « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître ».
Saint Jean explique que Dieu est d’abord un être mystérieux : « personne ne l’a jamais vu ». Il parle et agit dans le monde, mais il reste invisible. « Nul ne peut voir Dieu sans mourir » disaient les patriarches et les prophètes. Et c’est la raison pour laquelle ils se prosternaient devant les anges. Il faudra attendre Jésus pour apprendre que celui qui parle et agit en Dieu, c’est le Verbe de Dieu, c’est Jésus lui-même avant qu’il ne se fasse homme. Jésus est donc caché en Dieu. Invisible. Mais il est là.
Or voilà, dit saint Jean, que ce Verbe de Dieu s’est fait homme. Il se rend visible : les Évangiles racontent ses actes et ses paroles. On peut le voir, on peut l’entendre, on peut le toucher. C’est Jésus. C’est lui. Et il nous fait savoir qu’il est le Fils de Dieu, qu’il reçoit sa vie et sa mission de son Père, et qu’il est animé par son Esprit Saint. C’est la partie gauche du vitrail : la descente de Dieu parmi les hommes.
Et du coup, comme dit saint Jean, ce qui était invisible en Dieu, Jésus nous l’a fait « connaître ». C’est-à-dire non pas seulement « voir ou comprendre Dieu », mais « participer », « entrer en communion » avec Lui, en Lui. Celui qui était invisible et incompréhensible, s’est rendu visible et compréhensible en Jésus pour que nous qui étions à l’extérieur de Dieu, nous entrions en communion avec lui. Et c’est la partie droite du vitrail qui correspond à l’élévation de l’homme en Dieu.
Tel était le mystère de Dieu tenu caché jusqu’à ce qu’il soit révélé par Jésus.

Chers frères et sœurs, quand nous voulons comprendre les mystères de Noël, il faut aller voir ce qui leur correspond à Pâques, et quand nous voulons comprendre les mystères de Pâques, il faut se reporter à ceux de Noël.
Vous verrez, si vous utilisez souvent cette méthode, vos yeux s’ouvriront, votre cœur se réjouira, votre foi se dilatera, votre espérance sera forte, votre bouche chantera les louanges de Dieu et vous deviendrez lumière pour tous les hommes.
Et si vous avez peur d’oublier cet enseignement, venez voir le double vitrail à la chapelle : c’est un bon endroit !








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