Ex
20,13.7-8.12-17 ; Ps 18b ; 1Co 1,22-25 ; Jn 2,13-25
Chers
frères et sœurs,
Pour
Jésus, le Temple de Jérusalem est très important. Pour trois raisons.
Premièrement,
parce qu’il s’agit de la Maison de son Père. En effet, dans le Temple habite la
Présence de Dieu. C’est comme dans une Église : la présence de Dieu y
habite, dans le Tabernacle. Il n’est donc pas acceptable que cette Maison
sainte soit souillée par des trafics de toutes sortes. On ne peut pas faire
n’importe quoi dans le Temple de Jérusalem, comme dans une Église : c’est
un lieu saint, où réside Dieu.
Deuxièmement,
le Temple de Jérusalem est très important pour Jésus parce qu’il est une image de
lui-même. Jésus parle du Temple comme de son corps. Et en effet, dans son corps
humain, qu’on voit, habite sa divinité, qu’on ne voit pas – sauf lors de la Transfiguration.
Il n’est pas possible que le corps de Jésus soit souillé par des trafics, parce
qu’en lui, il n’y a aucun péché. Car Jésus est Dieu et il est entièrement saint ;
il est entièrement amour et lumière.
Troisièmement,
le Temple de Jérusalem est très important pour Jésus parce qu’il est une image
de l’Église, c’est-à-dire de nous tous, quand nous sommes rassemblés tous
ensemble par l’Esprit Saint, en communion avec Jésus et avec Dieu notre Père et
tous les saints. Jésus n’accepte pas que son Église soit souillée par le péché.
Jésus la veut sainte et immaculée, comme la Sainte Vierge Marie. Et c’est
pourquoi il chasse violemment tous les démons qui veulent s’y installer pour
faire leurs trafics ; par exemple les démons de la division ou de la
jalousie, qui abîment souvent la communion d’amour que nous formons.
Mais
ce qui est vrai pour l’Église vaut aussi pour chacun d’entre nous,
personnellement. Chacun de nous est comme un petit Temple de Jérusalem. Lorsque
nous communions, nous recevons Jésus en nous : Jésus amour et lumière,
Jésus saint, dont la présence n’est pas compatible avec les péchés que nous
commettons. C’est pourquoi nous demandons toujours pardon à Dieu avant de
communier : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais
dis seulement une parole, et je serai guéri. »
Certains
trouvent étonnant que Jésus chasse les marchands à coup de fouet, et ils
retiennent de cette histoire que Dieu se montre violent. Et ils sont
scandalisés. Parce qu’ils croient que Dieu est un « gros doudou qui
excuse tout ». Mais pas du tout ! Dieu est comme un père ou une
mère, qui ne peuvent pas supporter que quelqu’un fasse du mal à leur enfant. En
effet, Dieu nous aime passionnément, et il ne peut pas supporter que nous
soyons abîmés par le mal et le péché. Il chasse donc ce mal de nous avec force,
et avec violence s’il le faut. Quand Dieu chasse le mal, il ne lui demande pas
la permission : il le dégage. Dieu nous aime à l’infini.
Ainsi
donc un homme pécheur, habité par mille tentations, mille péchés, n’est pas
condamné par Dieu pour tous ces péchés : il est comme le Temple habité par
mille marchands de bétail. Dieu déteste le péché, mais il aime toujours le
pécheur. Aussi, quand il vient le visiter jusque dans les profondeurs de son
cœur, il en chasse le mal. C’est ce que Jésus est venu faire sur la
terre : aller jusqu’au cœur de l’homme pour en chasser le mal et le
libérer de ses péchés. À Pâques, Jésus descend jusqu’au plus profond de la mort
et des enfers, pour libérer ceux qui en sont captifs, leur pardonner et les
ressusciter pour les faire revenir en Paradis. Ainsi, une fois que l’homme est
libéré, tout son être redevient le Temple où habite la gloire de Dieu, sa
lumière, son amour et sa paix, pour l’éternité.
Chers
frères et sœurs, nous allons bientôt communier : sommes-nous prêts à
recevoir Jésus dans le Temple de notre cœur ?