lundi 25 janvier 2021

24 janvier 2021 - PESMES - 3ème dimanche TO - Année B

 Jon 3,1-5.10 ; Ps 24 ; 1Co 7,29-31 ; Mc 1,14-20
 
Chers frères et sœurs,
 
L’évangile et les lectures que nous venons d’entendre nous appellent à la conversion. Il ne reste que « quarante jours » avant la destruction de Ninive, annonce Jonas ; « le temps est limité », prévient saint Paul ; « les temps sont accomplis » a proclamé Jésus au bord du lac de Galilée. De fait, nous ne savons « ni le jour ni l’heure » de notre grande rencontre avec notre Seigneur, et nous avons à nous y préparer, et à nous convertir le cas échéant. Mais pour suivre Jésus sommes-nous aussi disponibles que ses premiers apôtres, eux qui étaient pourtant bien occupés, eux aussi, par leur travail ?
Cependant, je ne voudrais pas m’attarder sur cette importante question. Je souhaiterais plutôt vous les présenter ces premiers apôtres de Jésus. En étant plus familiers avec eux, nous pourrions peut-être avoir plus de facilité, en leur compagnie, à suivre Jésus, ce qui reste la chose la plus importante.
 
Jacques et Jean sont les fils de Zébédée, dont le nom – ici transcrit en grec – se dit en hébreu Zebad-Yahou, qui veut dire « Don de Dieu ». Il est remarquable que bon nombre de personnages portant ce nom, dans l’histoire d’Israël, sont des lévites, c’est-à-dire des consacrés service du Temple de Jérusalem. Une tradition rapporte par ailleurs que Zébédée commerçait avec les grands prêtres de Jérusalem, auxquels il fournissait du poisson.
La femme de Zébédée s’appelle Marie-Salomé. C’est elle qui a demandé à Jésus que ses deux fils soient assis l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, quand il siègera sur son trône de gloire. Marie-Salomé faisait partie des femmes qui aidaient Jésus et ses apôtres par leurs dons. Elle était présente à la crucifixion et faisait partie du groupe des saintes femmes qui sont allées au tombeau, au matin de la résurrection. Jacques et Jean ont ainsi de qui tenir, raison pour laquelle, sans doute, ils sont aussi surnommés « Boanerguès », « Fils du Tonnerre » !
Ils étaient présents à des moments déterminants de la vie de Jésus : à la résurrection de la fille de Jaïre, à la Transfiguration et à Gethsémani. Jacques, le plus impétueux, sera le premier Apôtre Martyr, à Jérusalem, vers 44. L’Apôtre Jean, quand à lui, est plus discret et mystérieux. C’est à lui que sont attribués le quatrième Évangile et l’Apocalypse. Est-ce bien lui qui a été enterré à Éphèse, avec la palme des grands prêtres ?
Zébédée et Marie-Salomé, et leurs deux fils Jacques et Jean, quelle famille !
 
Dans l’évangile nous rencontrons aussi André et son frère Simon. Nous ne savons pas qui sont leurs parents. Mais ils vivent à Bethsaïde, dans le même village que Zébédée et sa famille. André est un nom grec, traduction d’un surnom hébreu, qui signifie « fort », « viril », « puissant ». Nous imaginons facilement André debout dans une barque, tirant des filets chargés de poissons ! Mais sa réputation est d’être plutôt un homme réservé. André était disciple de saint Jean-Baptiste et c’est par lui qu’il rencontrera Jésus.
On ne présente plus Simon-Pierre, le premier des Apôtres. Relevons simplement à son sujet un jeu de mots probablement voulu par Jésus. Il ne l’a sûrement pas appelé « Pierre » en français, ni même « Képhas » en grec, mais il a dû l’appeler « Eben », c’est-à-dire « Pierre » en hébreu. Or « ben », en hébreu, signifie « Fils » et souvent la Bible joue sur le jeu de mots « Ben/Eben ». Par exemple quand Jésus dit aux Pharisiens : « Je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des fils à Abraham ». C’est comme si Jésus considérait Simon en même temps comme une pierre de fondation et comme un fils. Ne sommes-nous pas, nous baptisés, des fils et des filles de Dieu, et des pierres vivantes de son Église ? 
Simon-Pierre est mort martyr à Rome entre 64 et 68, au temps de Néron. André, lui, s’est rendu jusqu’en Roumanie avant de mourir martyr, vers 60, à Patras dans le sud-ouest de la Grèce. Étant Apôtre des peuples d’Europe centrale, il est devenu le saint Patron des Burgondes, fondateurs du Royaume puis des Comté et Duché de Bourgogne. C’est la raison pour laquelle il est un de nos saints Patrons et que nous trouvons parfois sur les linteaux des portes de nos maisons ou sur certaines plaques de cheminées des croix de Saint-André.
 
Voyez-vous, chers frères et sœurs, lorsqu’on observe la famille de Zébédée et de Marie-Salomé, leurs deux fils Jacques et Jean, ou bien les deux frères André et Simon, alors pécheurs sur le lac de Galilée, nous voyons bien que leur rencontre avec Jésus a transformée leur vie. Non pas que cette vie soit devenue si extraordinaire – nous ne savons pratiquement rien de celle de saint André – mais leur entrée dans la communion des saints, à laquelle nous appartenons aussi par notre baptême, nous les rends proches comme de notre propre famille. C’est ainsi que l’on répond à l’appel de Jésus à le suivre : en famille, tous ensemble.

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