Gn 1,1 à 2,2 ; Ps 103 ; Gn 22,
1-18 ; Ps 15 ; Ex 14,15 à 15,1a ; Ex 15 ; Rm 6,3b-11 ;
Ps 177 ; Lc 24,1-12
Chers frères et sœurs, les enfants,
Dieu
s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. Dieu s’est fait homme :
c’est Noël. L’homme qui devient Dieu : c’est Pâques. Les deux fêtes de
Noël et de Pâques se répondent l’une à l’autre.
D’ailleurs,
regardez. A Noël, Jésus était couché dans des langes, dans une mangeoire, dans
une grotte. Marie et Joseph étaient là, mais aussi les anges. Puis il y a eu la
visite des trois Rois-mages, avec de l’or, de l’encens et de la myrrhe, et puis
les bergers et une multitude de moutons.
A
Pâques, au tombeau, Jésus aussi est couché dans des linges, dans un tombeau.
Marie était au pied de la croix et c’est Joseph d’Arimathie qui a fait
ensevelir Jésus. Ce matin, il y a aussi les anges, et puis la visite des trois
saintes femmes : Marie-Madeleine, Jeanne et Marie mère de Jacques. Elles
apportent des aromates. Et après les femmes viendront les Apôtres, les pasteurs
de l’Eglise, et avec eux une multitude de disciples de Jésus.
Voyez
comment se ressemblent la nuit de Noël et la nuit de Pâques. Parce que dans les
deux cas, il s’agit d’une naissance. A Noël, Jésus est né dans le monde des
hommes. A Pâques, il est rené dans le Royaume des cieux. Avec une nouveauté.
Quand
Jésus s’est fait homme, il n’a jamais cessé d’être Dieu, même si cela ne se
voyait que par moments. Mais la nouveauté c’est que quand il est rené dans le
Royaume des cieux, il ne cesse pas non plus d’être un homme. Et cela se voit de
temps en temps, notamment quand Jésus apparaît à ses disciples. La grande
nouveauté, frères et sœurs, les enfants, c’est que s’il est possible, grâce à
Jésus, d’être un homme dans le Royaume des cieux, alors c’est que cela est
possible pour nous aussi. Un jour, nous serons comme Jésus : dans un corps
de lumière.
Tout
à l’heure, nous sommes entrés dans l’église alors qu’elle était dans le noir.
Mais c’était beau, parce qu’il y avait plein de lumières, comme les étoiles
dans le ciel. C’étaient les anges et tous les saints du ciel qui prient pour
nous. Et nous n’avons pas eu peur de rentrer dans le noir, parce que le Cierge
Pascal, Jésus, nous ouvrait le chemin. Jésus, par sa lumière, nous guide à
travers la nuit de la mort.
Nous
sommes restés longtemps dans le noir, pour écouter les lectures. Nous avons
commencé par le début du monde, la Genèse, puis le sacrifice d’Isaac, où Dieu a
substitué un bélier à l’enfant et a loué la foi d’Abraham. Le bélier, c’était
Jésus, qui vient se substituer à nous à l’heure de la mort, pour que nous
vivions. Et puis nous avons franchis la Mer Rouge avec Moïse : nous avons
franchi le mur de la mort. Et après, au moment où nous chantions le Gloire à Dieu avec tous les anges, tout
s’est allumé : nous sommes rentrés dans la lumière. C’est la nouvelle
naissance, la nouvelle création dans le Royaume des cieux. Maintenant, nous
sommes en pleine lumière, avec Jésus dans son Royaume. Les ténèbres ont disparu
pour toujours, elles sont repoussées à l’extérieur.
Mais
finalement, les ténèbres, maintenant elles ne nous font plus peur : elles
ne sont que l’écrin, le magnifique écrin étoilé, où repose le diamant de
l’homme ressuscité.
Je
voudrais terminer par un petit bouquet spirituel dédié aux femmes qui sont dans
notre assemblée. Juste un petit regard sur Marie-Madeleine, Jeanne et Marie
mère de Jacques, et sur la sainte Vierge Marie.
Marie-Madeleine
est cette grande pécheresse bien connue, pardonnée par Jésus, et qui en est
devenue amoureuse. C’est la première à l’avoir vu ressuscité, justement en
raison de cet immense amour pour lui.
Jeanne,
est la femme de Chouza, intendant d’Hérode. C’est une femme de qualité,
peut-être veuve à ce moment-là, on ne sait pas. Elle devait faire partie de ces
femmes qui aidaient Jésus et qui le suivaient.
Et
puis, il y a Marie mère de Jacques. Cette Marie est la tante de Jésus, la femme
de Cléophas – le frère ou le beau-frère de saint Joseph – et la mère de
Jacques, José, Simon et Jude, les cousins de Jésus. Jacques deviendra le
premier évêque de Jérusalem. Nous sommes donc en famille.
Dans
leurs relations avec Jésus, les femmes ont le choix : en tomber
amoureuses, le prendre sous sa protection en maîtresses-femmes ou bien tout
simplement le considérer comme un membre de la famille.
Justement,
les femmes, en Israël, sont, dans leur famille, les responsables des
traditions. C’est sainte Anne qui a appris l’Ancien Testament à Marie, et c’est
Marie qui l’a transmis à Jésus.
A la
naissance de Jésus, comme toutes les mamans juives de l’époque, Marie a composé
pour son enfant un poème tissé de citations de l’Ancien Testament : ce
poème, c’était le Magnificat.
Aujourd’hui
c’est l’Eglise qui, dans la liturgie héritée des anciens, chante le poème de la
nouvelle naissance de Jésus ressuscité. Comme Marie, l’Eglise ne cesse de se
souvenir et de chanter son immense joie : Magnificat !
Alléluia !