lundi 19 juin 2017

18 juin 2017 - VELLEXON - Dimanche du Très Saint Sacrement - Année A

Dt 8, 2-3.14b-16a ; Ps 147 ; 1Co 10,16-17 ; Jn 6, 51-58

Chers frères et sœurs,

Ce jour-là, quand Jésus a dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » – au grand scandale des juifs présents –, il était vraiment très sérieux.

En effet, ces gens ne pouvaient pas comprendre, à l’époque, que Jésus ne parlait pas des substances du corps humain, mais du pain et du vin qui, par la consécration, allaient devenir son Corps et son Sang.
Les gens étaient scandalisés parce qu’ils croyaient que Jésus leur demandait de le tuer, de le manger, d’être anthropophages ! Quelle horreur !  Oui, mais en même temps Jésus leur annonçait qu’ils allaient effectivement le tuer sur la croix, et le manger en persécutant ensuite son Eglise. Ceux qui crient « quelle horreur ! », sont les mêmes qui vont commettre toutes ces horreurs. Et Jésus le sait.
Et en même temps, il dit à ceux qui peuvent comprendre, c’est-à-dire à ses disciples, à ceux qui sont baptisés, à nous, que ceux qui vont communier à son Corps et à son Sang par le pain et le vin consacrés, auront en eux la vie éternelle. Grâce à l’Esprit Saint, dans tout l’univers et à toutes les époques, avec du pain et du vin, avec un évêque ou un prêtre, et une bonne heure de paix devant soi, il est toujours possible de communier au Corps et au Sang de Jésus, et de recevoir de lui la vie de Dieu.

Depuis longtemps Dieu avait condamné les sacrifices humains : il avait empêché Abraham de sacrifier son fils Isaac, alors que le sacrifice des petits enfants était à l’époque religion courante. Depuis longtemps aussi, il avait annoncé par ses prophètes qu’il ne supportait plus les hypocrites sacrifices d’animaux, mais qu’il préférait davantage le sacrifice d’un cœur pénitent et aimant. Avec Jésus, Dieu tourne la page et le dos aux religions qui tuent les hommes et les animaux.

Dieu prend du pain, qui est en même temps le fruit de sa création et le fruit du travail des hommes, paysans, meuniers, boulangers ; il prend du vin, qui est en même temps le fruit de sa création et le fruit du travail des hommes, vignerons, tonneliers, potiers ou verriers : prendre du pain et du vin, c’est déjà reconnaître l’alliance entre Dieu, sa création et la communauté des hommes. C’est un travail de coopération, dont l’Eglise est la coopérative !

Ensuite Dieu s’est choisi des évêques et des prêtres. Jésus a d’abord choisi douze apôtres qu’il a formés pendant trois ans et bénis par l’Esprit Saint. A leur suite, tout au long des âges, cette formation et cette bénédiction se sont transmises aux évêques et par eux aux prêtres. Un prêtre aujourd’hui, c’est un « descendant » de la formation et de la bénédiction de Jésus. Jamais on ne se fait évêque ou prêtre par soi-même. Si vous voulez une preuve vivante de la vie de Jésus et du don de son Esprit Saint à la Pentecôte – une preuve vivante – ; au lieu d’aller chercher un tombeau vide, regardez un évêque ou un prêtre. Son ordination ne vient pas de lui mais de Jésus et de son Esprit Saint. A ce propos, nous aurons deux ordinations de prêtres dimanche prochain à la cathédrale, à Besançon.

Et enfin, pour communier au Corps et au Sang de Jésus, en plus du pain, du vin et du prêtre, il faut une bonne heure de paix devant soi. Hé bien finalement, on s’aperçoit que c’est ce qui est le plus difficile à trouver ! Du pain et du vin, en France, ce n’est vraiment pas un problème. Un prêtre ? En gros il y en a un tous les 20 km, peut-être 30 demain, mais finalement pas plus loin qu’un supermarché, à Gray ou à Vesoul. C’est encore jouable. Il reste le temps… Pourquoi donc ce qui est le moins compliqué à trouver et à donner, un peu de son temps, qui ne coûte rien – une bonne heure par semaine ou même par mois – pour recevoir la vie éternelle de Jésus…, hé bien c’est justement cela qu’on ne lui donne pas… ou alors avec beaucoup de modération.

Chers frères et sœurs, nous voulons la vie de Dieu, nous voulons des messes, nous voulons des prêtres ; mais pourquoi-donc sommes-nous empêchés – dans notre tête – de vouloir aussi donner à Jésus deux heures de notre temps, par semaine ou par mois ? Pourquoi-donc ce blocage ?

Seigneur Jésus, nous croyons en toi ; nous avons besoin de toi ; viens au secours de notre manque de foi.

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