Gn 1,1
– 2,2 ; Ps 103 ; Ex 14,15 – 15,1a ; Ex 15 ; Is 55,
1-11 ; Is 12 ; Mt 28,1-10
Chers
frères et sœurs,
C’est dans la nuit, sous les étoiles, que
Marie-Madeleine et l’autre Marie, la femme de Cléophas, se rendent au tombeau
de Jésus. Avec notre Dieu, la vie commence toujours par une petite lumière dans
la nuit, qui devient une lumière éblouissante, avant de se répandre dans tout
l’univers comme la Création, ou comme l’Evangile, qui est annoncé jusqu’au bout
du monde. La résurrection, c’est comme le big-bang de la création, c’est un
événement similaire dont Dieu est l’auteur. Voilà pourquoi nous avons lu le
livre de la Genèse.
Devant l’explosion de la lumière de la
résurrection et l’apparition de l’ange, les gardes sont pétrifiés de peur. Les
femmes aussi, mais l’ange leur dit : « Soyez sans crainte, venez voir l’endroit où il reposait ».
Face à l’événement de la résurrection il y a deux options : ou bien on ne
croit pas et on reste pétrifié, ou bien on reçoit de Dieu la grâce de la foi –
et même si on a encore des doutes, on est déjà rempli de joie. Cette séparation
entre incroyants et croyants, c’est celle de la Mer rouge : ceux qui
restent empêtrés dans les eaux de la mer et de la mort, et ceux qui sont
libérés par la force de Dieu pour marcher vers la terre promise, vers le
Royaume des cieux dans la joie. Le baptême dans les eaux réalise ce passage de
la mort à la vie.
Les femmes reçoivent une mission de la part
de l’ange : « Allez dire à ses
disciples : « Il est ressuscité d’entre les morts et voici qu’il vous
précède en Galilée ; là vous le verrez ». Et lui-même dit qu’il
avait reçu une mission : « Voilà
ce que j’avais à vous dire ». Toute personne qui est témoin de la
lumière de Dieu et qui est porté par la grâce de Dieu, reçoit une mission. C’est
ce que Dieu avait dit au prophète Isaïe en parlant de Jésus lui-même :
« Ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qu’il me plaît, sans
avoir accompli sa mission ». Cela veut dire que tous les baptisés dans
l’eau et qui sont habités par la grâce de Dieu ressemblent à Jésus, aux femmes
et à l’ange : ils sont chargés, de la part de Dieu, d’apporter au monde la
bonne nouvelle du Royaume des cieux, la bonne nouvelle de la lumière de la
résurrection.
Saint Paul nous dit dans sa lettre aux
Romains, que tous ceux qui sont baptisés sont unis à Jésus : « Si nous avons été unis à lui par une mort
qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui
ressemblera à la sienne ». Dans les eaux du baptême, nous avons été
libérés du péché, et par l’Esprit Saint nous vivrons avec Jésus, dans sa
lumière.
Chers frères et sœurs, vous allez me dire.
Qu’est-ce qui me garantit que la résurrection de Jésus, c’est vrai ? Si on
la soumettait à un référendum populaire, il est assez probable aujourd’hui en
France que 95% de gens voteraient contre. Alors je vous donne trois arguments.
Le premier est qu’il est impossible que cette
histoire de résurrection ait été inventée par les Apôtres. Ils n’y avaient
strictement aucun intérêt, encore moins que nous aujourd’hui, puisque eux
risquaient la mort. Pour l’instant en France, nous, nous ne risquons souvent
que le ridicule. Mais même le ridicule, nous avons du mal à l’assumer… Alors,
face à la mort, les Apôtres étaient vraiment déterminés.
Le second argument justement, est que ce
témoignage des Apôtres s’est transmis au cours des âges avec une fidélité qui
dépasse les seules capacités humaines. Souvenez-vous des persécutions, des
catacombes, de la Révolution, des camps en Pologne et en Sibérie. Et même,
voyez les persécutions d’aujourd’hui : sur les plages de Lybie, dans les
villages chrétiens autour de Mossoul, au Pakistan, en Syrie, au Kosovo, au
Nigéria, au Soudan, en Egypte, et même en France, près de Rouen. Le second
argument de la puissance de la résurrection, ce sont tous les martyrs et tous les
saints du ciel qui nous ont transmis la foi, et qui sont aujourd’hui dans la
lumière de Dieu.
Le troisième argument, c’est nous : le
simple fait que nous soyons là, concrètement, pour célébrer Pâque dans cette
église de Vellexon. Nous sommes aussi miraculeux que la résurrection de Jésus.
Nous sommes dans les 5% du référendum. En fait, presque malgré nous, nous
sommes les Apôtres, les martyrs et les saints du XXIème siècle, tous petits
comme une étoile dans le ciel, mais porteur d’une lumière qui va éblouir et
transformer le monde.
Alors, chers frères et sœurs, notre mission
est la même que celle de l’ange ou des femmes. Nous avons juste à dire aux 95%
de gens qui ne sont pas là : « Il
est ressuscité d’entre les morts » et « Voilà ce que j’avais à vous dire ». Et c’est tout. On ne peut
pas faire plus simple. Amen.