lundi 28 mars 2016

25 mars 2016 - VELLEXON - Vendredi Saint - Passion du Seigneur - Année C

Is 52,13 à 53,12 ; Ps 30 ; Hb 4,14-16 ; 5,7-9 ; Jn 18,1 à 19,42

Chers frères et sœurs,

Saint Jean avait 22 ans, quand il a assisté à la Passion de Jésus. Tout ce que nous avons entendu, il l’a vu, et il l’a écrit pour nous aujourd’hui. L’Evangile de saint Jean a la particularité d’être en même temps le plus profond spirituellement et en même temps le plus proche de la réalité historique. Parce que saint Jean a écrit ce qu’il a vu.
Grâce à lui, nous suivons pas à pas Jésus en sa Passion. Au début, il y a cette rencontre entre Jésus et les gardes : « Qui cherchez-vous ? » « Jésus, le Nazaréen », Lorsque Jésus répond « C’est moi, je le suis » ces hommes reculent et tombent à terre. Parce que « Je suis » est le Nom de Dieu. « Je suis qui je suis » avait dit Dieu à Moïse, au Mont Sinaï. Jésus est Dieu. Les gardes viennent arrêter Dieu.

Dieu dérange dans notre monde. Il n’est pas le bienvenu. Il perturbe nos affaires et nous rappelle trop qui nous sommes. Et en plus, quand on s’aperçoit que Dieu n’est qu’innocence et bonté, doux comme un agneau, sa lumière devient éclatante : soit on le déteste, soit on se jette dans ses bras.
Aujourd’hui, c’est le jugement de Dieu. Il y a les accusateurs, il y a les traîtres et les lâches et il y a les témoins impuissants. Le jugement de Dieu est en même temps le jugement des hommes. Chacun est obligé de choisir son camp.
Nous, nous sommes chrétiens. La question n’est pas de savoir ce que nous aurions fait, à l’époque, si nous avions été présents, mais elle est de savoir ce que nous faisons maintenant.

En vérité, Jésus vit toujours sa Passion à travers son Corps qu’est son Eglise. Il suffit d’écouter les hommes autour de nous pour nous rendre compte que Eglise de Jésus est moquée, accusée, jugée, et dans certains pays frappée et persécutée à mort. Certains ne se cachent pas pour dire qu’ils souhaitent son humiliation et sa disparition.
Chers frères et sœurs, l’Eglise de Jésus c’est le Corps de Jésus. Et l’Eglise c’est nous, les baptisés, lorsque nous communions au Corps et au Sang de Jésus. A travers son Eglise, Jésus ne cesse pas de souffrir la Passion, à cause du péché parfois dramatique de ses membres, et parce qu’il continue d’être frappé par les coups de ceux qui le détestent.

Alors, dans quel camp sommes-nous ? Honte d’être chrétien aujourd’hui ? Peur de se dire chrétien devant des servantes de grand-prêtres ? « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? ». Simon-Pierre répondit : « Non je ne le suis pas ». « Non, je ne le suis pas ». « Non, je ne le suis pas ». Et le coq chanta.
Chers frères et sœurs, nous ne sommes pas plus grands que saint Pierre. Nul ne sait ce qu’il dirait, ce qu’il ferait, s’il était moqué en public ou persécuté. Et je pense particulièrement aux enfants. Aujourd’hui, il est difficile à un enfant d’assumer d’être chrétien au milieu de ses camarades. La responsabilité des adultes en est d’autant plus grande. Et nous voyons bien combien nous sommes faibles et finalement pas très courageux. En réalité, nous sommes comme les disciples : dès que la pente monte un peu, on descend du vélo.

Jésus n’a jamais condamné ses disciples, ni même ses accusateurs et ses bourreaux. Sur la Croix il a eu cette prière pour tous : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Et lors de ses apparitions, sa première parole pour ses disciples a été : « La paix soit avec vous ». Jésus nous aime à en mourir. Jusqu’à en mourir sur une Croix. Par pur amour gratuit pour nous. Jésus est la miséricorde de Dieu. Il est le Dieu de miséricorde infinie.

Chers frères et sœurs, la Croix de Jésus n’est donc pas un signe de mort. Parce que Jésus est ressuscité et qu’il est vivant maintenant, elle est devenue un signe de victoire sur la mort. La croix est le bâton de Moïse qui ouvre en deux la Mer Rouge. Elle est la clé qui nous ouvre le Paradis. Elle est l’arbre de vie éternelle. Elle est la preuve de l’amour de Dieu pour tous les hommes.

La Croix est le signe des chrétiens, de ceux qui aiment Dieu. Soyons fiers de la Croix de Jésus et demandons-lui la force de l’être toujours, dans toutes les circonstances de notre vie. Amen.

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