vendredi 1 janvier 2021

01 janvier 2021 - VELLEXON - Sainte Marie, Mère de Dieu - Année B

Nb 6,22-27 ; Ps 66 ; Ga 4,4-7 ; Lc 2,16-21
 
Chers frères et sœurs,
 
Le huitième jour après leur naissance, les garçons judéens étaient circoncis et on leur donnait un nom. Cette pratique n’était pas seulement usuelle au Moyen Orient, elle a un sens très profond pour les enfants d’Israël.
 
La circoncision est en effet pour eux : premièrement, une consécration à Dieu – un signe d’alliance ; deuxièmement, un signe d’appartenance à son peuple bien-aimé, ce pourquoi nous avons lu la bénédiction du Livre des Nombres ; et troisièmement signe de séparation de ce qui n’est pas Dieu, c’est-à-dire du péché.
L’enfant reçoit aussi un nom, ici celui de Jésus, c’est-à-dire « Il sauve ». Ce n’est pas la reprise exacte du nom de Josué, qui se traduit par « Dieu sauve ». Nous voyons donc que Josué est l’annonce de Jésus, et Jésus est Dieu lui-même, le Sauveur. En Israël, à un nom correspond une vocation, c’est pourquoi le choix d’un nom est toujours très important.
Ainsi donc, au jour de la fête de la circoncision, Jésus est reconnu comme consacré, allié à Dieu, comme membre de son peuple béni, et radicalement séparé du péché. Plus encore, il est nommé lui-même comme Celui qui sauve.
 
À l’origine, les chrétiens étaient baptisés et confirmés immédiatement. On leur donnait également un nom nouveau : celui de leur baptême. C’est pourquoi celui qui baptise, dit toujours « Thérèse, ou Georges, je te baptise au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Le nom est donné au moment même du baptême. Mais la circoncision ?
Comme nous le savons, depuis les temps apostoliques la circoncision n’est plus pratiquée charnellement pour les baptisés, mais elle l’est spirituellement par la chrismation, c’est-à-dire par ce qui est devenu par la suite la confirmation.
La confirmation est un sacrement qui unit plus solidement à Dieu – qui affermit l’alliance que l’on a avec lui par la naissance du baptême – et par conséquent qui renforce l’appartenance au Peuple de Dieu, l’Église ; et qui rend ainsi plus fort les baptisés contre les puissance du mal qui conduisent au péché. Il y a donc l’esprit de la circoncision dans la confirmation, qui fait de nous des enfants de Dieu, unis à lui et à tous les saints, plus forts contre le mal. C’est pourquoi saint Paul enseigne que l’Esprit Saint est donné pour que nous ne soyons plus esclaves du péché, mais fils de Dieu, tous fils d’un même Père. L’Esprit Saint réalise spirituellement ce qui est signifié charnellement par la circoncision.
 
Malheureusement, parce que nous avons perdu le sens de ces choses qui unissent profondément l’Ancien et le Nouveau Testament, nous avons abandonné il y a quelques dizaines d’années la fête de la Circoncision du Seigneur pour la transformer en fête de Sainte Marie Mère de Dieu.
 
Mais nous devons être bien conscients que Sainte Marie, Mère de Dieu, préfigure en elle-même ce qui est annoncé par la circoncision et la confirmation. Elle montre que cette bénédiction n’est pas réservée aux hommes mais est proposée à tous, et à toutes.
Sainte Marie est – nous le savons – Immaculée Conception. Depuis toujours elle a reçu les dons de l’Esprit dont nous parlait Saint Paul : Unie à Dieu, elle est au cœur du Peuple de Dieu, de l’Église, et elle est totalement étrangère au mal et au péché.
Son nom, qui est aussi sa vocation, est très mystérieux. Nous ne savons pas exactement ce qu’il signifie. Nous pouvons trouver « la Rebelle » ou « la Forte » ; ou bien « Celle qui s’élève » ou « Celle qui est élevée » ; ou encore « la Voyante », c’est-à-dire « La Prophétesse » ; ou tout simplement « La Dame », féminin de « Seigneur ». Pour saint Jérôme elle était « Mar-yam », c’est-à-dire « goutte de mer », en latin « Stilla Maris » dont on a fait « Stella Maris », « l’Etoile de la Mer », celle qui guide les marins à bon port, c’est-à-dire au Ciel.
 
Chers frères et sœurs, ce qui est vrai pour Jésus circoncis au huitième jour, comme pour Marie Immaculée Conception, l’est aussi pour nous. Il est important pour nous de recevoir le sacrement de la confirmation et de méditer sur le prénom que nous avons reçu au baptême. Ainsi, là où nous vivons, nous sommes prophètes, chacun selon sa vocation, pour rendre grâce à Dieu et réjouir l’âme de notre prochain.


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