mercredi 2 mars 2022

02 mars 2022 - VELLEXON - Mercredi des Cendres

Jl 2,12-18 ; Ps 50 ; 2Co 5,20-6,2 ; Mt 6,1-6.16-18
 
Chers frères et sœurs,
 
Vous connaissez le grand commandement : « Tu adoreras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » et le second, qui lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain, comme toi-même. » Le péché, c’est quand nous faisons exactement l’inverse. Et comme les deux commandements vont toujours l’un avec l’autre, il en est de même pour le péché : quand nous péchons contre Dieu, nous péchons toujours aussi contre nos frères, et inversement.
Il ne faut donc pas s’étonner que ce soient les gens qui sont sans Dieu qui soient également les plus cyniques et belliqueux. Au contraire, on reconnaît les amis de Dieu à leur recherche constante de la justice, de la réconciliation et de la paix. Précisons – mais cela va sans dire – qu’on ne peut pas tenir les deux positions en même temps. Il faut choisir son camp.
 
Dans l’Évangile, Jésus dénonce deux hypocrisies : l’hypocrisie à l’égard de soi-même, quand on s’auto-décerne des brevets de justice, en oubliant un peu trop rapidement ses propres responsabilités dans l’apparition des problèmes ; et l’hypocrisie à l’égard des autres quand on fait la publicité de ses bonnes actions à la face du monde, généralement pour masquer d’autant plus lesdites responsabilités. Dans les deux cas on se moque du Seigneur, qui est le seul juste juge de nos cœurs et de nos actions, on se ment à soi-même, et on manque à la justice à l’égard des autres. C’est diabolique.
 
On peut se demander qui autour de nous peut bien être visé par un tel réquisitoire, et au fond ce n’est pas bien difficile, mais vous voyez bien, chers frères et sœurs, que l’enseignement de Jésus s’adresse en réalité à tous, car nous savons bien à quel point nous sommes chacun compromis avec l’hypocrisie et le péché, d’une manière ou d’une autre. Nous n’avons pas de quoi pavoiser, moi le premier.
 
Heureusement, Jésus nous apprend aussi qu’il est possible de faire du bien – réellement – dans le monde. Il est possible d’être vraiment justes. Et pour cela il nous invite à être prêtres. Oui : prêtres. Même les femmes et les enfants ! Tous en effet, depuis notre baptême, nous avons été configurés au Christ prêtre, seul capable d’offrir une offrande pure à Dieu pour obtenir de lui la justice et la paix, pour nous et pour le monde.
 
Voilà donc ce que Jésus nous propose : entrer dans le secret, comme le Grand prêtre du Temple de Jérusalem entre dans le Saint-des-Saints. Et là, dans le secret, comme le prêtre, faire son offrande. Alors le Seigneur qui est présent dans le secret donne sa bénédiction, étendant lui-même par notre bonne action son règne de justice et de paix.
C’est exactement ce qu’a fait Jésus lors de l’Ascension, lorsqu’il est entré dans le secret du Ciel pour y présenter l’offrande de lui-même à son Père, pour obtenir de lui le don de l’Esprit Saint pour son Église, au jour de la Pentecôte. Savons-nous ce qu’il s’est passé au ciel entre l’Ascension et la Pentecôte ? L’avons-nous vu ? Non, parce que c’est le secret de Dieu. Et pendant ce temps, les Apôtres priaient.
 
De même, faisons comme Jésus : entrons dans le secret pour faire nos offrandes. Le Seigneur les transformera, comme l’eau en bon vin pour ceux qui ont soif, ou les multipliera, comme les cinq petits pains pour nourrir les foules de ceux qui ont faim. Alors nous serons vraiment heureux d’avoir permis au Seigneur de faire beaucoup de bien, avec les petits et pauvres moyens qui sont les nôtres.
 
Chers frères et sœurs, ne regardons pas le carême comme un temps de punition, mais au contraire comme un vrai temps de prière, un temps d’offrande dans le secret, pour permettre au Seigneur d’agir dans le monde et réparer ainsi les nombreux dégâts que nous y faisons par notre orgueil et notre manque de foi. Ce ne sont pas les occasions et les besoins qui manquent en ce moment.
Mais, et si le Seigneur nous faisait la grâce de pouvoir lui présenter nos offrandes dans le secret, non pas seulement pour réparer nos fautes, mais surtout pour le remercier des nombreux bienfaits dont il nous a déjà comblés ? Je crois que nous en serions encore mille fois plus heureux ! Bon Carême !


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