mardi 9 août 2022

06-07 août 2022 - COURTESOULT - IGNY - 19ème dimanche TO - Année C

 Sg 18,6-9 ; Ps 32 ; He 11,1-2.8-19 ; Lc 12,32-48
 
Chers frères et sœurs,
 
Les lectures de ce dimanche sont riches d’enseignements, mais nous pouvons en souligner quelques-uns en particulier.
 
Le premier est cette différence entre la terre et le ciel, entre le monde dans lequel nous vivons et nous mourrons, et la gloire de Dieu, qui est la communion des saints, la communion d’amour éternelle. Du coup, il y a deux genres d’hommes qui vivent dans le monde : ceux qui ont la foi et les autres.
 
Ceux qui ont la foi savent que la vie véritable se trouve dans la gloire de Dieu. Ils considèrent donc leur vie terrestre comme une vie passagère, durant laquelle ils sont appelés à faire du bien. Car, lorsqu’ils font du bien sur la terre, ils se font un trésor dans la gloire de Dieu.
Ceux qui ont la foi savent aussi que l’héritage que Dieu leur a promis se trouve dans la gloire et non pas sur la terre, et ils sont dans l’attente de ce don de Dieu. Ainsi Abraham, qui vivait sous la tente, attendait la Jérusalem céleste, la ville de Dieu, pour y habiter. Et Sara, qui n’avait pas d’enfants, attendait le don de Dieu : une infinie descendance, dont nous faisons partie nous aussi, par adoption.
 
Attendre Jérusalem, attendre le don de Dieu, quand on est sur la terre, et qu’il nous semble que rien n’arrive – et parfois au contraire que tout s’effondre – c’est un véritable combat spirituel. Avoir la foi, c’est se battre avec les tentations du découragement et de la peur.
C’est la raison pour laquelle Jésus avertit ses disciples : « restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées », c’est-à-dire mettez en pratique l’amour de Dieu et l’amour du prochain ; et gardez-vous de reporter avec violence sur votre prochain votre amertume d’avoir perdu la foi. Comprenez bien : quand on vit de l’amour de Dieu, on est plus disposé à exercer avec bonté l’amour du prochain, et on se fait un trésor au ciel. Mais au contraire, si on est en conflit avec Dieu, alors le premier qui prend les coups, c’est le prochain, et généralement c’est celui qui est le plus proche. Et ça, ce n’est pas bon…
 
Maintenant que nous avons compris que notre vie terrestre est un temps de veille et de combat entre la foi et le découragement – la peur de croire pour rien ; alors nous comprenons aussi, avec la première lecture, que ce combat n’est pas contre des idées ou des sentiments, mais il est aussi et surtout contre des adversaires réels : les puissances des ténèbres qui conduisent non pas à la mort physique, mais à la mort spirituelle, au vide, au néant.
Or c’est justement dans la nuit de ce combat que Dieu passe et donne le salut aux justes, c’est-à-dire à ceux qui ont gardé la foi, et qu’il détruit les adversaires : les puissances des ténèbres. C’est la Pâque.
 
Justement, c’est dans cette nuit d’épreuve que les justes, en signe et en mémoire perpétuelle de l’action de Dieu qui les libère, offrent le sacrifice de l’agneau : le repas de Pâques.
Les Hébreux l’ont fait de manière prophétique : ils ont célébré la Pâque pour quitter l’Égypte pays de l’esclavage pour retrouver la liberté en Terre promise, mais nous – grâce à Jésus – nous célébrons la Pâque pour quitter ce monde – pays de l’épreuve spirituelle et de la mort – pour retrouver la vraie liberté et la vie éternelle dans la gloire de Dieu.
 
C’est la raison pour laquelle nous célébrons la messe, car il n’y a qu’en elle, dans ce sacrifice d’action de grâce, où nous offrons l’Agneau de Dieu qui nous fait participer à la Pâque de Jésus, que nous pouvons être vainqueurs des puissances du mal qui nous attirent vers la mort spirituelle. C’est ce que disaient les chrétiens persécutés à ceux qui voulaient leur interdire de célébrer la messe : « Sans l’eucharistie, nous ne pouvons pas vivre ! »
 
Et c’est aussi la raison pour laquelle nous sommes baptisés : le baptême inscrit dans tout notre être la Pâque de Jésus. Être baptisé, c’est déjà être passé dans la gloire de Dieu : un pied encore sur la terre et un pied déjà au ciel. Pour tenir bon et pouvoir un jour ramener les deux pieds au ciel, pour garder la foi et entrer complètement dans la gloire de Dieu, nous avons besoin ici-bas de célébrer la Pâque de Jésus. Et c’est ce que nous allons faire.

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