jeudi 27 avril 2017

23 avril 2017 - ANGIREY - 2ème dimanche de Pâques - Année A

Ac 2, 42-47 ; Ps 117 ; 1P, 3-9 ; Jn 20,19-31
Chers frères et sœurs,

Depuis son entrée à Jérusalem, le dimanche des Rameaux, jusqu’à sa résurrection, à Pâques, nous avons suivi Jésus pas à pas. Chronologiquement, ce sont les saintes femmes qui, les premières, ont constaté un problème au tombeau de Jésus. Là, un ange leur est apparu pour leur annoncer sa résurrection. Immédiatement, elles ont prévenu les Apôtres. Pierre et Jean se sont précipités à leur tour au tombeau. En voyant les linges tombés à plat sur eux-mêmes, Jean a cru. Pierre est resté sceptique.
Après leur départ, Marie-Madeleine a bénéficié d’une apparition de Jésus. Mais les disciples n’ont pas voulu la croire. Pendant que deux d’entre eux sont partis à Emmaüs, pleins d’interrogations, d’après saint Paul, saint Pierre a bénéficié à son tour d’une apparition. Le soir venu, nous les retrouvons tous réunis au Cénacle. Nous pouvons imaginer sans peine l’effervescence dans les esprits : que faut-il croire ?

C’est alors que Jésus apparait. Sa première parole est « La paix soit avec vous ». C’est très important. En effet, la dernière fois que Jésus et ses disciples étaient ensemble, au jardin des Oliviers, ceux-ci l’ont abandonné à son sort et se sont enfuis. Il aurait pu les juger, les condamner comme des traîtres. Mais non : « La paix soit avec vous ». C’est pour cette parole de pardon que l’on appelle ce dimanche, le dimanche de la Miséricorde.
La seconde parole de Jésus est tout aussi importante : « La paix soit avec vous ; De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ». L’évangélisation, fruit du pardon accordé par Jésus à ses disciples, est l’annonce de ce pardon désormais offert à tous les hommes. La force et la joie de l’évangélisation trouvent leur racine dans ce pardon de Jésus. Souvenez-vous de saint Paul sur le chemin de Damas : lui qui était persécuteur de chrétiens est devenu, grâce au pardon de Jésus pour lui, l’apôtre inépuisable que nous connaissons. Pour Paul, évangéliser, c’est rendre grâce à Dieu, dans la joie et sans limite de générosité, pour le merveilleux pardon qu’il a reçu.
Mais dans le groupe des disciples, il manquait Thomas. Thomas est un homme juste et généreux, et aussi un homme qui a besoin de choses concrètes pour comprendre et diriger son action. Il a besoin de voir pour croire. On peut imaginer qu’il a passé une semaine difficile… au milieu des autres apôtres qui, eux, ont vu Jésus vivant ! C’est alors que, le dimanche suivant, Jésus apparaît de nouveau. Bien qu’il soit passé à travers les murs, comme il est passé à travers le linceul, Jésus invite Thomas à le toucher : il n’est pas un fantôme. Il a son corps, qui a des propriétés particulières certes, mais qui est un corps réel. D’ailleurs, saint Luc dit que Jésus a aussi mangé un poisson grillé devant ses disciples. On imagine saint Thomas bouche bée. Jésus lui dit : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ». Cette parole est importante : elle indique que c’est Jésus qui fait de Thomas un croyant. Jésus est la source de la grâce qui donne la foi. Alors Thomas est libéré : il s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». Bientôt, il annoncera l’Evangile de la résurrection de Jésus en Orient, aux Indes et jusqu’en Chine.

Chers frères et sœurs, saint Jean nous a donné le secret de l’évangélisation. L’annonce de la résurrection de Jésus est le fruit de son pardon. Celui qui est pardonné – comme l’aveugle qui retrouve la vue ou le grabataire qui se remet à marcher – est alors rempli de joie. C’est la joie qui donne force à son témoignage. Il ne s’agit donc pas de justifier par des tas d’arguments la résurrection de Jésus, mais d’annoncer simplement le fait : « Jésus était mort, et maintenant il est vivant. J’étais pécheur et maintenant je suis pardonné. J’étais malade et maintenant je suis guéri. J’étais triste et maintenant je suis rempli de joie ». Ensuite, pour les gens qui écoutent l’annonce de la résurrection, leur renaissance dans la foi appartient à eux et à Dieu. C’est leur secret. Si Jésus décide qu’ils deviennent croyants, il leur donnera sa grâce. Eux sont libres de croire ou de refuser de croire.
Il est remarquable que l’évangélisation n’est pas simplement une activité individuelle. Elle est aussi une activité communautaire. Le groupe des Apôtres qui suivait Jésus l’avait abandonné. Il se réunissait ensuite dans la tristesse et la peur. Mais avec Jésus vivant au milieu d’eux, ils éclatent de joie. Dès lors, nous dit saint Luc, l’Eglise est rayonnante : elle est assidue à l’enseignement des Apôtres et à la charité fraternelle, par le partage des biens. Elle célèbre quotidiennement l’eucharistie et participe aux prières au Temple. Et c’est ainsi que « Chaque jour, le Seigneur, leur adjoignaient ceux qui allaient être sauvés », c’est-à-dire les baptisés. Encore une fois, à partir du témoignage de l’Eglise, c’est le Seigneur lui-même qui convertit les cœurs.

Seigneur, donne-nous ton pardon et ta paix, afin que rayonnants de joie et de charité, nous annoncions ton nom avec assurance. Alors, par ta grâce, tu pourras faire grandir ton Eglise. Le monde en a besoin. Amen.

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