samedi 29 décembre 2018

22-23 décembre 2018 - BEAUJEU - CHOYE - 4ème dimanche de l'Avent - Année C


Mi 5,1-4a ; Ps 79 ; Hb 10,5-10 ; Lc 1,39-45

Chers frères et sœurs,

Dimanche dernier et dimanche précédent, l’Église attirait notre attention sur la figure de Jean-Baptiste, celui qui écoutait et proclamait la Parole de Dieu dans les ruines, et qui appelait les hommes à se préparer pour la venue du Seigneur.
Aujourd’hui, nous nous tournons vers la Vierge Marie et sa cousine Elisabeth. Nous revenons à l’histoire de la famille charnelle de Jésus et au plan de Dieu pour sauver l’humanité.

Nous savons depuis les temps anciens, que l’homme est un être tiraillé entre son aspiration au vrai, au beau et au bien, sa nostalgie de l’amour de Dieu et de sa gloire, d’un côté, et de l’autre sa faiblesse devant les multiples tentations et sa capacité à faire du mal, à se laisser entraîner par le mal. Cet état de nostalgie de Dieu et de faiblesse, d’espérance et de déchéance, c’est celui du peuple d’Israël, c’est le nôtre : nous sommes charnels.
Mais, par ses prophètes, Dieu annonce la venue d’un sauveur : il y aura un jour, à Bethléem, où une jeune femme enfantera un bon berger, qui sera la paix pour le monde. C’est-à-dire qu’il y aura une fin au désordre et à la souffrance.
En même temps, Dieu demande à Israël de lui offrir des sacrifices d’animaux, au Temple, pour lui demander le pardon de ses péchés. Il est important de souligner que Dieu nous enseigne ainsi que le pardon est possible et qu’il passe par l’offrande d’une vie.
Précisons tout de suite que jamais le Seigneur n’a demandé de lui sacrifier une vie humaine. Souvenez-vous : par son ange, il a arrêté le bras d’Abraham qui pensait devoir lui sacrifier son fils Isaac. Au contraire, ce sont des hommes possédés par des démons qui se perdent à pratiquer des sacrifices humains.
Dieu a donc enseigné à Israël que le pardon était possible et qu’il passait par l’offrande d’une vie, mais sans sacrifice humain. Il voulait nous apprendre par là que le bon berger de paix serait aussi celui qui donne sa vie pour ses brebis : par la Vierge Marie, Dieu a fait à son Fils un corps, afin que par l’offrande de ce corps – par amour – ce Fils obtienne à tous les hommes le pardon et la vie de Dieu.

C’est la raison pour laquelle, dans le plan de Dieu, il fallait que son Fils naisse dans un corps, à un endroit précis sur la terre – Bethléem – et à un moment précis dans le temps – le jour « où enfantera celle qui doit enfanter », la Vierge Marie. Il fallait que cette naissance soit concrète, réelle, charnelle, pour que nous qui sommes charnels puissions être guéris et sauvés par lui.

Accomplissant parfaitement tous les sacrifices du Temple, Jésus a offert son corps à son Père, par amour pour lui et pour nous, sur la croix. Et de ce corps charnel, le Père en a fait un corps de résurrection, un corps d’amour infini, un corps de vie éternelle. On comprend le tressaillement de Jean-Baptiste et l’exclamation d’Elisabeth devant la Vierge Marie enceinte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ». En effet, par l’Esprit Saint, ce n’est pas seulement le corps humain de Jésus qu’Elisabeth et Jean-Baptiste pressentent en Marie, mais déjà son corps de résurrection, qui est la vraie libération des souffrances et du péché, et qui est la vraie vie des hommes, à laquelle nous aspirons tous depuis toujours.

Chers frères et sœurs, n’oublions pas que nous sommes charnels : c’est notre corps que nous baptisons pour faire partie de l’Église, le corps du Christ ; c’est le corps de Jésus que nous mangeons avec notre corps lorsque nous communions à lui pour vivre de sa vie. Demain, dans la fête de la naissance de Jésus, nous fêterons en même temps la noblesse de notre corps humain, digne d’être habité par Dieu, sa grandeur, puisque c’est par lui que le Seigneur nous a réconcilié et nous a ouvert à nouveau le chemin du ciel, et sa beauté, puisque grâce à l’Esprit Saint, notre corps deviendra un corps glorieux, comme celui de Jésus ressuscité.
Comprenons bien que Jésus est né sur la terre pour que grâce à lui, nous puissions renaître au ciel. Amen.

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