lundi 22 mars 2021

21 mars 2021 - GY - 5ème dimanche de Carême - Année B

Jr 31,31-34 ; Ps 50 ; Hb 5,7-9 ; Jn 12,20-33
 
Chers frères et sœurs,
 
Il est quand même étonnant ce choc entre la première lecture, où Dieu annonce qu’il va pardonner à son peuple et mettre sa Loi au plus profond d’eux-mêmes, qu’il va l’inscrire sur leur cœur, et l’Évangile, où Jésus annonce que son Heure est venue, où il va donner sa vie, cette Heure qui est aussi celle du jugement de ce monde.
On peut – et on doit d’ailleurs – en conclure que le jugement de Dieu, c’est le pardon pour les pécheurs. Et que Dieu inscrit sa Loi dans leurs cœurs, en donnant sa vie pour eux sur la croix. Car la Loi du Seigneur, c’est la Loi de l’amour, la Loi de la communion : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force ; et ton prochain comme toi-même. » Voilà le commandement qui définit bien ce qu’est la communion.
 
Jésus comprend que son Heure est arrivée quand des Grecs venus adorer Dieu à Jérusalem demandent – par l’intermédiaire de Philippe et André – de pouvoir le voir. D’abord, il faut se mettre d’accord sur les Grecs en question. Ce ne sont pas des païens, mais des Juifs Grecs, qui parlent Grec, qui viennent pour la Pâque au Temple de Jérusalem. Ce sont des Juifs de la Diaspora. Comme ils ne parlent pas araméen, ils s’adressent aux deux apôtres qui ont des noms grecs : Philippe – « celui qui aime les chevaux », et André – qui veut dire « homme ». Philippe et André, qui sont de Galilée, parlent certainement suffisamment bien le grec pour servir d’interprètes à ces juifs venus de Grèce ou d’Anatolie, aujourd’hui en Turquie.

A cette époque, et déjà depuis plusieurs siècles auparavant, il y a des juifs partout dans le monde connu : la Syrie, Babylone, et au-delà, vers l’Inde et la Chine ; Alexandrie, l’Égypte et la Lybie ; Carthage ou Tunis aujourd’hui et l’Afrique du Nord ; la Grèce et l’Anatolie ; mais aussi Rome, bien sûr, et sans doute l’Espagne, et aussi dans les Gaules, Bordeaux, Arles et Vienne au sud de Lyon.

Dès lors qu’il apprend qu’un juif de la Diaspora veut le voir, cela signifie pour Jésus qu’il touche au moment où tous ces frères dispersés de par le monde, vont être atteints par l’Évangile et qu’ils vont commencer à être rassemblés en un seul corps, celui de l’Église. Jésus, à travers ces quelques juifs grecs qui viennent le voir, voit donc déjà par avance l’événement de la Pentecôte, où les Apôtres, par l’inspiration de l’Esprit-Saint, vont se mettre à parler en langues, pour annoncer l’Évangile à toutes les nations.

C’est pour cela que Jésus dit que « c’est l’Heure ». Parce que, pour que la Pentecôte ait bien lieu, il faut d’abord passer par la Pâque, c’est-à-dire sa mort et sa résurrection. Évidemment, pour Jésus, ce n’est pas d’abord une partie de plaisir, même si il sait que c’est pour notre bien à tous.
 
Chers frères et sœurs, aujourd’hui l’Heure de Jésus continue. Elle n’est pas derrière nous. Elle est aussi maintenant. Car, lorsque nous voyons des personnes nous demander à voir Jésus, nous devons nous dire que c’est notre Heure. C’est à nous maintenant de tout donner – le meilleur de nous-mêmes – pour qu’ils soient eux avec nous, et nous avec eux, dans l’amour de notre Dieu – dans une communion d’amour parfaite. Alors nous serons profondément heureux. Et nous saurons vraiment ce que signifie : « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. »
 
 
 
 

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