dimanche 13 novembre 2016

13 novembre 2016 - GY - 33ème dimanche TO - Année C

Ma 3,19-20a ; Ps 97 ; 2Th 3,7-12 ; Lc 21,5-19

Chers frères et sœurs,

Jésus a prononcé ces paroles après être monté à Jérusalem assis sur un ânon, acclamé par les gens des rameaux à la main, après avoir chassé les marchands du Temple et renversé leurs comptoirs. Il a prononcé ces paroles, peu avant son dernier repas avec ses disciples, juste avant sa Passion. Jésus sait déjà qu’il va être arrêté, jugé, et condamné à mort.

C’est la raison pour laquelle ses propos sont terrifiants. Car vous vous souvenez qu’il a établi un parallèle entre le Temple et son propre corps. Oui, bientôt, celui-ci sera détruit. Et lorsque Jésus dresse la liste de ce qui arrivera à ses disciples, en réalité il prophétise ce qu’il lui arrivera à lui : vous serez détestés, vous serez trahis par vos frères, vous comparaîtrez devant des rois et des gouverneurs, vous serez mis en prison, on portera la main sur vous et on vous persécutera. Tout cela est arrivé à Jésus durant sa Passion.

En réalité, la persécution et la fin du monde qu’annonce Jésus a déjà eu lieu dans son propre corps lors de sa Passion et de sa mort. Il nous enseigne que ce qui lui est arrivé à lui, arrivera un jour à ses disciples et au monde, parce que ses disciples sont son corps et parce que, depuis qu’il a pris chair de la Vierge Marie, tout l’univers entier est aussi lié à son devenir. Il y a un lien spirituel et physique entre Jésus et ses disciples, entre Jésus et tout l’univers. Ce qui arrive à l’un arrive aux autres, ce qui concerne les hommes et le monde concerne aussi Jésus, en permanence.

Cependant un chrétien ne peut oublier la parole de Jésus : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai ». Oui le Temple du corps de Jésus a été détruit, mais il est ressuscité et il est vivant aujourd’hui. De même, les persécutions conduisent à la mort du corps, mais elles ouvrent aussi, avec la grâce de Dieu, à une vie totalement nouvelle. Aussi bien, la fin du monde annoncé par Jésus n’est-elle pas une impasse, mais une création nouvelle qui fait naître un univers nouveau, un corps nouveau de ressuscité, dans lequel se trouvent tous les vivants.

Le prophète Malachie nous annonce ce jour de renaissance comme une fournaise pour les arrogants et les impies, et comme une guérison pour ceux qui craignent le Nom du Seigneur. Les rayons du soleil levant sont brûlants pour les orgueilleux, mais réconfortants pour les humbles qui aiment Dieu et qui lui demeurent fidèles jusqu’au bout. Nous voyons bien que ce soleil qui brûle, ou qui réchauffe le cœur, est l’amour du Seigneur lui-même : son Esprit Saint. Les méchants le craignent, les croyants l’attendent avec impatience. Cet amour a déjà été donné à la Pentecôte, et il habite le cœur de ceux qui aiment Dieu.

Chers frères et sœurs, la Passion, la Croix et la Résurrection de Jésus sont déjà le commencement de la fin du monde et la naissance du monde nouveau. Par notre baptême, par le sacrement de la confirmation, avec Jésus, nous sommes nous-mêmes morts au monde ancien et déjà nés dans le monde nouveau : nous avons reçus l’Esprit du Seigneur. Nous lui appartenons. Aussi n’avons-nous rien à craindre des prophètes de malheur. Il nous appartient d’annoncer cette bonne nouvelle et d’attendre, comme des veilleurs fidèles, qu’au bout de la nuit se lève le soleil, et qu’enfin réunis dans la gloire de Dieu, avec la Bienheureuse Vierge Marie et tous les saints, nous chantions éternellement notre bonheur d’être des vivants pour l’éternité.

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