Is 43,16-21 ; Ps 125 ; Ph
3,8-14 ; Jn 8,1-11
Chers frères et sœurs, les enfants,
Nous
sommes au Temple de Jérusalem, avec Jésus. Il est là, assis, avec beaucoup de
gens autour de lui, et saint Jean, qui observe attentivement la scène. Jésus
est en train d’enseigner : il fait le catéchisme.
Or
voilà que des scribes et des pharisiens lui amènent une femme adultère. Une femme
adultère, c’est une femme qui trompe son mari pour aller vers un autre homme.
Mais il existe aussi malheureusement des hommes adultères, qui ne sont pas
fidèles, et qui vont avec une autre femme.
Pourquoi
saint Jean nous raconte-t-il cette histoire de femme adultère ? Pourquoi
est-elle importante pour lui ? Parce que la relation qui existe entre Dieu
et nous est une relation d’amour et de fidélité, comme dans un mariage entre un
homme et une femme. Dieu a fait alliance d’abord avec les Juifs par les
Patriarches et les Prophètes, et ensuite avec nous par Jésus. Depuis que nous
sommes baptisés, nous sommes comme mariés avec Dieu.
C’est
pourquoi, quand on trompe Dieu en allant vers des faux dieux, on est adultère :
on brise l’alliance. Le péché, c’est cela : c’est quand on est infidèle à
Dieu. Par exemple quand nous tournons le dos à Dieu en nous imaginant pouvoir
vivre sans lui, plutôt que d’être heureux en le remerciant pour l’amour et la
vie qu’il nous donne tous les jours.
Donc
cette femme qui est amenée à Jésus est une femme adultère. Elle nous ressemble
tous, quand nous préférons aller nous amuser plutôt que d’être fidèles à
l’amour de notre Dieu. Alors que fait Jésus ? Nous savons qu’il est assis dans le Temple :
il est dans la position du juge. Il va donc porter un jugement. Et que fait-il
par deux fois ? Il écrivait sur la terre. Le verbe grec employé par saint Jean
pour dire « il écrivait » est le même qui était employé dans l’Ancien
Testament pour dire que Dieu écrivait sur les Tables de la Loi de Moïse. Cela
veut dire que Jésus est le même Dieu que celui qui a écrit les Tables de la Loi,
et donc que son jugement sera un jugement divin. Ce sera le jugement de Dieu.
Alors
quel est le jugement ? Aux accusateurs, Jésus dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il
soit le premier à lui jeter une pierre ». Et à la femme : « Personne ne t’a condamnée ? Moi non
plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus ».
Le jugement
de Jésus est donc celui-ci : l’amour de Dieu est plus fort que le péché.
Aux accusateurs, il dit : vous aussi vous êtes des pécheurs. Si vous ne
pouvez pas pardonner à cette femme, qui pourra vous pardonner vos péchés à
vous ? Si vous espérez que Dieu pourra vous pardonner un jour, alors cette
femme peut aussi être pardonnée par lui. Et à la femme : Tous les hommes
sont pécheurs et il n’y a que Dieu qui a la puissance de pardonner. Hé bien moi
qui suis Dieu – dit Jésus – je te pardonne, parce que mon amour pour toi est
plus fort que ton péché. Et il ajoute : « désormais ne pèche plus ». En effet, il sait qu’elle ne pourra
jamais plus pécher contre lui, parce qu’elle ne pourra jamais oublier qu’elle lui
doit sa vie. Elle était condamnée à mort à cause de son péché ;
maintenant, grâce à l’amour de Jésus, elle peut vivre à nouveau. Toute sa vie
elle gardera dans son cœur, dans une immense reconnaissance, un très grand
amour pour Jésus. Maintenant, l’alliance est réparée par l’amour miséricordieux :
elle est restaurée pour toujours.
Cette
femme, c’est l’Eglise, c’est nous tous, quand nous avons compris que Jésus est
venu nous montrer qui est vraiment Dieu. Dieu est le Dieu d’amour qui déteste
le péché mais qui aime le pécheur. Il est venu pour que le pécheur comprenne
que Dieu veut lui pardonner ses infidélités et le faire revivre pour une vie
éternelle. C’est cela l’Evangile.
C’est
pourquoi saint Paul dit que tout est « ordures » en comparaison
de la connaissance de Jésus, de la connaissance de son amour. Et qu’il n’a
qu’une hâte, celle de pouvoir éprouver la puissance de la résurrection de
Jésus : la puissance de lumière et de vie éternelle de l’amour de Dieu.
Chers
frères et sœurs, les enfants, cette puissance de lumière et de vie éternelle de
l’amour de Dieu nous est donnée dans la communion. Nous devrions être écrasés de
honte et de reconnaissance en recevant la communion, comme la femme adultère
l’a été en recevant tout en même temps le pardon et l’amour de Jésus. Amen.