jeudi 2 mars 2017

25-26 février 2017 - BUCEY-lès-GY - SEVEUX - 8ème dimanche TO - Année A

Is 49,14-15 ; Ps 61 ; 1Co 4,1-5 ; Mt 6,24-34

Chers frères et sœurs,

Depuis plusieurs dimanches, nous sommes assis avec Jésus, autour de Jésus, sur la Montagne, pour entendre son enseignement. Jésus ne nous donne pas seulement des consignes sur la manière de bien nous comporter sur la terre, il nous révèle aussi et surtout la manière dont on vit dans le Royaume des cieux.
Aujourd’hui Jésus nous invite à choisir entre l’adoration de Dieu et l’adoration de l’argent. Quand on voit à quelles catastrophes personnelles et sociales conduit l’amour immodéré de l’argent, on peut se demander comment il ne se fait pas qu’il y ait plus de gens pour choisir plutôt d’aimer Dieu… Mais les hommes sont fascinés par l’argent comme une alouette devant un miroir, et ce pour leur plus grand malheur.
Nous pourrions croire que Jésus nous demande de faire un choix, que son enseignement s’adresse d’abord à nous. Et c’est vrai qu’il s’adresse à nous. Mais nous ne devons pas oublier que lui-même s’est déjà trouvé devant cette tentation et ce choix. Souvenez-vous, c’était juste après son baptême dans le Jourdain : il était parti 40 jours au désert pour y être tenté par Satan.
Ainsi Jésus lui-même a été tenté par l’argent. Mais, puisqu’il est Dieu, entre qui et qui, avait-il le choix ? Il avait le choix entre l’argent et nous, chacun de nous. Il a renoncé à l’adoration de Satan pour l’amour de nous, de chacun d’entre nous. Par l’amour, nous sommes un peu les maîtres de Jésus et lui nous est profondément attaché. Alors nous comprenons pourquoi nous n’avons pas à nous inquiéter d’aujourd’hui et de demain, pourvu que nous l’aimions aussi plus que tout.

Jésus nous demande de ne pas nous inquiéter pour notre vie, pour nos repas et pour notre vêtement. De quoi parle-t-il ? Bien sûr, il sait très bien que lorsqu’on se trouve avec lui, que l’on a foi en lui, il est possible qu’il nous redonne la vie, comme à la fille de Jaïre ou comme Lazare, et que constatant notre faim, il multiplie aussi devant nous les pains et les poissons. On peut aussi imaginer que sur notre chemin, nous rencontrions de bons samaritains qui nous aideront, ou des Saint Martin, pour partager leur manteau avec nous.
Mais est-ce bien de la vie matérielle de la terre dont Jésus parle vraiment ? Oui, si nous vivons dans son amour, ces choses-là peuvent nous arriver : notre Père céleste sait que nous en avons besoin. Et si nous savons bien regarder, souvent nous pouvons nous réjouir et rendre grâce à Dieu parce qu’il nous a donné la bonne chose au bon moment.
Mais Jésus, à travers les choses de la terre, parle aussi et surtout des choses du ciel.

Au fond, de quoi avons-nous peur vraiment ? D’être nu ? D’avoir faim ? Plus que toute autre chose, nous avons peur de mourir. Et Jésus aujourd’hui, parce qu’il nous aime, nous assure que nous allons vivre, que nous serons nourris et que nous serons vêtus : nous n’avons aucune crainte à avoir.

En effet, nous allons vivre parce que nous allons ressusciter avec lui. La vie de Jésus, sa vie éternelle, par son amour pour nous, nous est assurée. Et déjà cette vie nous a été donnée lors de notre baptême, où nous sommes morts et ressuscités avec Jésus.
Ensuite, nous serons nourris. Nous serons comme les oiseaux. Eux se nourrissent des fruits de la terre, nous, nous nous nourrirons des fruits du Royaume. Et déjà ces fruits nous sont donnés dans l’Eucharistie. Est-ce nous qui nous nous fabriquons cette nourriture qui vient du ciel ? Non, c’est le don de Dieu qui se multiplie par la grâce, autant de fois qu’on rompt une hostie.
Et enfin, nous serons vêtus. Jésus nous dit que les lys des champs sont plus beaux que tous les vêtements de Salomon. Il veut parler des lys des champs du Paradis. C’est-à-dire que nous, les hommes, les pauvres hommes et les pauvres femmes, bien cabossés par la vie, nous serons revêtus de la parure royale, de la gloire de Dieu, c’est-à-dire de sa propre divinité.
Regardez Jésus quand il s’est présenté à son Père après sa résurrection : croyez-vous qu’il ait été joli à voir avec toutes ses blessures, au visage, dans le dos, au côté, aux mains et aux pieds ? Mais son Père s’est précipité vers lui, l’a embrassé, l’a habillé de son plus bel habit : Jésus est roi pour l’éternité, plus beau que jamais.
Mais, chers frères et sœurs, à travers Jésus, c’est nous, nous le vieil Adam et la vieille Eve, avec notre vieux corps tout cassé, c’est nous qui revenons au paradis et Dieu qui nous enveloppe de son amour. Et déjà cet amour nous a été donné, lorsque nous avons reçu le sacrement de la confirmation : nous avons été revêtus de la grâce de Dieu.

Alors, chers frères et sœurs, baptisés, eucharistiés, confirmés, déjà le Seigneur a accompli sa parole puisque, plus que la vie de la terre, la nourriture de la terre, les vêtements de la terre, il nous a déjà donné ceux du ciel. Amen.

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