mercredi 19 avril 2017

16 avril 2017 - MEMBREY - Saint jour de Pâques - Année A

Ac 10,34a.37-43 ; Ps 117 ; Col 3,1-4 ; Jn 20,1-9

Chers frères et sœurs,

Saint Jean nous rapporte la présence de Marie Madeleine au tombeau de Jésus. Qui est cette femme ? En réalité, nous savons peu d’elle. Saint Luc nous dit qu’elle fut libérée par Jésus de sept démons, c’est-à-dire qu’elle avait été tout entière possédée. Et depuis cette libération, elle s’est attachée à son Sauveur jusqu’à le suivre dans ses pérégrinations. Elle a manifestement rejoint le groupe des femmes dévouées et fortunées qui soutenaient Jésus et ses disciples dans leur mission.
C’est ainsi que nous la retrouvons au pied de la croix, avec Marie, Mère de Jésus, Marie, femme de Cléophas – un des deux disciples d’Emmaüs et frère de saint Joseph – et la sœur de Marie, Mère de Jésus, que l’on ne connaît pas autrement. Vraisemblablement, Marie Madeleine a voulu et a trouvé la force de rester le plus près possible de Jésus, jusque dans sa passion.

Saint Jean nous dit qu’elle est venue au tombeau de grand matin, alors qu’il faisait encore nuit. Les autres évangélistes précisent qu’il y avait d’autres femmes avec elle : Marie femme de Cléophas, Salomé, la mère des Apôtres Jacques et Jean, et Jeanne, femme de Chouza, l’intendant du Roi Hérode. Marie-Madeleine est certainement la plus jeune : c’est elle qui court prévenir Pierre et Jean que le tombeau a été ouvert.
Lorsque Pierre et Jean arrivent, ils constatent que les linges sont posés à plat. Il s’agit du linceul qui avait enveloppé Jésus. En le voyant Jean croit immédiatement. Pierre demeure circonspect. Il lui faudra une apparition de Jésus pour qu’il croie vraiment.
Après leur départ, à son tour Marie Madeleine entre dans le tombeau et voit deux anges qui lui demandent : « Pourquoi pleures-tu ? ». Elle leur répond : « C’est qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis ». A ce moment derrière elle se présente un homme qu’elle prend d’abord pour le jardinier et qui lui redemande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? ». Elle lui demande si c’est lui qui a emporté Jésus : « Dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’enlèverai ». L’attachement de Marie Madeleine à Jésus est tel qu’elle irait le chercher n’importe où. Mais à ce moment-là l’homme lui dit : « Marie ». Elle reconnaît immédiatement Jésus et lui répond : « Rabbouni ! », ce qui se traduit par : « Maître très cher », en araméen. Elle se précipite alors à ses pieds. Il est obligé de lui dire : « Cesse de me toucher, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ».

Pourquoi Marie-Madeleine est-elle donc la première à voir Jésus ressuscité, avant même tous les Apôtres ? Alors qu’elle était au départ une femme toute envahie de démons ? Parce qu’elle aime tellement Jésus qui l’a sauvée de son esclavage, que son cœur, devenu pur, est tout prêt à accueillir le don de Dieu. Certainement, l’impossibilité de retenir Jésus est pour elle une douleur, mais qui est négligeable en regard de la joie de le savoir vivant, et vivant pour l’éternité.

Pourquoi savons-nous que cette histoire est vraie ? Parce qu’il est impossible en Orient à cette époque qu’un témoignage d’une telle importance soit accordé à une femme. Jamais une femme n’aurait dû passer avant les Apôtres dans l’honneur d’être le premier témoin de Jésus ressuscité.

C’est donc que pour entrer dans la foi, le chemin de Marie Madeleine est le plus sûr : être remplis de gratitude pour l’amour et la grâce de Dieu à notre égard, et ce d’autant plus si l’on a été un grand pécheur ; être fidèle dans notre attachement à lui, même lorsqu’il est totalement humilié – et nous avec lui. Persévérer encore, jusqu’à vouloir le toucher en payant de sa personne. La foi n’est pas qu’une question d’idée, elle est aussi charnelle, physique.

Chers frères et sœurs, les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie sont des moyens, pour Jésus vivant, de nous faire miséricorde pour nos péchés, de nous fortifier pour lui être fidèle, et même de nous permettre d’être en communion, physiquement, avec lui. Finalement, baptême, confirmation et eucharistie nous font passer par le même chemin que Marie Madeleine ; puissions-nous donc en étant fidèles aux sacrements qui nous font vivre avec Jésus, et avec la grâce de Dieu, de devenir à notre tour des apôtres, des témoins indéfectibles de la résurrection de Jésus, dès maintenant et tous les jours de notre vie. Amen.

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