lundi 5 juin 2017

27-28 mai 2017 - CUBRY-lès-SOING - GY - 7ème dimanche de Pâques - Année A

Ac 1,12-14 ; Ps 26 ; 1P 4,13-16 ; Jn 17,1b-11a

Chers frères et sœurs,

Entre l’Ascension et la Pentecôte, c’est un temps bizarre. D’un côté Jésus est absent : il est devant le Père où il prie pour lui-même et pour ses disciples, ceux que le Père lui a donné. Il prie pour que le Père le glorifie en donnant la vie éternelle à ses disciples, c’est-à-dire l’Esprit Saint.
Et de l’autre côté, les disciples se sont réunis dans la chambre haute à Jérusalem, au Cénacle, avec des femmes dont Marie, la Mère de Jésus et les cousins de Jésus. Ensemble, ils sont assidus à la prière. En quelque sorte, ils sont avec Jésus et ils partagent sa prière au Père. Eux aussi attendent la glorification de Jésus et le don de l’Esprit Saint. Ils attendent la Pentecôte.

Vous me direz : c’est bien mais en quoi cela nous concerne-t-il ? En effet, la prière de Jésus va être exaucée puisque les disciples vont recevoir le don de l’Esprit à la Pentecôte justement, et cela va leur donner les yeux pour lire et comprendre les Ecritures et la force pour annoncer l’Evangile jusqu’au bout du monde. Et nous, nous sommes en quelque sorte au bout du monde, puisque nous sommes les derniers à avoir reçu cet Evangile, que nous essayons de transmettre à notre tour.
Est-ce à dire que nous n’attendons rien du tout ? Certainement pas : tout en annonçant l’Evangile, nous attendons la venue de Jésus, à la plénitude des temps, et nous le prions de hâter sa venue.

En fait, le temps de l’Eglise est comme un double du temps du cénacle. Jésus ne cesse pas de prier son Père de nous envoyer son Esprit Saint. Tant que le monde n’est pas entièrement, totalement, transfiguré, transformé par l’Esprit Saint, la Pentecôte n’est pas encore complète. Ainsi donc, la plénitude des temps arrivera quand Jésus se manifestera et quand en même temps toute la création sera complètement renouvelée. C’est cela la fin du monde : la transfiguration complète du monde dans le feu de l’Esprit Saint.
Et donc, pendant que Jésus prie le Père, l’Eglise fait comme faisaient les disciples avec les saintes femmes : elle prie. Elle prie sans cesse pour que la prière de Jésus au ciel soit exaucée et que jamais elle ne manque de l’Esprit Saint ; que maintenant, la toute création soit transformée et que le règne de Dieu vienne. La prière de l’Eglise est une prière intense, urgente, car nous demandons au Père, en communion avec Jésus, qu’il envoie son Esprit pour que son règne vienne. Nous voyons bien que la prière du Notre-Père est la prière qui convient parfaitement à cette situation.

Mais plus encore, l’Eglise prie plus que jamais lorsqu’elle célèbre l’Eucharistie. Elle est unie au Christ qui prie son Père en lui offrant son corps. Et elle attend le don de Dieu consacré par l’Esprit Saint. N’est-ce pas que le pain et le vin consacrés sont les prémices du monde nouveau, de la création nouvelle que nous attendons, et le retour de Jésus ? Le fruit de notre prière nous est déjà donné : à la messe, par le don de l’Esprit Saint, c’est bien le Corps et le Sang de Jésus que nous recevons, le début du règne de Dieu que nous accueillons. Lorsque nous communions, Jésus est glorifié en nous, et nous aussi nous sommes glorifiés, sanctifiés en lui. La communion, c’est déjà le début de la plénitude des temps.

Il y a donc, chers frères et sœurs, une vraie gloire à être chrétien. Et saint Pierre a raison de rappeler à ses bien-aimés auditeurs qu’il n’y a aucune honte à être traité de chrétien. Pour beaucoup, c’est un nom qui est méprisable. Pour certain, il est même condamnable. Souvenons-nous des martyrs d’hier et d’aujourd’hui. Mais aux yeux du Seigneur, les chrétiens sont la couronne de gloire de son Fils : nous valons plus que toutes les richesses du monde et notre place est avec Jésus, au-dessus des anges et avec tous les saints, dans la paix de Dieu, dans sa joie, et dans sa lumière, dans la communion, pour une vie éternelle. Amen.



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