jeudi 15 juin 2017

10-11 juin 2017 - MOTEY - MEMBREY - Dimanche de la Sainte Trinité - Année A

Ex 34, 4b-6.8-9 ; Dn 3 ; 2Co 13, 11-13 ; Jn 3, 16-18

Chers frères et sœurs,

Depuis toujours, dans l’Eglise, avant d’être baptisés nous rejetons Satan et ses œuvres de mort, et nous affirmons notre foi en Dieu le Père, en Jésus-Christ son Fils qui est né, qui a souffert, est mort et est ressuscité, qui est notre sauveur, et dans l’Esprit Saint vivifiant. Lorsqu’on est baptisé petit, les parents, parrains et marraines déclarent publiquement cette profession de foi en promettant d’élever leurs enfants en chrétiens. Ceux-ci, une fois devenus grands la déclarent à leur tour, reprenant le flambeau, ou la lumière de leur baptême.

[A tous les parents, parrains et marraines des jeunes qui sont ici aujourd’hui : je dis merci et bravo : vous avez tenu votre promesse. Ne cessez jamais de prier et d’encourager vos enfants dans la foi].

Mais qu’est-ce c’est que faire profession de foi ? La définition la plus simple serait de dire : faire profession de foi, c’est assumer personnellement le Credo en le déclarant publiquement. Mais certains ont des doutes sur telle ou telle ligne du Credo et ils hésitent à professer la foi. L’erreur la plus courante est en effet de croire que le Credo est comme une liste de courses, ou comme un questionnaire où l’on coche des cases quand on est d’accord. Mais le Credo, ce n’est pas le PMU.
La profession de foi est plutôt comme une clé de voiture : si on n’a pas la clé, impossible de démarrer et de voyager. Si on n’a pas la foi de l’Eglise, on ne comprend rien à la vie de l’Eglise, à la Bible, aux sacrements, à la messe, à toutes les choses courantes de la vie chrétienne. Le Credo, c’est comme l’ADN de l’Evangile : à partir de lui, tout se comprend, tout s’organise, tout se développe, comme un être vivant.
La profession de foi est tellement importante que les premiers chrétiens avaient interdiction de l’écrire : ils devaient la savoir par cœur. Et c’était un signe de reconnaissance entre eux : ceux qui ne la savaient pas ou la savaient mal, n’étaient pas reconnus comme des chrétiens. Vous savez bien que si vous tapez un mauvais code de carte bleue, votre transaction est rejetée. C’est pareil avec le Credo.

Mais alors, comment ça marche, ce Credo ? Pour comprendre ce qu’est le Credo, il faut d’abord se dire que c’est une histoire, l’histoire de Dieu avec le monde. Elle commence avec Dieu créateur, elle se poursuit avec la vie de Jésus et elle se termine avec l’action de l’Esprit Saint qui nous conduit à la vie éternelle. Déjà, on ne peut pas dire le Credo dans n’importe quel ordre, sinon il perd tout son sens. Ensuite, on n’est pas obligé de connaître tous les détails de l’histoire : il suffit de savoir comment elle commence, comment elle se déroule, et comment elle termine. Et qui sont les acteurs.
Justement, comme nous venons de le voir, le Credo nous dit que Dieu est en même temps Père, Fils et Saint-Esprit. Voilà qui est curieux. N’est-ce pas que Moïse a rencontré un seul Dieu, le Dieu unique, au mont Sinaï ? Mais alors, comment peut-on dire que le Père, Jésus son Fils, et l’Esprit Saint, sont ce même Dieu ?
C’est une question de réglage d’optique. Lorsqu’on regarde un village de loin, on voit un bloc de maisons avec un clocher, mais on est incapable de distinguer la maison de untel et celle de untel. En revanche, quand on s’approche, on voit bien qu’il y a plusieurs maisons et qu’elles sont bien différentes, bien qu’elles forment un seul village. Dieu c’est pareil : vu de loin, il est unique, et vu de près, à l’intérieur, il est en trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit.
Et pourquoi trois et pas quatre ou dix ou cent personnes ? Parce qu’il y en a trois... Si je vous demande combien il y a de maisons dans votre village, vous allez les compter et me dire 30, 40, ou 80. Et si je vous demande pourquoi 80 ? et pas 83 ? Vous me répondrez que ma question est stupide… Cependant, une chose est très importante : si en Dieu, il y a de la place pour trois personnes, alors il y a aussi de la place pour d’autres personnes et même des milliards de personnes. Or, nous les hommes, nous sommes aussi chacun d’entre nous des personnes, des personnes uniques : et grâce à Jésus et à son Esprit, nous pouvons habiter le village de Dieu : il y a une place pour nous dans l’amour de Dieu, dans l’unité de Dieu, dans la communion de Dieu. Confesser un seul Dieu en trois personnes, c’est dire que chaque homme est aussi une personne et qu’il a une place dans la communion de Dieu. Cherchez bien : aucune autre religion ne dit cela. Aucune.

Donc, dans le Credo, il y a d’abord l’histoire de Dieu avec les hommes et ensuite il y a la révélation que chaque homme a une place dans son amour. Cette histoire de Dieu, nous la racontons et nous la transmettons sans cesse à nos enfants parce qu’elle annonce notre intégration et notre communion dans l’amour de Dieu. C’est là l’essentiel de l’Evangile : Selon la volonté de son Père, Jésus est né, est mort et ressuscité pour nous, pour que par son Esprit Saint nous entrions dans leur vie éternelle. Le Credo, la profession de foi, dit l’essentiel de l’Evangile.

Chers frères et sœurs, notre foi est la perle de toutes les religions. Elle est même plus qu’une religion puisqu’elle est l’histoire et la vocation du monde. Personne n’aurait pu inventer une pareille histoire. C’est Jésus qui en vivant avec nous nous l’a révélée. Dire la foi, transmettre la foi, c’est allumer une lumière d’espérance dans le monde et c’est vouloir pour lui la paix. C’est exactement ce que veut Dieu pour nous tous : que nous soyons éternellement unis et heureux dans son amour. Amen.

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