Ap
7,2-4.9-14 ; Ps 23 ; 1Jn 3,1-3 ; Mt 5,1-12a
Chers
frères et sœurs,
Grâce au témoignage des Apôtres, qui s’est
transmis à travers les siècles jusqu’à nous, nous savons que Jésus, qui est
Dieu fait homme, est ressuscité : il est vivant, maintenant. La résurrection
de Jésus n’est pas une croyance imaginaire, c’est un fait, historique, dont les
Apôtres sont les témoins directs. Ce témoignage, ils l’ont transmis par les
Evangiles et par l’Eglise, parfois jusqu’au sang.
Parce que Jésus, qui était mort, est vivant
maintenant, nous savons aussi que tous ceux qui sont morts dans son amour sont
aussi vivants avec lui, maintenant. Ainsi, nous pouvons nous adresser à eux.
Eux, ils peuvent prier le Seigneur pour nous. Ils peuvent nous aider, nous
protéger. Nous pouvons aussi les prendre pour modèle, apprendre d’eux, de la
manière dont ils ont vécu, comment ils ont aimé Dieu, pour entrer à notre tour
dans l’amour de Dieu et vivre, vivre heureux, avec eux et avec Dieu, dès
maintenant et pour toujours.
En fait, vivre avec Jésus et avec tous les
saints, c’est vivre dans une grande famille. La foi chrétienne est une foi
familiale. Un chrétien est toujours entouré par une grande foule, cette grande
foule immense dont parle saint Jean, de toutes tribus, peuples et langues, de
tous les saints, entourée par tous les anges et tous les archanges. Et ce n’est
pas une foule anonyme : c’est Pierre, c’est Jean, c’est David, Lucie,
Jeanne, Martin, Marc, Madeleine, Antoine, Eloi… c’est Marie, Michel… C’est cela
la gloire de Dieu : la grande assemblée, la grande famille des vivants.
C’est à la messe que nous ressentons le plus
fortement la présence des saints. D’abord parce qu’on voit leur représentation,
en image ou en statue, dans l’église. Nous entendons aussi leurs noms, dans les
lectures ou dans les prières, quand c’est le jour de leur fête, ou mieux
encore, lorsqu’on chante la grande litanie des saints lors de la nuit de Pâques,
lors de l’ordination d’un évêque, d’un prêtre ou d’un diacre, ou lorsque l’on
célèbre un baptême.
Nous ressentons leur présence à la messe, aussi
parce que, depuis notre baptême, nous-mêmes nous sommes des saints, et, lorsque
nous nous réunissons pour célébrer l’Eucharistie, nous-mêmes nous sommes la
grande assemblée qui vient de tous les bourgs, villages et hameaux, se réunir
autour de l’autel, qui est ici-bas le trône de l’Agneau. La messe c’est le ciel
sur la terre.
Et enfin nous ressentons la présence des
saints lorsque nous communions à Jésus, parce que par lui, avec lui, en lui,
nous sommes réellement en communion, à ce moment, avec tous les saints du ciel
et de la terre.
Comment devenir des saints ? Comment
vivre en communion avec eux ? Saint Jean nous l’a dit : c’est vivre
dans l’amour de Dieu.
C’est d’abord comprendre que Dieu nous aime.
Il nous aime chacun plus que tout au monde. C’est lui qui fait que nous
existons. Il nous donne la vie.
Ensuite, ayant bien observé que, par notre
liberté, nous nous éloignons parfois ou souvent de lui, pour notre malheur, il
n’a pas voulu nous laisser dans la tristesse. C’est la déclaration d’amour des
béatitudes : Dieu voit les pauvres de cœurs, ceux qui pleurent, ceux qui
sont doux, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs
purs, les artisans de paix, ceux qui sont persécutés pour la justice, ceux qui
sont insultés, persécutés, ou salis parce qu’ils aiment Jésus. Dieu les voit tous,
et il leur annonce le bonheur.
C’est pour cette raison que lui-même, Dieu,
s’est fait homme, pour que nous, les hommes, nous puissions retrouver la voie
de l’amour de Dieu qui est notre bonheur. Voilà une deuxième preuve de son
amour : Dieu a donné sa vie pour nous, pour que nous ayons la vie
éternelle, dans son amour.
Chers frères et sœurs, par le témoignage des
Evangiles et de l’Eglise, nous savons que Jésus est vivant, entouré de tous les
anges et de tous les saints. La porte d’entrée dans cette communion d’amour, c’est
reconnaître d’abord l’amour immense que Dieu a pour nous et, avec l’aide de sa
grâce, lui donner en retour tout l’amour dont nous sommes capables, par le don
de nous-mêmes, dans la prière d’action de grâce et dans le service de notre
prochain. Voilà le chemin des chrétiens, voilà le chemin des saints. Amen.