mardi 4 décembre 2018

01-02 décembre 2018 - VAUCONCOURT - FRASNE-LE-CHATEAU - 1er dimanche de l'Avent - Année C


Jr 33, 14-16 ; Ps 24 ; 1Th 3,12-4,2 ; Lc 21,25-28.34-36

Chers frères et sœurs,

Elles sont terribles les paroles de Jésus. Mais si nous voulons bien les comprendre il faut les replacer dans leur contexte et dans le plan de Dieu pour nous.

Le contexte, d’abord : Jésus était arrivé à Jérusalem, assis sur un ânon, acclamé par les gens qui l’accueillaient avec des branches de palmier, et il était entré dans le Temple où, après en avoir chassé les marchands, il s’était mis à enseigner avec autorité. Et c’est là qu’il a prononcé les paroles que nous avons entendues. Plus tard, Jésus s’est retiré pour manger la Pâque avec ses disciples, avant de rejoindre le Mont des Oliviers où a débuté sa Passion. Les paroles de Jésus que nous avons entendues ont donc été prononcées entre les Rameaux et le Jeudi Saint.
Si nous avions lu le début de l’Évangile – qui ne nous est pas donné ici – nous saurions que Jésus ne parle pas de la fin du monde, mais, de manière imagée, de la destruction de Jérusalem. Mais surtout, il parle de Jérusalem comme de lui-même, comme de son propre corps, qui va être détruit. En réalité, il parle de sa propre mise à mort : sa Passion, sa crucifixion, sa mort, mais aussi sa résurrection. Alors que les puissances de mort vont se déchaîner contre lui, il appelle ses disciples à ne pas avoir peur mais à redresser la tête, à ne pas se laisser aller au découragement mais à veiller et à prier sans cesse. Il les appelle à la dignité, pour recevoir de son Père la force d’échapper à la persécution qui vient, et se préparer l’accueillir, lui Jésus, au jour de sa résurrection.
Souvenez-vous des disciples qui s’endorment au jardin des Oliviers et qui n’ont pas la force de veiller : ils vont bientôt s’enfuir lâchement devant la garde des Grands Prêtres ; mais souvenez-vous aussi de la Vierge Marie, qui reste debout au pied de la croix, avec saint Jean et les saintes femmes. Ce sont eux qui, les premiers, bénéficieront des apparitions et de la foi en Jésus ressuscité.

Ainsi donc, face à la persécution dont Jésus fait l’objet, pour tenir dignement, debout au pied de la croix, pour être trouvé fidèle, il faut choisir la veille et la prière, et non pas s’abandonner à des addictions de toutes sortes, qui font dormir et se comporter faiblement.
Car, croyez-vous que – puisque la Passion de Jésus a déjà eu lieu – ces paroles ne sont plus d’actualité ? Pas du tout ! Car le corps de Jésus, c’est son Église : ce sont les chrétiens d’aujourd’hui, de maintenant. Ainsi donc, face aux persécutions dont nous pouvons faire l’objet directement ou indirectement, publiquement ou insidieusement, nous sommes appelés à être dignes, à veiller et à prier, dans l’attente de la paix, de la joie et de la lumière de Jésus.

Cependant, il faut aussi comprendre les paroles de Jésus dans le plan de Dieu.

Nous sommes le corps de Jésus : depuis notre baptême, nous sommes unis à lui : nous avons le même Esprit-Saint qui coule dans nos veines, dans notre cœur. Ainsi, ce qui est arrivé à Jésus, arrive aussi à son Église. Nous ne sommes pas plus grands que notre maître. « Pouvez-vous boire le calice que je vais boire ? » avait dit Jésus à Jacques et Jean, dont la maman voulait qu’ils siègent « l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, dans sa gloire » ? Nous sommes les frères et les sœurs de Jésus : nous sommes de sa famille. Et nous serons persécutés pour cela, si nous lui sommes fidèles en toutes choses.
Mais – et c’est là que les paroles de Jésus sont importantes – il ne faut jamais perdre de vue l’objectif : Dieu notre Père a la ferme volonté que, à la fin, nous nous trouvions « debout devant le Fils de l’Homme ». Rendez-vous compte de ce que cela veut dire ! Lorsque Jésus ressuscité se présentera devant nous dans sa Gloire, nous nous tiendrons debout face à lui. Non pas prosternés comme des esclaves devant sa divinité, mais en égale dignité avec lui. Parce que nous serons revêtus de la divinité de Jésus, de son Esprit saint, comme d’un manteau de roi. Nous ne serons pas des esclaves, mais des enfants du même Père, frères et sœurs de Jésus. Et déjà nous le sommes : cela ne nous viendrait même pas à l’idée de réciter le Notre-Père à genoux, n’est-ce pas ? Nous le disons toujours debout. Parce qu’un baptisé, c’est déjà un frère ou une sœur de Jésus, maintenant.

Alors chers frères et sœurs, à l’heure où les moqueries et les violences tombent sur les chrétiens, ne faiblissons pas : veillons et prions. Menons le bon combat comme de bons soldats. Gardons le regard fixé sur le don qui nous a été fait à notre baptême et dont la réalisation nous est promise : la Gloire de Dieu, son amour, sa lumière et sa paix, aujourd’hui et pour l’éternité. Amen.



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