Chers frères et sœurs,
Quand Dieu a créé l’homme dans l’univers, comme un diamant dans son
écrin, Il avait un but : que cette créature, créée libre à son image, lui
ressemble, et partage avec lui sa gloire divine.
Mais, dure est l’école de la liberté : elle ressemble souvent
à l’école du péché. Les hommes, nés pour devenir divins, perdent leur bonheur
en s’égarant, en se divisant, et en se haïssant.
Mais parce qu’il est fidèle et qu’il entend les cris de souffrance,
Dieu envoie aujourd’hui le Sauveur : Jésus, fils de Marie et Fils de Dieu.
1.
Venez divin
Messie, nous rendre espoir et nous sauver
Lorsque nous chantons ce chant, nous associons notre voix à celle
de nos ancêtres, et surtout celles des hommes et des femmes de l’Ancien
Testament.
Les Hébreux avaient une particularité parmi tous les peuples
de la terre : les cris de souffrance et les larmes n’ont jamais totalement
étouffé leur foi. Au milieu de ce peuple, parfois durement persécuté, il y a
toujours eu une petite lumière d’espérance : la foi, la foi en Dieu,
scintillante comme une étoile dans la nuit.
Cette foi a été proclamée par les patriarches, Abraham, Isaac et
Jacob, par les prophètes, Moïse, Elie, Ézéchiel, Samuel et bien d’autres, et
par de nombreux justes, hommes et femmes : des rois, des simples, des riches,
des pauvres, des bonnes gens et des pécheurs, et même des prostituées.
Tous avaient une foi si grande en Dieu, qu’avant même la venue du
Sauveur, ils se réjouissaient déjà de sa naissance.
2.
Aujourd’hui
s’est levée la lumière, c’est la lumière du Seigneur
Et puis, un jour, à l’improviste, sans préavis, dans une douce nuit
d’hiver, le Sauveur est né.
Avant même de pouvoir parler, sa simple présence était déjà une
révolution.
Car si Dieu avait envoyé son Fils sur la terre, comme un Dieu fait
homme, cela voulait dire que, malgré tous nos péchés, nos divisions, et nos
manques d’amour, Dieu lui nous aime toujours, éternellement. Et alors que nous
étions tentés de haïr notre univers et même notre corps, Dieu a poussé son
amour pour nous, ses créatures, à se faire chair de notre chair. Nous sommes aimés
de Dieu et notre corps humain est saint. Et si Dieu a fait le chemin qui va du
ciel à la terre, alors, c’est que le chemin qui va de la terre au ciel est
ouvert. C’est Noël.
On amène l’enfant Jésus dans la
crèche.
3.
Douce
nuit ! Sainte nuit ! Dans les cieux l’astre luit.
Un tel événement, que le Fils de Dieu se soit fait homme, pour que tout
homme réconcilié avec Dieu puisse retrouver le chemin du ciel, un tel
événement, ne pouvait pas rester le secret de Marie et Joseph. Il concernait
tous les hommes de la terre et toutes les générations jusqu’à la fin des temps.
C’est pourquoi, puisqu’il n’y avait pas encore d’apôtre pour annoncer
la bonne nouvelle aux hommes, les Anges s’en chargent. Et ils chantent la
gloire de Dieu. C’est étonnant : il y a une parenté entre les baptisés et
les anges : tous chantent la gloire de Dieu et annoncent sa bonne
nouvelle. Nous sommes des « anges humains ».
4.
Les anges dans
nos campagnes, ont entonné l’hymne des cieux
Nous le savons bien, les bergers qui sont dans les champs sont les
descendant des Hébreux. Ils travaillent : ils gardent les moutons, de jour
et de nuit, ne comptant pas leur peine. Mais aussi, ils regardent les
étoiles : ils veillent et ils espèrent. Ils sont comme nous, en somme.
L’annonce des anges va les mettre en route et tous se retrouvent
dans cette grotte à peine éclairée, dans l’intimité d’une famille, contemplant
l’enfant divin qui vient de naître. Il n’y a presque rien à voir, mais
pourtant, avec les yeux de la foi, on voit dans cet enfant « l’agneau
de Dieu, celui qui enlève le péché du monde » : Dieu fait homme.
Ce soir, nous qui sommes ici, nous sommes les bergers et nous sentons que, dans
cette atmosphère de Noël, nous sommes environnés de mille anges divins qui
veillent sur cet enfant, qui est notre espérance et notre Dieu.
5.
Entre le bœuf
et l’âne gris
Nous qui sommes chrétiens, nous le savons : l’histoire de
Jésus ne s’arrête pas à la crèche : elle ne fait qu’y commencer. Jésus est
comme une graine plantée en terre. Il va grandir. Il va se mettre à annoncer le
Royaume des Cieux. Il va guérir les malades, pardonner aux pécheurs, et même
redonner vie à des morts. Cependant, le Fils de Dieu n’est pas le bienvenu dans
le territoire des puissants de ce monde : ils vont le juger et le mettre à
mort par crucifixion. Jésus va mourir.
Mais de la même manière qu’il avait tracé le chemin qui va du ciel
à la terre, Jésus va ouvrir la voie qui mène de la mort à la vie. Entraînant
avec lui dans son ascension tous les défunts, à commencer par Adam et Ève qui
dormaient dans les profondeurs de la terre, il va les conduire, comme
couronnement de leur espérance et de leur foi, jusqu’à la gloire du ciel. Et
nous aussi, vivants ou morts, nous attendons ce jour de délivrance et de grand
bonheur. C’est pourquoi, Noël est déjà l’annonce de la joie de Pâques. C’est
fête en cette nuit !
6.
Il est né le
divin enfant, jour de fête aujourd’hui sur terre